the beauty and the beast

— the beauty and the beast

comment avait-il pu ? comment avait-il pu oublier ? c'est pourtant le genre de choses à ne pas faire : oublier ! heller, ne laisserait passer ça. pas maintenant. pas ce soir. ni jamais. parce qu'heller déteste qu'on oublie et pourtant adore oublier. les pas claquent et résonnent dans le hall de la bibliothèque quand dame Heller y fait son entrée. elle ne s'arrête pas une seule seconde, - même à la demande de la bibliothécaire - parce qu'Heller c'qu'elle aime, c'est se faire remarquer, et elle espérait de tout cœur qu'au loin, m'sieur roy l'entendait. mais le bruit s'écrase et s'essouffle quand la blonde s'avance sur la moquette, ce qui ne manque pas de lui arracher un râle. elle s'amuse, l'air ahuri, elle qui divague entre les rangées de livres que jamais elle n'apprivoiserait. la lecture, elle laissait ça à roy. sa rage s'apaise, immédiatement, quand, enfin, elle le voit. et pourtant elle n'avait pas envie. pas envie d'être douce. pas envie de ressentir cet irrésistible envie de passer ses doigts dans les boucles blondes et vagabondes de l'écrivain en devenir. elle s'arrêtera, discrètement, derrière une bibliothèque. et elle l'observera. une minute, puis deux, et même trois. histoire de contenir l'envie. trois minutes de faiblesse pour trois prochaines années d'enfer, elle vient de se le jurer. ses bras s'entremêlent pour témoigner de son mépris, quand elle fait son apparition devant lui. « hm, hm. » elle s'avance sans ralentir, sans tressaillir, et sans même lui laisser le temps de réagir. elle ramène son derrière se hisser sans gêne sur la table, où plutôt, sur les carnets du cher ((aimé)). roy le savait pourtant, il ne fallait pas jouer avec la patience d'heller et le brasier que pouvait devenir cette dernière. elle ramènera ses mains dépoussiérer les épaules du blond, avant de dire d'une voix douce, dissimulant un certain sarcasme, une certaine menace. « tu le savais, pourtant, non ? » courbant l'échine, elle susurre au garçon dans un murmure « on dirait bien que t'as encore oublié. alors que tu sais très bien que j'déteste quand tu l'fais. »

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Il se lève, s’avance doucement vers les ouvrages posés sur le chariot à quelques pas de lui. Ses doigts frôlent le papier et il adore cette sensation qui lui chatouille le bas du ventre et provoque à coup sur une vague de frissons dans son corps. Lorsqu’il se retrouve à la bibliothèque Royal ne possède plus aucune notion du temps. Cinq minutes, une heure ou toute la journée, ça ne fait aucune différence pour lui. C’est lorsqu’il pose pour la première fois de la journée ses yeux sur l’horloge posé derrière lui qu’un petit sourire coupable prend naissance sur son visage enfantin. Les aiguilles affichent vingt-trois heures passées. Il n’y avait pas un grand calcule mathématique à faire ici pour savoir que d’un instant à l’autre il allait voir débarqué comme une furie sa ‘’douce’’ Heller. Ce n’était qu’une question de temps. Roy, au fond de lui, il aimait provoquer ce genre de réaction chez elle, chez lui aussi ceci dit. Il aimait lorsque les deux personnes avec qui il partageait son cœur se concentre sur lui. Il tourne les pages, regardant davantage les mots plutôt que des lires. Le blond fini par ressentir une présence derrière lui, elle remplie la pièce de par son énergie dévastatrice. Roy doit se parler pour ne pas laisser afficher l’immense sourire qui menace de prendre toute l’espace sur son visage. Cela n’aurait que la réaction inverse et il le sait. Il entend finalement un petit son sortir de sa bouche et il se retourne prêt à faire face à l’explosion volcanique qu’il avait accidentellement créer en manquant un rendez-vous. Roy voit devant lui une petite blonde, beaucoup trop belle pour lui, qui croise les bras sous sa poitrine. Elle s’avance vers lui, son geste en apparence banale lui fait apparaître un petit sourire en coin alors que des reproches sortent de sa parfaite petite bouche. Heller finit sa menace camouflée en posant ses fesses sur ses carnets, ce qui à pour effet de faire tiquer l’homme littéraire qui vous un véritable culte à ces cahiers… Mais Heller sait, que Roy passe par-dessus un tas de choses pour elle et ce depuis toujours. L’homme s’avance vers elle et pose une main sur sa hache et l’autre au niveau de sa mâchoire, tenant son menton entre l’index et le pouce. « T’aurais très bien pu t’amuser avec lui, vous n’avez pas toujours besoin de moi. » C’est vrai après tout, il n’est écrit nulle part qu’ils doivent automatiquement être toujours les trois pour avoir du plaisir… « L’inspiration était là, je ne pouvais pas la laisser partir. » Il plonge son regard dans les siennes, la couleur de l’iris d’Heller avait toujours provoquer un raz de marrée incroyable dans le cœur de l’Américain. Il tente une approche vers la blonde en saisissant ses lèvres. « Je me ferais pardonner, éventuellement. »

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son sourire s'agrandit. elle aimait l'intensité, les sous-entendus, en fait, elle aimait beaucoup diriger son monde de sa main. elle était la seule tyran d'une existence bien ficelée à s'accorder sur des règles simples... que roy venait visiblement d'enfreindre. et malgré toutes celles qu'heller avait franchit, c'était les siennes personnellement qu'il ne fallait pas prendre à la légère, au risque d'allumer l'incendie. « et qu'en sera-t-il de ton inspiration quand les personnes que tu considères comme tes muses ne seront plus là ? parce qu'encore, tu auras oublié de les rejoindre ? » ça marchait comme ça chez eux, ils se menaçaient de s'entretuer, d'se barrer, mais jamais aucun d'eux ne l'avait fait, et roy le savait. « mais d'accord, si t'y tiens, la prochaine fois on fera sans toi, hm ? » avec heller c'était passif agressif, sarcasme et ironie, le tout soupçonné d'une touche de mépris. rien n'était subtil mais tout était un jeu. une bataille contre elle-même et tout ce qu'elle ne s'avouerait jamais. elle était en colère. ils l'avaient tous les deux attendus, et jamais roy n'était venu. elle peine à détourner la tête, forçant sur les doigts du blond pour parvenir à esquiver son regard, ne manquant pas de rapprocher sa nuque du nez de l'écrivain pour y laisser s'écraser son parfum. elle était folle de rage, ça bouillonnait autant dans son estomac que dans son bas ventre qui n'appelait que le contact de roy. un soupire lascif, un coup d'oeil lubrique sur lui, l'un de ses amants. elle ne pouvait pas bouder trop longtemps, et c'est bien sur ça que le petit artiste pourrait jouer. le doux minois ce-dernier ne pouvait qu'arracher un frisson intempestif accompagnait d'un sourire impudique, bien qu'agacé.

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L’odeur du parfum d’Heller se faufile jusqu’aux narines de l’écrivain, cela lui chatouille la nuque et il pousse un petit soupire de soulagement. Il aime sentir son corps près du sien, non pas parce qu’elle lui apporte quelque chose de rassurant, oh que non, c’est tout le contraire. Heller, tout comme le troisième du trio, font naître en Royal un brasier qui détruit tout sur son passage. Roy glisse sa main dans les cheveux blonds de sa douce. « Une muse ne le répète pas, ça perd de son charme. » C’était vrai, une véritable muse est un amalgame de douceur, rudesse, délicatesse, dévorante, mais en aucun cas vantarde. Il caresse du bout des doigts la joue d’Heller avant de la repousser doucement, s’il n’avait pas pu se libéré pour les rejoindre c’était après tout parce qu’il avait du pain sur la planche. L’inspiration lui était venu plus tôt dans la journée alors qu’il était avec Silke. Ils ne disaient rien, ils étaient simplement tous les deux assis sur un banc devant une œuvre d’art et ça lui était venu comme ça, il s’était levé sans dire un mot, heureusement que la brune ne s’inquiète pas de ce genre de formalité, et il avait foncé à la bibliothèque. « Pourquoi tu n’es pas rester avec lui plutôt que de venir ici, tu le sais pourtant, que quand je suis ici je n’ai pas la tête à autre chose. » Ça sonnait comme un reproche, mais ça ne l’était pas. Au fond il était content de voir qu’elle se déplaçait pour lui, et une petite voix au fond de lui, une voix mesquine, celle qu’il essaie de taire, lui murmurait que c’était sans doute parce qu’il était son favori. Roy n’avait pas de favori, il aimait profondément les deux autres et c’était ça le souci, le fond du problème, c’était que l’écrivain avait conscience d’être sans doute le seul à investir une forme sentimentale à la relation qu’ils entretenaient. Alors oui, savoir qu’elle plantait l’autre homme pour partir à sa recherche simplement pour lui reprocher son absence ça lui faisait un petit velours au cœur, à l’égo aussi. Roy lui décroche l’ombre d’un sourire avant de replonger son nez vers le chariot. « Si tu veux m’attendre tu peux, mais j’en ai pour encore un moment. » La pile de livre portant sur divers sujet d’archive le démontrait.

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pardon ? venait-il de l'envoyer "gentiment" chier ? venait-il vraiment de décliner l'offre de la rejoindre elle et monsieur le troisième pour.. des livres ? elle manifeste son désarroi dans une mimique faussement désintéressée, roulant des yeux vers le ciel alors qu'un nerveux sourire transformé en rictus berce le silence de la pièce. parmi les quelques travailleurs du soir qui avaient abandonné l'idée de voir heller la boucler, cette-dernière continue de les déranger, sans même prétendre s'en vouloir pour ça. « chance pour tes mirettes que j'ai les idées claires ce soir, je me serai pas dérangée pour te faire regretter de m'avoir fait venir ici. » ça sonne comme une menace, ça n'en est pas une. toute leur vie, ils s'étaient joués des uns et des autres de la sorte. et heller ne s'était jamais dérangée pour continuer ça, bien au contraire. elle aimait se persuader être en colère contre roy, mais jamais elle ne l'avait vraiment été. tout comme avec le trio au complet, finalement. elle aimait leur compagnie, plus que n'importe laquelle autre. mais elle ne les aimait pas amoureusement parlant (enfin, c’est ce dont elle était persuadée), elle en était là avec eux parce que c'était une suite logique à ses yeux, et aux leurs aussi. finalement elle se relève quand roy quitte son étreinte. elle ne manque pas de faire tomber un des carnets de ce-dernier - le moins précieux tout de même - parce qu’elle avait beau bien aimer jouer avec le feu, elle ne préférait pas danser avec l’incendie. quand elle se rapproche finalement à nouveau de lui, elle roule des hanches, et dans cette-même langueur qui ne quittait jamais ses gestes, elle passe ses bras autour de la taille de royal, ramenant ses paumes de mains sur le bas de son ventre. descendaient-elle dangereusement ? bien évidemment. se foutait-elle éperdument des regards indiscrets ? assurément.  quand - bordel, oui - un soupire bien plus semblable à un gémissement qu’à un souffle inoffensif et dépourvu de sous-entendu, s’écrase à l’oreille de roy, heller se recule et retourne s’installer sur la table. sa jambe croisée par-dessus l’autre, elle se penche en arrière et ses mains la soutiennent sur la table. rien n’était subtil, tout n’était qu’invitation. heller brûlait, mais elle brûlait en silence.