nevermind (daan)

ft @daan serrano

la main qui se pose sur le poignet, geste habituel pour se rassurer, que sa montre est bien là, toujours là. pour la remettre dans le bon sens ou par pur geste anti stress. mais cet apres midi, pas de montre au poignet. et c’est un peu panique à bord parce que cette montre, c’est pas rien. elle y tient rosa à cette montre. plus qu’à beaucoup de choses. un cadeau de son frère, un des seuls cadeaux intelligents que valentijn a pu lui faire pour ses dix huit ans. alors elle cherche, où elle a bien pu poser cette foutue montre. la chambre retournée, aucune trace du précieux objet. pareil dans la salle de bain, dans les mille et une boites à bijoux. rien. rien dans le sac à main non plus. rien dans le vide poche de la voiture de papa et maman. incroyable. et ça la rend dingue à rosa. un mélange de sentiments qui l’envahit. la tristesse d’avoir perdu cet objet auquel elle tient tant, la colère d’une négligence qui n’a en principe pas lieu d’être, elle qui ne perd jamais rien. alors assise sur son lit, elle se refait le fil de sa journée, les endroits où elle a été, où elle s’est arrêtée. et puis ça fait tilt dans son cerveau. comme un éclair de génie. la confrérie, le verre qu’elle buvait avec son frère et ce gars qui la bousculée alors qu’elle partait. ça parait évident. alors elle file tout droit en ville pour le retrouver. et surtout retrouver sa montre.  le plus important. il n’y a plus qu’à espérer qu’il soit encore là, encore en service ou au moins encore dans le coin. pendant tout le chemin, elle rumine, la colère grimpe, parce qu’elle n’est jamais contre aider si il y a besoin, mais qu’on lui vole un truc, ça fait vriller. surtout un truc à quoi elle tient. arrivée sur le lieu de travail du garçon, elle le regarde au loin, finir avec un client sans doute. gamine qui réfléchit à comment aborder la chose, parce que accuser en frontal ça n’a jamais donner de grands résultats. a part avec valentijn, mais ça c’est encore un autre débat. elle essaie aussi de controler sa colère, sans preuve c’est difficile d’accuser quelqu’un, pour autant, elle sait qu’elle va être agressive. l’angoisse de sa réaction commence déjà à lui prendre la tête. et alors qu’il est maintenant seul, elle se décide à approcher. une grande inspiration et c’est parti. « excuse-moi, je peux te déranger deux minutes ? » elle se décide à jouer la gamine un peu naive qui a perdu un objet cher au lieu de tenter cash une accusation qui n’aurait aucun sens. « j’étais là cet aprem et j’ai perdu ma montre, tu l’aurais pas trouvée par hasard ? »  la main qui serre machinalement le poignet de la fameuse montre manquante. le regard qui se pose également sur le poignet avant de revenir sur le garçon. « j’y tiens vraiment à cette montre et ça m’embête de pas la retrouver »