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 sound of breaking

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Ksenia Belinski
Ksenia Belinski
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MessageSujet: sound of breaking   sound of breaking EmptyDim 10 Jan - 14:38

désemparée, la tête creuse à éprouver de la douleur à la moindre tentative de réflexion. seule elle a tout le loisir de laisser ses angoisses la mettre en pièces, la déchiqueter à même le trottoir au point de ne plus éprouver le froid ou la faim. juste une palpitation engloutissante de douleur, qui l'aurait bien convaincue de s'asseoir là et d'attendre que le temps passe, que la sensation s'essouffle et meurt, si seulement elle n'avait pas éprouvé une terreur oppressante de sentir ne serait-ce que la présence de la maison. comme si les murs l'épiaient. les fenêtres menaçaient de claquer, la porte de la rattraper. le cauchemar éveillé qui n'a qui queue ni tête lui a donné l'énergie nécessaire pour fuir, mettre autant de distance que possible. quitte à tituber. et si la raison est morte, heurtée une ou deux fois de trop contre le mur, l'instinct critiquable est, lui, parfait vivant. juste assez prenant pour lui faire éviter le retour à la case maison. avec un peu de chances sa mère ne la verrait pas, elle pourrait se terrer en l'état sous les draps et s'y abandonner pour un coma de douze heures, le temps de faire un parfait reset et ne pas finir traumatisée et aliénée. mais la fatigue aiguisée aux angoisses lui a susurré qu'il n'est jamais bon de retomber dans un endroit prévisible quand elle espère que personne ne viendra lui mettre la main dessus. alors le dernier choix qui reste, c'est celui dangereux, d'aller gratter à la porte de quelqu'un qui n'a sans doute pas prévu de la voir. retrouver le seul fragment rassurant du dernier mois écoulé, et espérer qu'à défaut de l'accepter, il la laissera au moins respirer pas trop loin de lui.
et quand elle le voit enfin dans la cage d'escalier, c'est le vide. le néant. tous les mots qu'elle a eu tout le temps de tourner en tous sens, il n'en reste plus rien. la bouche sèche, la langue paralysée, ça ne fonctionne plus, juste bonne à sonder ses yeux dans un élan d'angoisse inexpliquée. elle devrait pas être là. elle devrait pas et elle le sait parfaitement. qu'elle a aucun droit, parce que c'est la règle implicite depuis l'origine du monde, que ce qui se passe la nuit n'a pas à déborder sur la vie privée. ça lui parait infini, le temps qu'il faut pour vider ses poumons entièrement puis se souvenir comment les remplir à nouveau, pétrifiée de ne pas trouver de justifications qui tienne debout pour expliquer sa présence. elle l'a maltraité le j'ai besoin de toi à variantes je savais pas où aller mais maintenant tout parait friable, fragile, stupide, à l'observer dans la lumière blafarde d'une ampoule dénudée. elle a pas besoin de montre pour voir à ses traits tirés qu'elle est là depuis suffisamment longtemps pour qu'il rentre d'un service. qu'elle a abandonné son corps sur une marche jusqu'à ne plus rien sentir des frissons glacés qui la parcourt, trop occupée à l'attendre et à essayer de prévoir le moment fatidique où il apparaîtra. et maintenant que c'est le cas il ne reste plus rien de cette préparation mentale qui a duré des heures. elle voudrait se lever mais elle est même pas certaine que ses jambes supporteront cet énième affront. elle voudrait disparaître, qu'il ne puisse plus la regarder, mais ça non plus c'est pas à sa portée. le réflexe vient jusqu'à tirer sur sa jupe qui n'a de toute façon aucune chance de couvrir ses genoux qui la font souffrir par vagues tortueuses et finit par passer ses bras autour pour se ramasser un peu plus sur elle-même. kick en rirait. lui dirait sans doute qu'elle a des airs de chien errant. et ça lui tord les intestins qu'il parvienne à s'immiscer dans son crâne quand elle souffre déjà bien assez d'exister et qu'elle fait tout pour oublier précisément que c'est à lui qu'elle doit son état. "je suis désolée je sais que j'ai rien à faire là." elle fuit son regard, fixe un point vague pour forcer sur ses cordes vocales toutes aussi épuisées qu'elle pour accoucher péniblement de quelques mots qui pourraient faire sens, même si elle ne sait plus si elle se justifie, s'excuse ou lui réclame juste de l'attention. "mais c'est juste que tu as toujours été…" gentil. il a toujours été gentil avec elle. rassurant. ses grondements ne sont jamais tombés que comme un frisson d'adrénaline bienvenu, mais jamais une once de cruauté de sa main à lui. "je peux rester là... ?" à force d'y être posée, elle se sent presque en sécurité sur ses deux marches, pas loin de la porte de son appartement, parce qu'au moins personne ne sait où la trouver quand elle est assise là. et peu importe le nombre de personne passées devant elle, aucune n'a eu l'air de la considérer. et pour une des rares fois dans sa vie, elle a rarement autant eu envie d'être transparente aux yeux du reste du monde. alors avec un peu de chance il fera pareil, il la laissera tenir le siège de la cage d'escalier pour quelques heures encore, et d'ici à ce qu'il ressorte de chez lui, elle aura disparu. "attends." elle se redresse brièvement, enfonce une main dans la poche de sa veste pour en tirer un billet qu'elle lui tend sans oser croiser son regard. remboursement de dette ou achat de son droit de vie à deux pas de chez lui, le coeur balance et c'est sans doute un acte désespéré pour faire un peu les deux. sa fierté de toute façon elle l'a perdu quelques part dans les beaux quartiers, entre le moment où le verre a entaillé ses lèvres et celui où elle a décidé qu'elle préférait mourir étranglée plutôt que céder. "je gêne personne." elle se demande de quoi elle a l'air, si elle devrait tenter d'expliquer, ou juste laisser courir, peut être que ça pourrait passer pour une fugitive d'un lieu d'accident. de toute façon il n'y a plus aucune urgence, le sang a séché. le larme aussi. les plaies coagulées. alors tout ce qui importe c'est qu'elle reste loin de radars de tout le monde. qu'elle n'existe plus pour quelques heures, le temps de dormir, même si c'est que d'un oeil. même si elle a froid assise dans l'escalier.
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Coen Grimmer
Coen Grimmer
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MessageSujet: Re: sound of breaking   sound of breaking EmptyDim 10 Jan - 14:40

le regard est brumeux, la fatigue engourdit l’être autant que le corps, les pas sont machinaux. rentrer, t’écraser contre ton matelas et dormir. l’envie de te laisser couler une douche brûlante est tentante mais t’as pas la force de te tenir debout. t’es juste épuisé. et la première chose que tu vois ce sont ses pieds, ses baskets usées, recroquevillées contre la marche. le coeur loupe un battement. parce-qu’il te suffit simplement d’apercevoir le tissu abimé pour savoir (ou même espérer) que c’est elle. et t’as pas réussi à lui faire comprendre par message que tu voulais la revoir, pas comme t’aurais aimé le faire. t’as juste écouté egon, tu la fais attendre alors que l’envie te démangeait de lui envoyer un message dès le lendemain. tu voulais la revoir. tu voulais revivre cette nuit-là, la multiplier, en faire une habitude, quelque chose de permanent et durable. pourtant tu sens que quelque chose ne va pas. pas de rire, pas de remarques sur tes cernes, rien. l’atmosphère est lourde. juste un silence désagréable et mortuaire. rien de la vie qu’elle a réussi à créer en quelques minutes l’autre soir. alors ça merde. forcément que ça merde, le décalage avec le souvenir que t’as de cette fille est terrifiant. le regard se relève tout doucement vers son visage.  t’as peur sans savoir de quoi. est-ce qu’elle vient t’annoncer qu’elle ne veut plus te voir ? qu’elle part de la ville ? qu’elle regrette ? ça se bouscule dans ta tête sans aucune cohérence. parce-que si elle ne rit pas, si elle n’est pas déjà en train d’envahir son espace, c’est qu’il y a forcément quelque chose. et ça te prend aux tripes à la seconde où tes yeux se posent sur elle. le poing se serre le long de ton corps et l’arrêt se fait brusquement alors que tu t’apprêtais à la rejoindre. pas de sourire, pas de yeux qui brillent, pas d’innocence. le constat est inquiétant. la lèvre est coupée, les joues rougies, le cou aborde une palette jaune et verte. et le pire c’est que t’arrives presque à savoir ce qu’il s’est passé, t’aperçois des traces de doigt sur sa gorge, elles s’imposent dans une violence glaçante. l’image te dégoûte. le qui est sur la langue, prêt à être vociféré dans un excès de rage. parce-que celui qui a osé lever la main sur elle mérite la mort. ça brûle dans l’estomac, ça allume un feu dont t’avais même pas conscience, ça réveille chacun de tes muscles. prêt à aller écraser la gueule de ce fils de pute contre le trottoir. elle est éteinte, une coquille vide qui manque de se briser au moindre mouvement trop brusque. alors le flashback est inévitable, un coen d’à peine dix ans en train de panser les plaies déjà coagulées de sa propre mère dans la cuisine après une énième dispute avec son mec du moment. ça bousille l’intérieur, ça ramène à tout ce que tu hais le plus au monde. ces connards qui ne savent utiliser que leurs mains pour gifler et marquer avec violence les corps féminins. ça a brisé la relation avec ta mère, incapable de se sauver elle-même. t’as trop subi d’être ce dommage collatéral à chacune de ses nouvelles relations. et t’es terrifié de ne pas arriver à être celui qu’il faut à ksenia. parce-que t’as arrêté de venir en aide à ta mère, t’as fini par tout couper, la colère, la déception, l’aide. t’es juste indifférent, peu importe qu’elle rentre avec un suçon ou avec un oeil gonflé. tu t’es complètement détaché. et quand tu vois ksenia, paumée, perdue, épuisée sur les marches, tu sais pas si t’arriveras à lui donner ce qu’elle est venue chercher. normalement t’es pas le mec vers qui on se tourne. t’es pas fiable, t’es pas assez intelligent pour sortir des mauvais coups, t’es pas le mec au bras long. tu te mords la langue, tu t’empêches de lâcher un grondement glacial. parce-qu’il ne serait pas pour elle, jamais pour elle. et tu sais même pas si elle va s’expliquer, si elle va te donner les détails, si elle va te dire ce qu’elle attend de toi. si elle est là, dans ta cage d’escalier et pas chez une de ses potes, c’est qu’il a forcément une raison. et bordel, ça retourne l’estomac d’être celui vers qui elle est est venue. toi, parmi tous les autres. quand elle est fragile et vulnérable, c’est toi qu’elle veut voir. alors ça a l’effet d’une bombe, ça se pose sur les épaules avec une responsabilité certaine, ça se glisse dans le palpitant avec appréhension. le regard est interpellé par ses bras qui viennent contre ses genoux. trop tard. t’as vu les marques. t’es même fixé dessus quand elle peine à ouvrir la bouche. la voix est brisée, crie souffrance et ça déraille. tu te baisses pour te retrouver en face d’elle. un mouvement de tête pour lui dire non. pas d’excuses à donner. parce-qu’au fond t’es terrifié de ne pas lui donner ce qu’il faut mais tu sais que tu feras au mieux. t’essayeras, quitte à te planter. la grimace est faible mais visible sur ton visage. ça te peine de l’entendre se torturer en enchainant les mots. t’hésites à amorcer un mouvement vers elle, aucune idée si elle est traumatisée de ce qui vient de lui arriver. si c’est récurrent, si c’est juste une mauvaise rencontre. t’aimerais poser les questions, l’assommer avec toute cette colère qui brûle d’aller fracasser celui qui a osé la briser. l’index vient dégager son visage en glissant quelques mèches derrière son oreille. doucement, lentement, sans savoir si elle va être effrayée ou juste docile sous la douceur. et quand elle te demande si elle peut rester, tu t’inquiètes. « t’es là depuis combien de temps ? » ça sonne froid et tranchant. presque comme un reproche alors que c’est simplement un puzzle que t’essayes de reconstituer. essayer de ne pas t’en vouloir de ne pas être rentré plus tôt, de l’avoir laissé ici seule, de ne pas avoir été là au moment où elle en avait besoin. la main est tendue pour venir attraper la sienne avant qu’elle se redresse. tu comprends pas où elle veut en venir avant de voir un billet entre ses doigts. ça percute pas de suite. parce-que t’es pas dedans, t’es ailleurs, préoccupé par son état plutôt que sur sa dette. tu lâches un petit rire avant de refermer ses doigts sur son billet. qu’elle le garde. tu t’en fous de ce fric, c’était juste la meilleure excuse pour l’aborder pendant une soirée. « tu m’offriras un verre au bar la prochaine fois. » et c’est une promesse. vous deux, dehors, ensemble. parce-que c’est pas la dernière fois que tu la verras cette fille. tu te relèves pour enlever ta veste en jean, tu la poses sur ses épaules avant de lui tendre la main. « tu ne restes pas ici. » et c’est même pas une question. tu l’entraines jusqu’à ton appartement, lui verses un verre d’eau et alors que tu fouilles les différents placards pour trouver de quoi la soigner, tu grondes un « qui ? » glacial. parce-que ça rôde dans ton esprit. savoir, comprendre, agir. c’est l’instinct premier. aller la protéger en fracassant ce mec. « je dois aller buter qui, ksenia ? » et le pire c’est que c’est même pas une façon de parler. t’es à deux doigts d’appeler egon et de lui dire que vous avez un mec à aller briser.
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Ksenia Belinski
Ksenia Belinski
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MessageSujet: Re: sound of breaking   sound of breaking EmptyDim 10 Jan - 16:44

ses doigts repoussent une mèche et elle doit se mordre profondément la langue pour ne pas réclamer qu'il recommence, pour ne pas pencher la tête et prendre sa main en otage entre sa joue et son épaule. un besoin viscéral de sentir qu'elle est toujours vivante, toujours sensible, toujours capable de faire la différence entre ce qui est agréable et ce qui ne l'est pas mais elle sait, qu'elle en demande déjà beaucoup en imposant sa présence. qu'elle a tout intérêt à se faire la plus petite et la moins lourde possible. la question lui coupe l'air dans les poumons et elle sait pas quelle est la bonne réponse. si elle doit se taire ou donner la vérité. "je te promets que j'ai gêné personne…" parce que c'est ça le problème non ? si elle est plantée là depuis des heures, et c'est le cas, il considère forcément la nuisance. de toute façon elle ne sait plus, elle a perdu le fil des heures, incapable de dire le jour qu'il est ni l'heure actuelle. ça pourrait faire dix minutes ou dix heures. ça changerait pas grand-chose pour elle. tout ce qu'elle veut c'est pas être trop loin de lui. alors maladroitement elle essaye d'arrondir les angles, de montrer que si elle est trop envahissante, elle veut au moins être honnête et ne pas avoir de problèmes avec lui, à commencer par l'argent dont elle l'a soulagé et qu'elle lui doit toujours. elle pense s'attendre à tout mais l'entendre rire la fait sursauter de surprise. elle aurait compris la colère, la lassitude ou le mépris, mais le rire était pas dans sa liste. et quand il parle d'une prochaine fois elle se dit qu'elle pourrait pleurer assise sur sa marche si elle faisait pas autant d'efforts pour qu'il l'accepte. elle se sent soulagée. soulagée qu'il parle au futur. soulagée qu'il laisse sous-entendre qu'ils se reverront. c'est peut-être juste une tournure ou de la politesse mais en l'état ça revêt des airs précieux et vitaux, lui ôtant momentanément l'angoisse d'un rejet définitif. elle le surveille sans savoir comment se positionner, parvient à retrouver instinctivement ses points de repère avec lui, se retrouve à ne regarder nulle part ailleurs. n'attendre rien mais espérer beaucoup. ça ramène un soupçon de vie dans ses yeux qui ne voient rien d'autre que lui. elle s'en veut, à ses traits tirés, à sa mine inquiète, à son humeur qu'elle n'arrive pas à lire mais qui l'angoisse. il pose la veste sur ses épaules et elle se dit qu'elle pourrait finir sa nuit là, qu'elle a besoin de rien de plus. il l'enveloppe de son odeur, de ses cigarettes, de lui, et pour ce soir, ça définie parfaitement sa notion du confort. elle s'apprête à reposer sa tête contre le mur, à glisser ses mains dans ses poches, à se dire que tout va pas si mal quand il lui tend la main et récolte un regard étonné en retour. "t'es pas obligé tu sais…"mais pas question de se faire prier pour glisser sa paume contre la sienne, pas quand il pourrait changer d'avis et la laisser finalement seule alors qu'elle aurait pu avoir la chance d'être avec lui. elle se laisse docilement tirer pour se mettre debout, ravale douleur et plainte pour respirer la reconnaissance envers lui de ne pas l'abandonner. ça lui coûte de lâcher sa main une fois dans son appartement, réveille des angoisses dont elle ne connaissait même pas l'existence avant maintenant mais elle réalise à quel point il goûte la sécurité pour elle, et que ce sentiment n'est jamais aussi puissant que lorsqu'elle est suffisamment proche de lui pour voir ses pupilles se contracter. elle a le sentiment de le perdre, parce qu'il a les pensées ailleurs, des objectifs dans son crâne ou quelque chose comme ça, alors plutôt que d'éprouver la solitude, elle devient son ombre, promène son corps épuisé et son verre d'eau dans le moindre de ses pas. elle a du mal à agir, à réagir, à retrouver quelque chose de l'ordre du libre-arbitre. elle laisse juste faire, sert son verre entre ses paumes comme si c'était une tasse chaude mais n'a même pas l'idée d'y tremper ses lèvres. elle a le mode survie qui est restée sagement enclenché et à l'attitude de coen, elle suppose que c'est la meilleure chose à faire, de peur de le mettre en colère. ou pire, de le dégoûter. ça viendra. ça lui parait inévitable. et elle sait pas si elle survivra de voir ça dans des yeux qui lui ont apporté tant de plaisir à la dévorer avec envie la fois précédente. "tu cherches quoi ?" elle se dit qu'elle a une marge, avant que ça arrive, qu'elle peut profiter un peu de sa présence mais le qui la glace. qui ? personne. un fou. c'est compliqué. il y a les larmes qui montent, la gorge qui se sert. un seul mot et il arrive à lui faire éprouver un dégoût et une haine envers elle-même automatique. elle se sent stupide, piégée, faible. "c'est compliqué mais c'est pas ce que tu crois." elle a pas la moindre idée de ce qu'il croit, mais dans tous les cas, c'est plus complexe que ce que n'importe qui pourrait imaginer. elle voudrait lui expliquer. ou non, elle voudrait qu'il comprenne, qu'il soit celui qui ne la juge pas, celui qui la sorte de là, mais c'est utopique. déjà parce qu'il faudrait qu'elle ose y mettre des mots, et sans capter regard, sans savoir à quel point elle est un fardeau pour lui, elle arrive juste à rien, bonne à refermer la bouche, à éprouver du malaise. il l'a pas vraiment touché, et elle le comprend. qui voudrait ? mais ça fait mal dans l'estomac bien plus fort que dans les genoux ou la gorge. et puis la panique. il parle d'agir et ça la terrifie. "non !" monté trop haut dans les aigus alors qu'elle s'empresse de poser son verre pour s'agripper à son t-shirt. "il faut que tu me promettes. il faut que tu me promettes que tu vas rien faire." elle se demande comment c'est possible. comment ça a pu devenir aussi complexe alors que c'était simple entre eux. qu'il y avait pas d'autorisations à demander, pas de craintes, juste de la bonne humeur. "je me le pardonnerais jamais s'il t'arrivait quelque chose, il est dangereux…crois-moi." la panique compresse sa cage thoracique et chaque respiration relève du miracle, pour garder un minimum de retenu, pour ne pas perdre la tête et céder à son angoisse, pour ne pas le supplier à genoux. "coen je peux te dire un secret …?" elle attend d'avoir son attention, son regard pour elle, comme l'autre fois, même si elle y retrouve pas les mêmes émotions. "j'étais triste de pas te revoir… alors je veux pas qu'il te fasse du mal." elle se sent sotte, parce qu'elle est personne à part une fille croisée dans un bar mais il se souvient de son prénom, et ça, ça compte. "promet-le moi…"
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Coen Grimmer
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MessageSujet: Re: sound of breaking   sound of breaking EmptyMar 12 Jan - 18:03

t’es pas obligé tu sais… et c’est peut-être là où tu réalises. tu te sens pas obligé, non, t’as envie de le faire, t’as même besoin de t’occuper d’elle, tu veux être celui qui pansera ses plaies et qui attendra de voir de l’apaisement dans ses yeux. t’es plus ce gamin apeuré et affolé de perdre sa mère sous les coups d’un connard sans nom. parce-que toutes ces fois où elle rentrait la tête défoncée par les poings, tu te sentais obligé de faire quelque chose. parce-qu’elle t’avait répété qu’il fallait cacher chaque bleu, chaque coupure, chaque marque, pour ne pas qu’elle perde la garde, pour qu’elle arrête de pleurer, pour qu’elle se taise. c’était devenu mécanique puis c’est juste devenu froid et aseptisé. marre de jouer à l’infirmier, parce-qu’elle n’a rien appris, elle y retournait sans cesse. alors t’as arrêté de t’occuper d’elle. juste un sourcil levé, un encore ? glissé avec amertume et plus aucune compassion. pourtant là, quand tu regardes ksenia, étonnée de voir ta main tendue vers elle, tout ce qu’il y a à l’intérieur c’est tous ces sentiments sur lesquels t’arrives pas encore à mettre des mots. bordel, t’as juste envie de la serrer dans tes bras et de t’assurer qu’elle est en sécurité. parce-qu’elle est venue te chercher, parce-qu’elle veut être sauvée, parce-qu’elle a besoin de toi. et tant qu’elle glissera sa main dans la tienne, tu seras là. et en un simple geste, celui d’être venue jusque chez toi, avoir attendu, elle a tout gagné. parce-qu’elle a fait ce que ta mère n’a jamais réussi à faire : se raccrocher à toi. et les vieux réflexes reprennent le dessus. tu la lâches dès que vous arrivez dans la cuisine. la soigner devient la priorité, essayer de diminuer les traces, nettoyer les plaies. alors t’en oublies presque qu’elle vient de vivre un traumatisme, qu’elle veut probablement juste une boisson chaude, se laisser tomber sur ton canapé et tout oublier. ailleurs, focalisé sur cette putain de trousse de premiers secours que t’arrives pas à trouver du premier coup. puis finalement tu viens la bousculer en te retournant un peu brusquement. rien de grave, tout juste ton coude qui vient effleurer son bras. trop proche, trop collée, juste derrière toi, t’as pas fait attention. la main se pose immédiatement sur sa hanche alors que vos nez se touchent. et le "désolé " sort dans un souffle. la voix est fébrile parce-que t’as l’impression de jouer à l’équilibriste et qu’au moindre mouvement, tu risques de la voir se briser sous tes yeux. et cette proximité t’angoisse autant qu’elle t’apaise. parce-qu’elle est là, juste là, contre toi. la lèvre coupée, les yeux rouges mais sa poitrine se soulève à chaque respiration. vivante. alors c’est une victoire. ton index vient caresser distraitement le tissu de son haut. tu pourrais rester là des heures. fermer les yeux, sentir son souffle contre ton visage et laisser glisser ton doigt sur elle. elle t’a manqué. elle, sa douceur, sa moue distraite et ses yeux qui réclament toute ton attention. alors l’esprit vagabonde dans la mauvaise direction, une folle série de et si qui compresse ta poitrine, te font envisager le pire. et si elle n’était pas partie ? et si elle était restée là-bas ? et si ça avait trop tard ? et si c’était pas l’unique fois ? ça brûle la gorge, ça oppresse la cage thoracique, ça entraine un grondement dans le fond de la gorge. pas envie de jouer, pas envie d’ignorer, pas envie de laisser passer ça. tu veux savoir. tu t’en fiches des circonstances, un nom suffira. mais tu regrettes dans la seconde. ses yeux se voilent, elle est effrayée. les larmes menacent de se perdre sur ses joues et t’es juste affolé de la mettre dans cet état. tu la vois paniquer sans oser rien faire, t’es dépassé. alors tu poses tes mains sur ses joues avant de l’embrasser tendrement. la retrouver, la ramener à toi, lui souffler qu’elle est safe. tu ne la jugeras pas, tu ne t’énerveras pas, tu ne la renverras pas chez elle. tu veux juste la protéger puis la venger. le sang appelle le sang, t'en démordras pas. et ce baiser te confirme juste ce que tu savais déjà. t’es fou d’elle. assez pour l’embrasser toute la nuit, assez pour la laisser revenir ici alors que la dernière fois elle t’a volé du fric, assez pour que ça chamboule tout ce mode de vie dans lequel tu t’étais enfermé. elle a débarqué avec son air joueur, son sourire cute et sa malice pour s’engouffrer là où aucune autre ne l’avait fait. et c’est juste impossible qu’il lui arrive quelque chose. plus maintenant qu’elle a autant d’importance à tes yeux. parce-que ça a enclenché une peur dès qu’elle sera dehors sans toi. et si elle le recroiser ? et si il la retrouve ? alors quand tu détaches juste ta bouche de la sienne, t’es coincé entre deux tempêtes. la calmer en disant oui à n’importe laquelle de ses requêtes et la supplier de lui donner un nom. mais c’est avec ton prénom sur sa langue qu’elle te rattrape. ça éveille un timide sourire sur tes lèvres. elle se l’est appropriée, toute seule. et finalement, l’exclusivité lui va plutôt bien. tes yeux se relèvent vers les siens, elle a toute son attention quand elle prononce ces quatre lettres. et quand elle te dit qu'elle était triste de ne pas te revoir, ça emballe le palpitant. alors, elle aussi, elle a râlé auprès de sa meilleure pote ? elle aussi, elle a retracé chaque minute de leur nuit passée ensemble ? elle aussi, elle avait envie de te revoir ? et le reste de la phrase est volontairement mis de côté. oublié, laissé, ignoré. parce-que là, maintenant, ce qui importe c'est de lui faire comprendre qu'elle est pas juste une nana rencontrée en soirée. comme toutes les autres. ta main se pose sur sa joue pour caresser sa pommette. tu t'attends à ce qu'elle incline la tête docilement. comme l'autre soir. "j'envoie jamais de message." que tu lâches dans un aveu complètement assumé. tu leur promets rien, pas de petit déjeuner, pas de deuxième round. rien. "les autres. elles sont oubliées dès qu'elles disparaissent." pas toi. ksenia, elle a réussi à le rendre suffisamment fou d'elle pour agacer egon, assez pour qu'il la compare à une ado qui a son premier crush. alors que tu t'es offusqué dans la seconde et que tu lui as lâché un va te faire foutre râleur, l'idée a germé. c'est un crush que t'as ? un crush, c'est passager, temporaire et innocent. non. c'est plus. puis le regard se perd sur sa lèvre coupée, sur sa gorge jaunâtre. elle devient ta priorité. "laisse moi m'occuper de toi." tu souffles avant de déposer un léger baiser sur sa joue. tu l'attrapes par les hanches délicatement, les yeux sur son visage pour éviter toute grimace de douleur et tu la poses sur le plan de travail. l'impression de déjà-vu te fait secouer la tête sans un mot. il y a quelques nuits, elle était au même endroit, en sous-vêtements, à gémir de plaisir alors que tu laissais couler de l'alcool sur son corps. ça tord les entrailles d'apercevoir les marques qui sont apparues entre temps. parce-que t'étais pas là. et tu peux pas t'empêcher de te demander si elle aurait eu toutes ces blessures si tu lui avais envoyé un message avant. "tu me dis quand c'est trop." la demande est sérieuse, presque catégorique. parce-que tu refuses d'ajouter de la douleur à sa soirée. t'ouvres le dernier placard, celui qui reste pour trouver ce qu'il te faut. compresses, pansements, désinfectant, crème. et les gestes sont faits dans le silence, les doigts sont délicats et méticuleux. tu fais ça bien, doucement, lentement. le regard est doux sans jugement. t'es méthodique, même si les dents grincent discrètement à chaque marque supplémentaire que tu découvres. c'est dur à encaisser. ce corps que t'as embrassé avec douceur est meurtri. alors tu désinfectes chaque plaie ouverte, tu nettoies le sang séché, tu passes délicatement une compresse froide sur les hématomes. puis tu relèves les yeux vers son visage. "tu veux faire quoi ? prendre une douche ? te reposer ?" et tu devrais sans doute lui laisser de l'espace, la laisser respirer pourtant tu te colles un peu plus. les doigts se perdent sur le bas de ses cuisses comme pour réparer les bleus sur ses genoux. "dis moi, ksenia."

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MessageSujet: Re: sound of breaking   sound of breaking EmptyMer 13 Jan - 21:29

il est affairé, ça l'angoisse, l'idée qu'il puisse la laisser, quitter la pièce, laisser du vide entre eux, alors elle le suit, inconsciente d'être envahissante. elle se laisse surprendre lorsqu'il pivote, la bouche s'ourle d'une surprise stupéfaite, elle vacille un quart de seconde, prête à amorcer un mouvement de recul pour lui donner de l'air mais sa main trouve sa hanche, la convainc de rester immobile. il s'excuse, si proche qu'elle pourrait sentir le mot vibrer contre ses lèvres, et elle essaye de lui retourner un semblant de sourire parce qu'il y a quelque chose dans son regard qu'elle trouve aussi inquiétant que fragile. un soupçon obscur qui ne rentre ni dans la colère ni dans le dégoût. "j'ai pas peur de toi coen." murmuré faiblement mais sans l'ombre d'une hésitation, parce qu'elle se dit qu'il a quelque chose de cet ordre dans sa pupille. elle a confiance en lui. elle le sent du plus profond de son organisme que jamais il ne viendrait lever la main sur elle volontairement. pourtant il la déchire en réclamant un nom. c'est juste la repousser dans les griffes de la panique, parce qu'elle, elle sait. elle sait ce qu'il y a dans l'ombre. elle connait les risques, les enjeux, et comment ça se finirait. c'est minuscule mais l'idée s'ancre : et si c'était une erreur d'être venu le voir, précisément pour ça ? et si elle le mettait en danger ? les nerfs sont à vifs, ça crépite à fleur de peau , le coeur trop lourd voudrait bien lâcher mais tout se suspend au contact de ses mains sur joues. elle est terrifiée. par l'idée, par ce que ça impliquerait, par ce qu'elle a enclenché mais pas par lui. elle sent ses lèvres contre les siennes avant que la compréhension se fasse, parce qu'elle aurait juré que ça arriverait plus. parce qu'elle ne s'explique pas, même, que ça puisse encore se réaliser. elle se rattrape à lui, à son t-shirt, pour qu'il ne recule pas, pas tout de suite, parce que ça pourrait être le dernier non ? qu'elle lui fait juste pitié. ou qu'il va réaliser que ça le révulse. elle est déboussolée, le regard tantôt suppliant et désolé, tantôt reconnaissant, c'est le chaos de ne plus savoir ce qu'elle vaut vraiment mais une chose est sûre c'est que ça répond à aucune logique. "comment tu peux encore avoir envie de m'embrasser …?" parce que des filles jolies, il peut en avoir une chaque soir. parce que cette fois elle lui promet rien, qu'elle doit lui peser, qu'elle s'est invitée, imposé, et qu'il doit se sentir piégé. elle agite doucement la tête, elle en voudrait encore mais elle ne comprend rien des règles du jeu cette fois. une inspiration ou deux plus loin, pas certaine de comprendre le mécanisme complet de ce qui les lie, elle fait le choix de la sincérité. il lui a manqué. c'est stupide, pour juste une rencontre, mais une nuit avec lui a nourri une semaine entière d'espoirs et de bonne humeur joyeuse. "et moi ? tu m'as oublié moi ?" il pourrait. on oublie toujours les filles comme elle. les filles qui sont plus un physique et des fantasmes qu'autre chose. comme si c'était son unique intérêt. captivée les lèvres entrouvertes elle l'observe avec curiosité. elle pourrait lui sourire, ça chatouille la joue mais elle voit ses yeux glisser. sa bouche. sa gorge. elle aimerait à nouveau se faire oublier, revient à l'état initial relativement fermé. il attrape ses hanches pour la soulever et le réflexe va enlacer sa nuque. les doigts accrochent. le lâcher à chaque fois est une épreuve qui lui demande de puiser dans ses maigres ressources pour ne pas qu'il la juge trop collante ou trop désespérée, qu'il ne se dise pas qu'elle n'est qu'une pauvre fille, une paumée. ça la ronge de se forcer à se tenir tranquille, pas tendre les bras pour espérer le reprendre contre lui.  elle s'agrippe au rebord du plan de travail pour occuper ses mains et sa nervosité, hoche poliment de la tête pour consentir à quelque chose qu'elle n'est pas sûre de vraiment faire, même avec bonne volonté. "l'alcool est là-bas je crois", qu'elle plaisante en pointant du doigt le placard où il a trouvé sa bouteille l'autre soir. mais il est trop sérieux coen. quand elle, elle pourrait tolérer qu'il ne fasse rien, qu'elle reste en l'état, qu'il joue la carte de l'aveuglement idéal. le contrôle est minutieux, chaque muscle intelligemment retenu pour qu'il n'ait pas à voir la moindre réaction. car elle voit ses yeux en quête d'informations qui reviennent avec appréhension sur son front, sur sa bouche, chercher la preuve qu'elle souffre, qu'il lui fait mal. chaque réaction est mise sous clef avant d'avoir la chance d'apparaître, occupée sagement à l'observer, à suivre chaque geste comme si elle était simplement spectatrice et pas vraiment concernée. elle se laisse manipuler docilement, décontenancée qu'il lui prête plus de soins que ce qu'elle elle n'aurait jamais fait. personne a jamais fait ça, et lui prend cette peine, ça interroge, ça travaille. elle arrive pas à comprendre. elle arrive à comprendre ce qu'il se passe, s'il se sent obligé parce qu'elle est venue, s'il est juste trop bien pour elle, si elle a raté une information. sa prévenance est presque douloureuse tant elle l'allège. elle s'autorise à lâcher le plan de travail lorsqu'il lui demande ce qu'elle veut, appose un index au coin de ses lèvres. il a pas le sourire facile. "je suis désolée, tu mérites pas ça…" elle lisse son front, il est fatigué, elle s'en veut, de lui imposer tout ça. "c'est moins marrant que l'autre fois pas vrai ?" elle voudrait l'embrasser, mais lui ? est-ce qu'il le voudrait vraiment ? elle a mal au crâne à réfléchir à toujours plus de questions sans jamais trancher sur aucune réponse. "tu peux le redire …? mon prénom. tu peux le redire ?" ridicule. elle est ridicule mais c'est presque vital à défaut d'oser se glisser dans ses bras, inquiète de réclamer un contact dont il n'a peut-être pas envie. mais il a cette intonation qui fait du bien, qui feels like home sans pouvoir expliquer précisément ce sentiment car c'est loin d'être aussi réconfortant à la maison. "j'aimerais bien une douche mais …" elle grimace. elle devrait arrêter non ? s'estimer heureuse d'être au chaud avec lui. elle se perd dans ses pensées, chasse distraitement une peluche sur son t-shirt avant de relever le regard vers lui comme si elle se souvenait d'avoir entamé quelque chose. "mais je veux pas être seule." elle a l'impression de lui demander de lui donner un rein et c'est aussi pesant que gênant. "t'as le droit de me remettre dehors." qu'elle lui accorde en esquissant un sourire pour dissiper son malaise. d'un geste machinal en appuyant avec la pointe de son pied sur le talon de l'autre pied elle fait sauter une tennis puis l'autre." mais c'est dommage j'ai plus de chaussures." elle en connait que ça arrêterait pas, mais coen, il a cette humanité dans le bout des doigts qui, elle en est presque certaine, l'empêchera de se débarrasser vulgairement d'elle. elle a peur d'en user. de consommer toute cette patience qu'il sort pour ses yeux ébahis et pourtant la nature prend le pas sur sa volonté, la pousser à toujours demander plus, chercher à combler un gouffre sans fond. elle trouve le bord de sa jupe, se passionne pour la couture aux points réguliers pour chercher à atteindre une forme de constance d'humeurs alors qu'elle est déjà incapable de la moindre linéarité. "juste pour savoir…si je te le demandais tu me prendrais dans tes bras ?" pure rhétorique vacillante, dans l'espoir qu'une hypothèse ayant obtenue une réponse apportera un maigre lot de réconfort - mais lot tout de même - faut de pouvoir se permettre de lui arracher plus que ce qu'il ne donne déjà.
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Coen Grimmer
Coen Grimmer
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MessageSujet: Re: sound of breaking   sound of breaking EmptySam 16 Jan - 21:42

"ça change rien, j’avais envie de t’embrasser hier et j’en aurai encore envie demain." tu hausses les épaules, parce-que c’est simple dans ta tête. cette nuit passée avec elle est un tendre souvenir auquel tu te raccroches depuis des jours. impossible de l’oublier, incapable d’envisager de ne plus la revoir. accro jusqu’à la moelle. t’en mourrais d’envie, comme un ado en plein crush. et t’as beau dire que toutes ces marques sur son corps ne changent rien, à vrai dire, ça change tout. parce-que ça donne plus d’intensité à ce que tu ressens pour elle. il suffit d’un regard sur elle pour voir ses yeux troublés d’incertitude et pour savoir que t’es fou d’elle, que tu ne la laisseras pas repartir d’ici tant qu’elle n’aura pas retrouvé le sourire et toute cette vie qui émanait d’elle l’autre soir. tu l’as dans la peau, ksenia. elle s’est immiscée rapidement avec assurance. et maintenant que tu la vois plus fragile, t’es convaincu que t’auras encore envie de poser tes lèvres sur les siennes tant qu’elle te laissera faire. parce-que tu te retiens presque de le refaire, encore et encore. mais c’est sans doute pas le moment, pas approprié et mal venu. mais t’aimerais panser ses blessures aussi facilement, avec quelques caresses et ta bouche sur sa peau. effacer les hématomes, la douleur, les souvenirs pour y glisser davantage de douceur et de tendresse. mais tu sais que le processus est friable, qu’elle a encore la tête là-bas quand son corps est avec toi. t’attends, tu seras patient, tu t’occuperas d’elle jusqu’à voir son visage de nouveau s’illuminer. alors t’essayes de lui faire comprendre tout ce qu’elle représente pour toi. elle est pas comme toutes les autres. bordel, elle est tellement différente. elle a une place rien qu’à elle. alors tu lui dis juste comment tu fonctionnes avec toutes celles qui se sont arrêtées ici, celles que t’as juste déshabillé et dont t’as même pas retenu le prénom. alors, sa question te fait arquer un sourcil. le pouce glisse sur sa pommette et t’arrives pas à la laisser croire que tu l’as oublié. "non." putain, t’as pas arrêté de penser à elle. "j’ai pas pu. j’ai pas voulu." elle a été au centre de tes pensées dès lors que tu t’es retrouvé seul au réveil. l’espoir de la revoir était juste ce qui te poussait à attendre les quelques jours réglementaires (selon egon) pour pas passer pour le gros bouffon de service. et pourquoi tu l’as écouté ? pourquoi t’as pas envoyé un message dès que t’as trouvé sa culotte et son numéro ? clairement, tu l’aurais fait si t’avais pas paniqué à l’idée de vouloir la revoir aussi vite. parce-que c’est la première fois que ça se fait comme ça, que t’attrapes ton téléphone et que tu restes comme un con à pas savoir quoi écrire. t’as pas été foutu de lui faire savoir que c’était la meilleure nuit de ta vie, autant avant et après qu’elle t’ait complètement déshabillé. mais le regard redescend, cherche à analyser chaque marque pour mieux savoir comment t’occuper d’elle. alors tu retournes sur ce terrain-là. la soigner. et t’hésites à peine avant de l’attraper par les hanches, tu le fais avec délicatesse et quand elle se laisse faire pour glisser ses bras dans ta nuque, tu te dis que c’est ok, qu’elle veut sans doute que tu prennes soin d’elle. qu’inconsciemment, c’est ce qu’elle est venue chercher en restant dans ta cage d’escaliers. et elle se laisse faire. les doigts agrippés au plan de travail, elle n’a jamais été aussi calme. et ça t’apaise qu’elle soit tranquille. parce-que t’aimerais qu’elle soit à l’aise, qu’elle soit bien, qu’elle soit juste elle même avec toi. et tu veux toute la palette de couleurs. tu veux ksenia en soirée, ksenia joueuse, ksenia téméraire, ksenia cute, ksenia vulnérable, ksenia apaisée. alors quand elle fait une remarque sur les bouteilles planquées dans l’autre placard, tu souris faiblement sans relever la tête. t’es concentré sur ce que tu fais, tu t’appliques et tu t’assures que ce soit le moins douloureux possibles. quelques regards de temps en temps vers elle pour t’assurer que c’est pas trop long, pas trop ennuyeux pour elle. mais rien, elle est dans le contrôle de chacune de ses réactions. presque à soulever sa lèvre alors que tu lui désinfectes ses plaies ouvertes. tu sais ce qu’elle fait, tu sais ce qu’elle évite. "t’as pas besoin de faire semblant" que tu souffles alors que tu viens reposer sa jupe sur ses cuisses après avoir regardé ses genoux. "j’veux pas que tu retiennes quoi que ce soit. pas avec moi." et les mots sortent tels quels de ta bouche sans trop savoir si elle comprendra réellement ce que tu veux dire. tu sais même pas si ça a un sens. mais t'as pas peur de la violence, de la douleur ou de savoir ce qui lui est arrivé. et t’as aimé sa sincérité dès le début. pas de faux semblant, pas de chemin de traverse, elle a été clair dès la première seconde. et bordel, tu veux que ça reste comme ça. tu as besoin de cette sincérité parce-que le monde entier en manque. alors tu ne veux pas qu’elle se cache derrière un voile de mensonge ou de retenue. pas avec toi. tu veux savoir ce qu’il se passe dans sa tête, peu importe si c’est pour te dire que t’es con, t’es collant ou juste niais. mais ton coeur crie de t’occuper d’elle, faire passer tous ses besoins avant les tiens. elle, juste elle. alors tu lui demandes ce qu’elle veut faire. tu t’y plieras, tu te promets même de ne pas être trop envahissant. ne pas la garder éveillée si elle veut juste tomber sur le matelas. la tête ne bouge pas quand tu vois son index se poser au coin de tes lèvres. et tu ne comprends pas de suite ce qu’elle cherche. puis quand elle vient lisser ton front, tu secoues la tête. elle s’excuse, elle s’en veut. et tu ne peux pas laisser passer ça. elle n’est coupable de rien. "je suis…" bordel, parle coen, reste pas comme un con la bouche ouverte. "je suis content que tu sois venu ici." alors que ça allait pas. et ça pulvérise tout qu’elle ait décidé de venir ici alors qu’elle allait pas bien. et t’as envie d’y lire tellement de choses. l’espoir que tout ce qu’il se passe sous ta cage thoracique trouvera réciprocité dans la sienne. et peut-être la promesse qu’elle reviendra, fragile ou non. tes doigts caressent ses genoux avec délicatesse alors que tu viens rapprocher ton visage du sien. "je prends le fun et le moins fun tant que t’es là… ksenia." le sourire se glisse sur tes lèvres alors que tu viens redire son prénom. et t’as l’impression que c’est le mot magique, celui qui réveille ton palpitant, celui qui arrivera à l’apaiser, celui qui fera qu’elle restera. et si c’est ça, t’es prêt à lui souffler toute la nuit au coin de l’oreille pour t’assurer de la garder avec toi. et tu la laisses réfléchir à voix haute. parce-que c’est ce qu’elle fait pas vrai ? elle dit oui à une douche puis elle grimace puis elle vient s’attarder sur ton t-shirt, se perd dans sa réflexion et elle finit sa phrase. tu la suis, tu la laisses faire, tu la regardes faire le chemin toute seule en restant proche. là, juste là, t’attends ce qu’elle décide. prêt à t’adapter à tout ce qu’elle veut. mais tu t’attends pas forcément à la conclusion. t’as le droit de me remettre dehors. le grondement est instinctif, incapable de le rattraper. non, elle ne retournera pas dehors, c’est la dernière chose que tu veux. puis tu la sens bouger, tu te détaches à peine d’elle sans réellement comprendre ce qu’elle fait. les chaussures volent et toi t’es juste putain de content qu’elle se retrouve en chaussettes. tu sens que sa légèreté n’est pas loin, là quelque part, ksenia s’illumine doucement, elle reprend des couleurs, redevient solaire. alors tu rentres dans le jeu, les yeux qui s’arrêtent sur les chaussures à l’abandon un peu plus loin avant de revenir sur elle. "faut que tu restes alors." que tu lâches avec légèreté, presque rassuré de cette conclusion. comme si le simple fait de le dire à voix haute devenait un pacte. mais elle repart, elle se renferme, glisse de nouveau dans sa coquille pendant quelques secondes. l'attention est sur sa jupe et tu viens volontairement glisser tes doigts dans les siens. tu veux qu'elle reste avec toi, qu'elle arrête de trop réfléchir, de se perdre dans des raisonnements bancals. mais sa question te brise le coeur. qu'elle pense que tu ne le veux pas, qu'elle hésite à te demander, qu'elle en ait besoin et que tu n'y aies pas pensé. "ksenia..." et son prénom est soufflé avec urgence avant de venir l'enlacer. tu viens poser un tes lèvres sur son front alors que tu te prends en pleine gueule ce qu'il se passe. il est tard, tu rentres du taff, t'es épuisé et pourtant t'as jamais été aussi bien. t'as ce bout de femme dans les bras et bordel, t'as pas envie de la lâcher. et sans le vouloir, tu serres un peu trop, comme si c'était urgent, comme si t'avais peur qu'elle s'échappe, comme si tu voulais t'assurer qu'elle était bien là. "j'te jure que je te laisserai pas toute seule" ce soir, demain, les jours qui suivront. elle ne veut pas rester seule, tu ne veux pas qu'elle le soit. ça match. tes doigts viennent se glisser dans ses cheveux avant de se poser dans sa nuque. tu te détaches d'elle lentement. et c'est trop court, un goût de pas assez que tu comptes bien rattraper en la prenant dans tes bras quand elle s'allongera. t'attrapes sa main avant de l'aider à redescendre du plan de travail. un regard vers le verre d'eau qu'elle n'a pas du tout touché. tu ressayeras plus tard.  les doigts glissés entre les siens, tu passes devant ta chambre pour attraper un t-shirt pour elle. et une fois que tu l'embarques dans la salle de bains, il y a un moment d'hésitation. c'est le bordel, des fringues par terre, une serviette qui traine sur l'évier et aucun produit qui sent la rose ou la vanille. tu te retournes vers elle et putain, t'as presque honte de ne pas avoir prévu le coup. sauf que tu t'attendais pas à la revoir ce soir, que tu sors de service et que t'es vraiment pas à ton avantage. tu passes ta main sur ton visage avant de souffler. "ouais bon, c'est pas... dingue" la bouteille de savon est quasiment vide, on est clairement pas sur du quatre étoiles. "mais le lit est plutôt confortable" enfin tu trouves. elle n'a pas râlé l'autre soir en tout cas.
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Ksenia Belinski
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MessageSujet: Re: sound of breaking   sound of breaking EmptyLun 18 Jan - 21:24

le front se plisse, l'incompréhension mélangée à une contrariété légère, celle qu'il pointe du doigt ce qu'elle pensait efficace et invisible. les lèvres s'arrondissent pour former un o silencieux, stupéfaite comme s'il l'avait surprise à visiter ses tiroirs. se déshabiller, s'offrir aux yeux, c'est facile. être équivoque, l'aborder une sincérité crue, aussi. mais il attend plus, il attend l'inverse de tout le monde, et ça la laisse silencieuse un instant. "et si ça te plait pas, ce que tu découvres ?" à trop vouloir lui plaire, elle se dit que peut-être elle l'intéresserait moins, si elle pleurait comme une enfant ou se montrait trop atteinte. elle cherche timidement sa main, en effleure le dos sans savoir ce qu'elle espère vraiment. elle hausse doucement les épaules qui lui paraissent vaguement plus légères depuis qu'elle l'a vu apparaître dans la cage d'escalier avant de lui murmurer un "je vais bien" délicat mais qu'elle pense sincère, car il est là et que son coeur n'est plus affolé dans sa poitrine. le reste lui parait être du détail, suffisamment récurrent pour qu'elle ne s'en formalise plus vraiment et compte sur quelques jours à dormir pour effacer le souvenir angoissant. elle souffle pour relâcher la pression qui reste stockée dans ses muscles et cherche le contact. maladroite, timide, craintive, elle lui offre qu'une palette fade des expressions qu'il lui connait. elle se sent plus coupable que victime et elle suspend sa réaction à chaque fois qu'il ouvre la bouche, de peur qu'il lui reproche quelque chose, qu'il lui en veuille. les narines frémissent pour une phrase entamée et pas terminée, consciente de relever plus de l'animal de proie que de la fille assurée qu'elle a pu lui montrer. mais sa conclusion la sidère, compresse le coeur dans sa poitrine. vulnérable, et jamais autant touchée par quelqu'un qu'à cet instant, elle se sent fragilisée. elle peut encaisser. elle peut encaisser l'absence d'estime, la violence, le rejet, les cris, les insultes mais face à sa sincérité elle est désarmée. elle aurait pas cru qu'il puisse être content de la voir, et si ça perturbe tous ses raisonnements, elle sent la chaleur monter dans ses joues comme une adolescente émue, le sourire discret mais bel et bien là, parce qu'il parvient à arrêter pour une instant toutes les angoisses qui l'écrasent. sourire qui s'affirme de réentendre son prénom couché sur la langue délicate. elle voudrait pouvoir lui dire qu'elle a besoin qu'il garde une main sur elle, qu'elle a besoin de le sentir à même sa peau, que ça l'apaise et lui rappelle qu'elle est bel et bien ici avec lui, mais ça bloque dans la gorge, précédé du sentiment que si elle parvient à extraire ces mots qui coincent, tout s'effondrera. ce qui la tient debout, ce qui l'empêche de pleurer, le semblant de bien-être, tout. au lieu de quoi elle préfère demander une douche, parce que ça parait plus accessible et moins dangereux. les chaussures débarrassent et c'est un soulagement, de le voir jouer le jeu, essayer de donner de l'élan à son comportement, l'accompagner sans rabrouer son attitude enfantine. "je crois qu'avec toi j'aime bien être pieds nus, c'est ma façon de te faire des avances.", dans un sourire amusé qui se voit pourtant aussi vite effacé qu'il est apparu. il y a ce truc douloureux dans la poitrine, sans qu'elle ose s'avouer qu'elle a besoin de ses bras pour se sentir moins perdue. elle relève un regard affolé en entendant son prénom avec cette intonation inconnue, prête à rentrer la tête dans les épaules de peur que ça soit mauvais signe mais avant de parvenir à comprendre tout s'arrête. le temps, son coeur, la douleur, sa respiration. pétrifiée d'un geste qu'elle ne comprend pas alors que ça provoque un tremblement de terre dans son organisme. comme s'il le propulsait dans le vide, saut à l'élastique imprévu pour voir si son coeur va s'agripper à ses côtes ou se perdre dans ses pieds. elle reste figée, une seconde, deux, trois, à chercher la finalité, à chercher son intérêt à lui. puis finalement, la stupeur se dissipe, elle glisse timidement ses mains dans son dos, craignant qu'il se rétracte d'une seconde à l'autre. elle voudrait disparaître dans ses bras, ne jamais en ressortir. elle soupire péniblement contre lui, se laisse aller avec plus d'assurance en fermant les yeux. il sert plus fort et si un couinement de douleur lui échappe elle s'assure qu'il ne relâche rien de son étreinte en s'agrippant un peu plus à lui. elle a besoin que ça fasse mal, que les côtes ne puissent plus s'ouvrir pour de l'air, juste le temps de se sentir ici. quand il se détache l'organisme tout entier se révolte, supplie pour un peu plus mais elle ravale ses réactions. elle lui doit déjà beaucoup pour l'avoir fait, et elle s'en veut, de ne pas savoir s'en contenter. elle lui murmure un "merci" penaud et discret avant d'accepter son aide pour descendre. elle le suit docilement, équivalent d'un pilote automatique qui l'empêche de se poser des questions avant de trouver en point de chute la pièce d'eau. silencieuse face à la salle de bain, elle observe un instant la pièce sans éprouver la moindre critique avant de relever les yeux vers lui. la faïence usée la regarde. elle la regarde en retour. c'est ce qui participe au fait qu'elle se sente bien ici. parce que c'est comme être chez soi, mais en mieux. en plus sécurisant. en moins seule. le tout rehaussé par sa présence qui la rend plus légère. ses doigts se resserrent autour des siens, de peur qu'il la lâche, parce qu'elle est pas prête à jouer de son indépendance. elle se sent en retard, perdue, trop lente dans son adaptation quand elle sent qu'elle devrait juste profiter de la douche au lieu de regretter encore de pas être restée plus longtemps dans ses bras. elle se serre contre son bras un instant en lui faisant un aveu. " je me sens bien ici." avec lui. en sécurité. sans pression. parce qu'elle a besoin de rien. parce qu'elle est habituée au rien depuis quelques années. "alors je peux dormir avec toi…?" elle aurait dormi par terre s'il le lui avait demandé. parce qu'elle connait personne qui partagerait son lit avec elle s'il ne se passe rien ? à moins que …? elle le dévisage un instant, en se demandant s'il espère quelque chose et tranche à son air que non. pas lui. pas coen. elle libère progressivement ses phalanges qu'elle martyrise, l'observe avec appréhension alors qu'elle se rapproche jusqu'à presser ses lèvres contre sa joue, l'embrasser timidement, se réapprivoiser. "personne a jamais été aussi gentil avec moi alors...merci ?" des remerciements plutôt des excuses. peut-être qu'il acceptera les premiers à défaut de tolérer les dernières. elle grimace, s'adonne à un léger shrug mal à l'aise parce que ça a en dit beaucoup trop long sur ses moins bons côtés que de se heurter avec plus de surprise à la douceur qu'à la douleur. à une lettre près elle était pourtant persuadée de tenir là la normalité. elle se débarrasse de sa jupe qu'elle laisse tomber à ses pieds avant d'y ajouter son haut, ses sous-vêtements, ajoute sa note au micro chaos déjà présent et elle est un instant fascinée de constater que ça rentre presque dans le décor. qu'elle s'y intègre sans trop jurer, comme si la salle de bain l'acceptait. ça a quelque chose de tragique et relaxant à la fois, de fixer son haut au sol définitivement foutu, le sang séché qui a bruni comme un mauvais souvenir. elle sort de sa rêverie pour retourner un regard inquiet vers lui, persuadée qu'il aura disparu, mais non. l'estomac se dénoue aussi vite qu'il s'est noué. personne lui a jamais paru aussi fiable, et c'est troublant que ça vienne d'un garçon qu'elle connait à peine. "c'est bien la première fois que voler vingt balles me rapporte autre chose que des ennuis. t'es plutôt original coen grimmer." qu'elle plaisante d'une voix fluette en se détournant sans parvenir à être constante dans son humeur. elle doit se faire violence pour ne pas tourner vers lui un énième regard apeuré, de crainte qu'il lui reproche de faire de l'humour, qu'il pense qu'elle s'est foutue de lui, qu'elle jouait la comédie. elle a du mal à placer son curseur, à définir ce qui se fait, ce qui se fait moins et comment elle devrait être pour qu'il continue de l'accepter sans la remettre dehors. les épaules sont douloureuses, la nuque trop raide à force de se tendre systématiquement après chaque seconde de détente et elle s'épuise toute seule sans qu'il ait à faire quoique ce soit. angoisse latente qu'elle tente, tant bien que mal, de laver sommairement sous la douche en jouant à la parfaite aveugle. se psalmodier je vais bien intérieurement a toujours fonctionné parce que ça n'a jamais été faux : tant qu'elle respire elle va bien, à quelques détails près. sauf que cette fois il y a coen en spectateur du chaos qu'elle est, et d'une façon ou d'une autre ça la rend plus fébrile parce qu'elle voit en reflets dans ses yeux tout ce qu'elle évite ou minimise habituellement et ça n'en rend la fracture que plus saillante. sortie de la douche, elle accepte la serviette qu'il lui tend, enroulée en réflexe autour de sa taille alors que déjà elle lui tend son poignet triomphante comme une enfant qui découvre une loi physique connue de tous. "regarde ça sent toi !" proclamé avec un entrain puérile alors que du coin de l'oeil elle capte un fantôme dans le miroir, ou plus exactement, son reflet. elle se fige, le bras retombe mollement alors qu'elle fixe ce qui lui parait être une inconnue. elle s'estime heureuse, de ne pas avoir le tableau entier, de ne pas avoir à faire l'état des lieux de ses hanches pour savoir si à force d'avoir heurté quelques meubles ça a fini par mordre, ni les genoux qui ont trop reçus pour être pleinement acceptables. elle penche la tête, donne plus d'éclairage à sa gorge sans savoir quoi éprouver. hypnotisée et muette, elle attrape la main de coen, la place contre sa trachée avec application. ça correspond pas, l'emplacement des doigts, les empreintes. elle se demande à quoi il pense sans savoir tourner la tête vers lui et finit par fermer les yeux pour ne plus sentir que sa main. déglutir contre sa paume, réaliser qu'il ne se passe rien. qu'il ne fait rien. ça chasse doucement la sensation étranglée, le souvenir qui vampirise la réalité. ça brûle sous les paupières. pourquoi lui il est doux ? pourquoi il est patient ? pourquoi ça la secoue. lorsqu'elle rouvre les yeux elle se souvient qu'il veut tout coen. même ce que personne veut voir. alors elle accepte de tourner vers lui un regard larmoyant et plein de détresse. "et si ça arrive encore ? et si je meurs ? on fait quoi ?" comme si maintenant ça le regardait. comme s'il avait sa part de responsabilité. c'est injuste, elle le sait, mais même dans ses phrases elle ne peut pas tolérer ce soir d'être isolée. elle relâche sa main pour venir contre lui sans savoir ce qu'elle cherche précisément, cale sa tête contre lui en priant pour qu'il ne la repousse pas. "en plus avec cette histoire de dette, tu sais même pas où j'habite, si je meurs tu pourras même pas mettre mon dressing sur vinted pour récupérer ta thunes." et tant pis s'il est pas rodé aux blagues sordides, elle a besoin de dédramatiser.
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MessageSujet: Re: sound of breaking   sound of breaking EmptyMer 20 Jan - 15:15

ça te démange de t’énerver. pas contre elle, contre celui qui lui a fait ça, contre ce connard qui l’a mise dans cet état-là. ta nature n’est pas loin, viscéralement ancrée en toi, tu crèves d’envie d’aller écraser tes phalanges contre quelque chose. un nez, une mâchoire, des briques. le soulagement d’entendre le craquement des os te soulagerait, ça comblerait le sentiment d’injustice qui saigne sous ton torse. mais tu serres les poings, ravale ta rage pour n’être qu’apaisement pour elle. elle a pas besoin que tu cries, que tu t’énerves, que t’insistes. pas le bon moment. ça pourrait tout faire vriller, la faire partir, la paniquer, la braquer. alors t’essayeras plus tard, quand elle aura retrouvé le rouge aux joues et un peu de vie dans les yeux. pourtant, au fond, t’as juste envie de cracher au monde que non, elle ne va pas bien, qu’elle ne devrait pas avoir autant de marques sur le corps, que c’est pas normal. et c’est sans doute ça qui te fait le plus peur. qu’elle n’arrive pas à se rendre compte que c’est pas ça la normalité, qu’il y a aucune raison sur terre qui excuserait le comportement de ce connard sur elle. elle mérite mieux. plus doux, plus tendre, plus attentionné. elle mérite de sourire, rire et jouer. et t’as du mal encore à t’habituer à sa vulnérabilité. c’est nouveau et si fragile. t’as peur de faire le mauvais pas, viser à côté, la briser un peu plus, appuyer sur une cicatrice encore ouverte. alors t’y vas à tatillons, t’avances à l’aveugle, tu joues à l’équilibriste à chaque de ses questions. t’essayes de ne pas l’effrayer. tu veux juste qu’elle se sente en sécurité avec toi. pas besoin de faire semblant, pas besoin de cacher tout ce qui se passe dans sa tête. « tu continueras de me plaire. » t’es catégorique. tu ne laisses pas la place à une autre possibilité. et ça te semble complètement dingue qu’elle pense le contraire. parce-que t’es incapable de regarder ailleurs, de ne pas poser tes yeux avec douceur sur elle, de ne pas penser à la protéger de tout - les autres, elle-même, toi. et tu sais pas si tu devrais lui dire qu’elle te plait encore plus maintenant. maintenant qu’elle te semble épuisée, terrifiée et fragile, ton coeur explose pour cette fille. le coeur bouillonne, l’envie de la garder avec toi pulvérise tout. et quand tu croises son regard rempli d’appréhension, tu sais déjà que tu ne la laisseras pas repartir. alors tu tentes de jouer sur son terrain. être sincère, poser des mots sur ce que tu ressens, sur ce qui s’est passé quand tu l’as vu dans ta cage d’escaliers. t’hésites, tu te sens terriblement con alors que pourtant c’est pas bien compliqué de lui dire que t’es juste content qu’elle soit venue ici. parce-que t’es persuadé qu’elle est ce genre de nanas à avoir un répertoire rempli. des mecs rencontrés en soirée comme toi, des copines à tout va, des ex, des potes de la fac. alors tu te dis que t’es peut-être le seul à pas habiter dans les beaux quartiers, là où tous ceux qu’elle connait crèchent. peut-être qu’elle a pensé à toi parce-que t’es celui qui détonne le plus de son cercle habituel. probablement. aller se planquer dans le nord de la ville, c’est étrangement un bon plan quand elle vient du sud. le confort est laissé de côté mais c’est pas le lieu auquel ils penseraient en premier pour la retrouver. t’es personne, t’es juste un mec paumé sans aucun plan d’avenir, pas de compte en banque, pas de nom renommé. c’est probablement juste un choix smart pour être tranquille pour la soirée. rien de plus. juste une bonne cachette. peut-être que demain elle repartira et elle t’oubliera. ça te ferait chier mais c’est une possibilité. parce-que t’arrives pas encore à comprendre comment une fille, comme elle, tomberait pour un mec comme toi. c’est absurde. mais elle mérite de savoir qu’elle te fait de l’effet, pas juste quand elle se déshabille devant toi, même quand elle débarque en pleine nuit amochée. et t’aimerais juste soulever son palpitant autant qu’elle l’a fait l’autre soir dès qu’elle faisait preuve d’une sincérité limpide. tu rêves de cette réciprocité. alors pourquoi pas avec elle ? ça a matché dès les premiers secondes vous deux. bordel, elle arrive même à te faire penser à la suite quand toutes les autres te poussaient juste à réfléchir à comment éviter de leur donner ton numéro. alors quand elle retrouve un peu son attitude joueuse, t’as l’espoir qu’elle se sente bien et qu’elle revienne petit à petit. et t’as à peine le temps d’apercevoir les étincelles dans ses yeux que son sourire s’efface. c’est court, très court, mais c’est douloureux à voir. parce-que t’es tellement obnubilé par cette fille que tu loupes aucun mouvement sur son visage. tu guettes ses sourires, tu les attends, tu les espères. tout comme tu cherches à anticiper les larmes qui menacent de perler ses joues depuis vingt minutes. alors quand elle te demande de la prendre dans ses bras, t’es juste désarçonné. parce-que c’est pas ton terrain, c’est pas ce que tu fais habituellement, c’est pas non plus ce qu’elles te réclament. son prénom sur la langue dans un souffle. tu t’en veux presque de pas y avoir pensé tout seul, de ne pas avoir su que c’est ce qu’elle aurait aimé, ce dont elle avait besoin. t’as pensé au verre d’eau alors qu’elle l’a à peine regardé mais par contre t’as pas été fichu de la serrer contre toi. et tu te sens idiot qu’elle ait besoin de le réclamer. et pourtant quand tu viens l’enlacer, tu la sens perdue. étonnée que tu dises oui ? inquiète que tu lui fasses mal ? t’en sais rien. t’arrives pas à lire l’affolement dans ses yeux. et tout ce que t’aimerais lui dire est dans ce câlin, t’es pas toute seule, je suis là. mais quand tu l’entends couiner de douleur, t’es déjà prêt à reculer et t’excuser. mais elle te garde contre elle, t’empêche de t’éloigner. alors t’en profites. de l’avoir contre toi, de la sentir souffler, de la sentir se laisser aller. t’aimerais lui enlever toutes ses inquiétudes, t’aimerais que ce soit si simple. « je ferai plus attention » que tu lui dis tout doucement. c’est proche de la promesse. parce-que tu veux pouvoir l’avoir dans tes bras quand vous vous allongerez, tu veux pas avoir bousillé ton unique chance en ayant serré trop fort. son merci te perdure. un si petit mot qui semble pourtant porter beaucoup trop de douleur. t’arrives pas à mettre le doigt sur ce qui se cache derrière. perdu. rien de nouveau. tu l’entraines vers la salle de bains et t’as honte de ce que tu lui proposes. rien de brillant, rien de sophistiqué, rien de très apaisant. et elle ne bouge pas, n’amorce aucun pas vers la douche, elle reste immobile contre toi. t’envisages pendant quelques secondes qu’elle recule, qu’elle change d’avis et qu’elle parte. peut-être qu’elle s’attendait à mieux. pourtant son aveu amène tout le contraire. elle se sent bien. et tu penserais pas que ça te ferait autant de bien de l’entendre. parce-que t’avais peur qu’elle soit là par défaut. alors peut-être que finalement c’est vraiment ici, avec toi, qu’elle voulait être. et tu te reconnais pas quand tu poses à nouveau tes lèvres sur son front. c’est pas un geste que t’as déjà initié avec aucune autre fille. mais avec elle, c’est naturel. « et t’auras le droit à un petit dej cette fois. » et tu lâches un petit rire. aucune idée de ce que t’auras à lui proposer demain. sans doute des céréales et rien d’autre. mais tu veux juste qu’elle soit là à ton réveil. qu’egon aille au diable avec ses règles de one night stand. elles ne s’appliquent pas à ksenia. elle est hors catégorie, elle est différente. et ça te brise le coeur de l’entendre lui dire que tu mérites une médaille pour ta gentillesse. parce-que, bordel, c’est bien la seule à penser ça. t’es pas gentil. jamais. immature, grognon, associable et con, ouais. alors peut-être que c’est elle qui fait ressortir ce côté-là ? mais ce qui t’interroge vraiment c’est son échelle de comparaison. comment ils étaient les autres ? violents ? tous ? elle a jamais rencontré d’autre mec qui lui voulait du bien ? putain. ça fout un coup. et tu sais pas quoi répondre. ses remerciements te déboussolent. tu sais pas quoi en faire, qu’est ce que tu devrais dire ? c’est juste normal ? bordel, elle arrive à te mettre le doute. puis elle se détache et se déshabille. toujours aucune pudeur, même pas un regard vers toi pour te faire signe de dégager. tu ne bouges pas, tu restes à la porte, les yeux se perdent sur chaque parcelle de sa peau qui se dévoile. et c’est plus fort que toi, t’es à la recherche d’autres marques. tu veux voir les dégâts dans leur intégralité. besoin de savoir jusqu’où il l’a bousillé. et les souvenirs de votre nuit ensemble arrivent en parcimonie. le regard sur ses côtes, sur sa poitrine, son ventre, ses cuisses. t’as embrassé tout son épiderme. aujourd’hui son corps souffre, il crie dans une chorale d’hématomes. ça te bousille jusqu’aux entrailles. mais tu laisses rien passer, aucune grimace, aucun haussement de sourcils. parce-qu’elle fait preuve de confiance à cet instant précis. elle se déshabille complètement sous tes yeux sans être effrayée, sans avoir peur de ton jugement. ton index vient caresser son bras lentement jusqu’à se glisser sur sa hanche. poser un peu de douceur sur sa souffrance. sa voix enfantine ramène ton regard sur son visage. le sourire est instantané. « c’est bien la première fois que je refuse de récupérer le fric qu’on me doit. » tu hausses les épaules. t’es mordu, complètement foutu. t’en as conscience. et tant pis, tu plonges.  t’as l’intime conviction que tu le regretteras pas. « j’bouge pas. » que tu lui souffles. elle a besoin d’une douche, respirer, laisser son corps se détendre sous l’eau chaude. alors tu veux juste lui dire que c’est ok, que tu restes là, que tu l’attends. elle est pas toute seule. et ça te bouffe de la lâcher. une partie de toi, celle qui est égoïste et surprotectrice, crève d’envie de la suivre, être là en soutien. mais tu sais que c’est nécessaire qu’elle y aille seule. alors t’attends, comme un con contre le mur. tu sais même pas combien de temps elle y reste. dix, vingt, trente minutes. aucune idée mais ça te parait interminable. et c’est sans doute qu’une impression mais quand elle sort de la douche pour enrouler la serviette autour de sa taille, t’as envie de croire qu’elle est plus calme. moins tourmentée. elle te fait secouer la tête d’amusement quand elle te tend son poignet. et ça devrait pas te plaire autant qu’elle ait la même odeur que toi. ça réveille une possessivité qui, jusque là, ne s'était jamais manifestée. avec personne. et tu pourrais te faire à l’idée qu’elle vienne plus souvent, qu’elle utilise ton gel douche et qu’elle laisse son odeur dans tes draps. comme l’autre soir. mais elle chavire dans l'ombre. le regard se perd dans le miroir, la voix fluette s'éteint, le bras retombe mollement. et tes yeux sont sur elle, pas sur son reflet pour essayer de comprendre ce qu'il se passe dans sa tête. anticiper ses pleurs, ses cris, son angoisse. tu sais absolument pas comment tu pourrais le faire mais tu fais un pas vers elle inconsciemment. lui rappeler que t'es là si besoin. qu'elle peut s'agripper à toi, s'effondrer dans tes bras ou juste crier contre ton visage. mais ce qui te surprend le plus c'est quand elle attrape ta main pour la poser sur sa gorge. les yeux analysent l'image qui est renvoyée, ça ne semble pas lui convenir. tu la laisses faire sans trop savoir ce qu'elle attend de toi. puis, ça percute violemment quand elle ferme les yeux. les traces rouges, tes doigts, elle recherche la sensation qu'elle a eu plus tôt dans la soirée. et ça te fout un coup. qu'elle attende à ce que tu serres, quitte à l'étrangler. non. jamais. ton pouce vient lentement caresser son cou sans serrer la poigne. c'est le seul truc qu'elle aura de toi, de la douceur. et t'y passeras autant de temps qu'il faut pour lui faire oublier la nuit qu'elle vient de passer. « j’appuierai pas. sauf si tu le demandes. » t'es même pas sûr que ce soit ce qu'elle veut entendre. probablement qu'elle est encore perdue. « c'est toi qui décide, kse. pas lui, pas moi. » et ça te semble important de lui dire à voix haute, qu'elle l'entende, qu'elle l'intègre, qu'elle en fasse sa normalité. et quand elle rouvre les yeux, tu déglutis. parce-qu'elle t'offre toute sa tristesse et sa détresse. mais ce qui fait flancher ton coeur c'est le on qu'elle utilise. tu ne la lâcheras pas, elle est plus toute seule et tu te dis que peut-être qu'elle se fait à l'idée. et t'ouvres les bras au même moment où elle vient contre toi. ça se fait instinctivement. tes bras autour d'elle, tu viens coller ton visage contre le sien. « putain, tu peux pas dire ça. » ça gronde dans la gorge, ça accélère le palpitant, ça fait serrer les poings. « tu vas pas mourir. je le laisserai pas t'approcher. » et c'est risqué comme promesse. aucune idée de qui est ce connard, d'où il se trouve, de la relation qu'il avait avec elle. mais tu te jures de la protéger, quitte à la garder ici jusqu'à la fin des temps. tu souffles, tu lèves les yeux, tu t'empêches de gronder de nouveau. t'as du mal à en rire, c'est compliqué mais tu sais que c'est sa nature joueuse qui revient. alors tu forces un peu. tu t'adaptes. « vinted ? » aucune foutue idée de ce dont elle te parle. « tant que tu me dois du fric, tu peux pas mourir alors. c'est le deal. » le coeur se serre à cette simple idée mais tu prends sur toi. la garder avec toi. juste ça. puis tu viens à peine te détacher d'elle pour pouvoir l'embrasser. et t'oses un peu plus que tout à l'heure. moins dans la retenue. parce-que tu veux juste qu'elle redevienne elle-même, qu'elle oublie ses marques et qu'elle se détende. « ça m'avait manqué ça. » l'embrasser. encore et encore. sans retenue. sans te poser de questions. et bordel, t'es à deux doigts de tomber dans la niaiserie mais fuck. tu te la joues sincère avec elle, elle mérite de l'entendre. et tu commences à reculer tout en la gardant dans les bras. ne laisser aucun espace entre vous. poser tes mains dans le bas de son dos sans trop serrer. l'amener là où tu veux. retrouver le jeu, essayer d'étirer ses lèvres dans un sourire. puis quand tu sens ton lit au niveau de tes jambes, tu te laisses tomber en la gardant contre toi. tu souffles sur ses cheveux qui viennent sur ton visage avant de lui lâcher un « pizza ? film ? série ? on fait quoi, princesse ? » et t'es prêt à l'occuper jusqu'à l'aube.
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Ksenia Belinski
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MessageSujet: Re: sound of breaking   sound of breaking EmptyDim 24 Jan - 9:13

"j'espère que non." elle refuse d'être la chose fragile même plus mignonne qu'on garde à distance de tout et qu'on manipule avec tellement de précaution qu'elle a rarement l'occasion de sentir grand-chose. qu'il serre. qu'il serre jusqu'à ce qu'elle étouffe, jusqu'à ce qu'elle ait mal partout, mais qu'il serre, parce que c'est tout ce qui participe à garder les différents morceaux de son âme assemblés, lui évite de finir entièrement défaite et éparpillée. la supposition première est qu'il ne peut pas comprendre. il a peur. d'elle, de son corps ou de lui, elle ne sait pas vraiment. ça l'effraie légèrement, mais tant qu'il la tient dans ses bras elle peut passer outre. "je suis pas fragile", qu'elle murmure plaintivement quitte à se donner tort en quelques mots et quelque part elle sait qu'il ne l'entendra pas de cette oreille, qu'il a la voix qui gronde des trémolos de la protéger. à la libérer de ses bras il l'enferme dans son appréhension, alors elle le remercie, sans savoir quoi dire d'autre. elle se sent dépendante de lui, de façon vitale, et ça concourt à lui donner l'impression qu'elle n'est qu'une idiote. qu'elle devrait pas reposer à ce point sur lui. qu'il a jamais signé pour ça, que c'était déjà bien de ne pas la laisser dehors et de l'accueillir. trop fatiguée dans le coeur pour avoir le moindre geste, elle se laisse guider. elle est accrochée à lui. physiquement. mentalement. émotionnellement. ses lèvres sur son front sont le point culminant de l’incompréhension surprise qui pourtant fait hurler tout l’organisme encore. ça enclenche un bourdonnement sourd dans l’oreille, un léger malaise comme si sa douceur l’assommait parce qu’elle ne s’explique pas ce qu’elle a fait pour mériter une attention au toucher si soyeux. elle ouvre la bouche pour lui dire, ne trouve pas les mots, une fois de plus, laisse sortir une autre interrogation pas moins urgente et comprends à sa réponse que c’est peut être le premier choix intelligent de sa vie. le premier qui l’amène à être en sécurité, sans devoir troquer sa liberté contre une émotion, sans avoir une dette corporelle. rien. il réclame rien et il donne, et c’est aussi surprenant qu’apaisant. "j’ai jamais dormi avec quelqu’un." ça l’interpelle un instant, parce que somnoler une heure ou deux oui, si elle en avait l’occasion, mais jamais assez pleinement détendue pour savoir se laisser aller dans un lit inconnue. et secrètement, elle aime l’idée que ça arrive avec lui, parce que personne la force, parce qu’elle est en pleine possession de tous ses moyens mais aussi parce qu’elle sait qu’elle a plus de confiance en lui qu’il ne lui en faut pour friser le coma à ses côtés. "mais toi je t’ai vu dormir." qu’elle chantonne avec un léger amusement. elle le revoit, parfaitement indifférent à ses sollicitations, à ses soupirs, à ses coen susurrés dans l’espoir de provoquer une réaction même contrariée. elle sait même pas quel goût ça pourrait bien avoir, un petit déjeuner offert par quelqu'un, mais d'ici elle voit déjà que ça sera un fragment de bonheur secret, qu'elle l'épinglera quelque part, un souvenir précieux et surtout improbable. alors forcément qu'elle le remercie. lui, sa gentillesse, cette générosité inattendue qui resouderait des os s'il y avait quelque fracture. les vêtements glissent au sol, elle se dit qu'elle voudrait ne plus les voir, quand il promène un index sur son épiderme. il ose. il ose et ça allège terriblement le coeur de le savoir encore capable de ça, qu'il n'a pas envie de juste se détourner, se barrer et ne poser plus ni regard ni main sur elle. si seulement il savait. combien ça compte, combien c'est important, combien c'est salvateur, comment il la lie étroitement à lui de quelques gestes anodins. les ombres de sourire se multiplient. timides, fugaces, mais au moins existantes, parce qu'il accepte de tourner à son régime, de savoir la ligne de ses émotions pas moins chaotique que celle de son rythme cardiaque. il plie avec une souplesse étonnante, remonte à l'humour pour redescendre à la gravité physique au rythme de ses changements d'attitudes, et si elle ne sait pas s'il la comprend, elle se sent écoutée pour la première fois de sa vie et ne parvient pas à trancher intelligemment entre ce qu'elle veut lui dire, ce qu'elle a besoin de lui, et ce qu'elle devrait éviter. "on pourra les jeter ? mes habits, on pourra les jeter ?" à un regard inquiet mais muet il répond par la placidité enracinée, assurance vie qui va jusqu'à couler entre ses lèvres d'une affirmation qui détend sa nuque. exit l'angoisse, pour l'instant, de le voir disparaître, parce que ça sonne comme une promesse et qu'elle a décidé de poser sur lui une confiance ride or die. la douche ne lave pas tout, excelle dans le physique, un peu moins dans le mental, mais possède le pouvoir de la séparer un peu plus des souvenirs de sa journée toute entière, amorce le turn over nécessaire à son amnésie qui finira par arriver, moment où elle classifiera tous ça comme dossier noir, à ranger et oublier, pour agir comme si rien de tout ça ne lui était vraiment arrivé. son besoin constant d'appartenance se réjouit de se trouver plus coen's que kick's, réjouissance qui meurt aussi rapidement qu'elle est née face à la rencontre inattendue d'un reflet qui l'arrête. inconsciente de ce qu'elle cherche vraiment - recréer la situation ? chasser le souvenir en rappelant à sa gorge qu'il existe des mains plus douces ? revivre sa part d'enfer personnel ? à vérifier si c'est juste sa destinée et que coen serrera ? - elle ignore ce qu'elle produit en lui en lui attribuant un rôle dont il ne veut pas. c'est brouillon, obscur, et lui offre de la douceur malgré tout. elle saisit pas la logique ksenia, les mots la bousculent sans qu'elle parvienne à comprendre ce que ça provoque vraiment en elle. est-ce qu'il vient vraiment de tronquer son prénom, la rapprocher de lui ? est-ce qu'elle peut faire confiance à son oreille ? elle peine à les ranger quelque part, parce que s'ils sont surprenants ils ne sont pas douloureux. elle se répète dans son crâne que c'est elle, qui décide mais c'est difficile de les rendre sien, de se les accaparer. est-ce que c'est vraiment elle ? l'habitude se cabre, l'instinct viscéral que non. c'est jamais vraiment elle. qu'elle veut toujours y croire, qu'elle a du mal à lâcher prise, à accepter réellement de plier, qu'elle résiste mais que pourtant elle est toujours perdante. toujours. alors pas lui, pas l'autre, elle. elle répond rien, parce que si c'est elle, si c'est vraiment elle, alors elle veut rien. juste son pouce qui caresse sa jugulaire. ça l'empêche de trop décrocher de la réalité. elle le sent qui monte et qui descend, et c'est apaisant pour une minuscule partie d'elle. elle sait pas ce qu'elle veut. ce qu'elle cherche. et c'est un soulagement, qu'il ne lui impose aucun point d'interrogation, parce qu'elle a aucune réponse cohérente à apporter. tout ce qu'elle éprouve c'est la superposition chaotique d'événements passés et présents. elle a peur qu'il se lasse. qu'il perde patience, planté là dans le silence à attendre après elle. elle voudrait lui présenter des excuses, encore et encore jusqu'à en avoir la langue endolorie mais quand elle rouvre les yeux, quand elle trouve son regard c'est la détresse qui prend le pas, qui lui vole son droit de parole, parce qu'elle arrive plus à garder ça pour elle. c'est pas juste de lui mettre ça sur les épaules, elle le sait. mais là tout de suite, elle parvient pas à faire autrement, que c'est sa façon désespérée de lui demander de l'aide. une protection, une épaule, une oreille, ou même un peu de pitié, dans l'immédiat elle est prête à tout accepter. il se contente pas de la laisser venir contre lui, il l'accueille, et elle frémit. il y a toujours ces larmes qui menacent autant qu'elles refusent de sortir, qui pèsent lourdement contre le plexus et en assauts irréguliers remontent dans sa gorge avant de refluer d'où elles viennent sans s'être faites entendre. elle a le sentiment qu'il répond comme il peut à son désarroi avec le sien, qu'elle lui fait du mal mais si la culpabilité grossit elle n'engendre aucun plan de secours, incapable de faire autrement que le coller et chercher un peu de chaleur humaine après avoir du lutter contre elle-même, contre les éléments, contre autrui. elle aimerait lui rétorquer que c'est pourtant la stricte vérité : un jour, il la tuera. elle en est convaincue. puis l'idée lui passe à chaque fois qu'elle retrouve son insolence naturelle. mais quand il a bien pris soin de lui arracher tout espoir stupide, elle est persuadée d'atteindre une lucidité clairvoyante. c'est une évidence écrite à plusieurs endroits dans sa chair, des stries jusque dans les os comme s'il gravait chaque jour supplémentaire où elle lui survit. pour autant elle insiste pas, parce qu'elle veut pas qu'il la laisse, qu'il s'agace, pire qu'il hausse le ton. elle soupire, enchaîne, essaye d'en faire quelque chose de moins dramatique. ce soir elle est en vie non ? elle l'écoute répéter vinted et l’inspiration dans les bronches est plus légère. elle le redoute autant qu'elle parie avec elle-même sur la réaction qu'il va dévoiler, persuadée qu'elle va regretter, s'en mordre les doigts, mais avec coen elle apprend à attendre avant de supplier des excuses à genoux et sa réaction lui donne tort. la déroute. la fait tomber amoureuse. un souffle léger accompagne l'esquisse d'un sourire. est-ce qu'il vient de lui donner une raison de rester en vie ? ou plutôt, de ne jamais s'acquitter de sa dette. elle a besoin de lui dire, ça et d'autre choses mais elle a la langue plus timide que la dernière fois et à la façon dont il imprime ses lèvres sur les siennes elle se dit que c'est pas si urgent, de lui donner des explications. les bras passés dans la nuque, elle se hisse sur la pointe des pieds juste pour mieux se cambrer dans ses bras, fléchir délicatement, lui faire confiance pour la retenir quand elle son unique préoccupation c'est de lui voler quelques secondes de plus. "j'ai cru... " elle regarde son visage. elle fait que ça, tout le temps, et pourtant à chaque coup d'oeil elle éprouve toujours ce pincement de fascination. il y a quelque chose de magnétique dans son regard épuisé et pourtant vif à la fois. comme si lui la voyait vraiment et ne contemplait pas juste le reflet de ses fantasmes. "j'ai cru que t'avais passé une soirée moyenne avec moi. je suis contente de voir que non." parce qu'elle l'a attendu son texto sans même savoir à quoi s'attendre. il aurait pu envoyer un message vocal avec juste un grognement qu'elle en aurait éprouvé des palpitations de contentement. mais rien, le silence total sur quelques jours, jusqu'à ce qu'elle se fasse une raison. pourtant d'habitude, elle leur déplaît pas quand il s'agit juste de sexe. et là, rien. alors forcément elle s'est dit qu'il en avait vu d'autres. des mieux. faut dire qu'il l'avait eu comme personne avant, trop vivante, trop bruyante, trop inconséquente. et qu'il a pas aimé. et elle a compris ça. parce que tout le monde aime la fraîcheur de son visage mais nettement moins l'immaturité qui va avec. il n'empêche qu'elle a été déçu. mais peu importe, c’est passé, enterré, rattrapé. elle pourrait lui pardonner n’importe quoi, pourvu qu’il garde ses mains sur elle. alors elle suit, en pas minuscules mais sans hésitation, occupée à chercher des éléments de réponse dans ses iris. il lui permet de ne réfléchir à rien, de juste attendre, de se laisser faire sans devoir parer au pire, et c’est précisément ça qu’elle cherchait. un bouton off pour l’angoisse. et à ne voir que lui, lui et rien d’autre, elle ne réalise pas vraiment ce qu’il fait. elle se sent basculer avant de le réaliser vraiment. juste une inspiration brutale et surprise, une pointe de panique à l’idée de lui faire mal en tombant avec lui, et s’il ne prenait pas le soin de la tenir, elle se serait sans doute écartée en s’excusant. "pas terrible la princesse quand même." pourtant elle esquisse un sourire malgré elle, parce qu’un surnom pareil, elle le range forcément précieusement quelque part et prendra le temps d’en rougir quand elle sera seule et libre d’être aussi idiote qu’elle le désire. elle vient coller son oreille contre son pectoral, écoute religieusement son coeur qui frappe à un rythme régulier. "rien…" c’est précisément ce qu’elle veut faire : rien. rien d’autre que rester avec lui égoïstement, espérer encore un peu d’attention tout en sachant qu’elle ne lui en voudra pas s’il abandonne à ce stade et s’endort, convaincue qu’elle pourra veiller encore un moment en attendant que la présence rassurante de coen parvienne à repousser momentanément le méli-mélo d’images et d’idées sordides. elle suspend sa respiration le temps de glisser ses mains sous son t-shirt pour chercher le contact de son épiderme et s’assurer qu’il ne proteste pas avant de soupirer d’aise. "des fois je me dis qu’il se lassera, qu’il retournera chercher une fille trop jeune, et après je me dis que c’est affreux de souhaiter ça. pourtant une partie de moi rêverait d’être remplacée." elle suit la courbe d'une cote flottante, avant d'être prise d'un doute. et s'il préférait qu'elle se taise ? "tu peux me dire de me taire, mais …" elle ressort une main pour attraper une des siennes et la poser sur sa cuisse nue. "s'il te plait…" elle en a besoin, incapable de ressortir sans son aide les souvenirs agréables d'une nuit trop délicate. besoin de sentir la pulpe de ses doigts qui parcourt son corps et si ça ne tenait qu'à elle, elle ôterait la serviette dans l'espoir étrange qu'un index glisse sur toute la longueur de sa taille, lui rappelle qu'elle peut parfaitement éprouver la finesse d'une caresse légère, qu'elle est pas juste à purger des émotions abruptes. "c'est ça ou tu me parles. je crois que tu pourrais me lire le dictionnaire que je continuerais de trouver ta voix sexy." mais il est fatigué. elle le sait. elle l'a vu. alors quoi ? ça la déchire intérieurement, entre l'envie de réclamer encore et encore comme si sa survie en dépendait, ou ranger ses émotions pour le laisser tranquille, parce qu'il a déjà offert plus que n'importe qui dans cette vie. "tu veux bien rester discuter avec moi un peu ...?" parce qu'elle a peur d'être seule, peur du noir, peur de dormir et de finir bouffée par ses cauchemars. et puis parce qu'elle aimerait bien le connaître lui, sans lui voler ses papiers, sans s'inviter de force chez lui, parce qu'elle aime sa voix, parce qu'elle aimerait réussir à rire ou pleurer mais quitter la catatonie qui l'étrangle depuis le départ.
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Coen Grimmer
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MessageSujet: Re: sound of breaking   sound of breaking EmptyJeu 28 Jan - 18:40

tu fronces les sourcils comme un con. la bouche s'ouvre, prêt à répliquer mais ça bloque. comme si tu savais, par avance, que t'allais passer pour un idiot. alors tu t'arrêtes, tu réfléchis trois secondes, t'essayes de capter ce que t'as loupé à la première écoute. sans succès. t'arrives pas à comprendre. parce-que tu vois bien dans le son de sa voix et dans ses yeux, une sincérité fragile. jamais dormi avec quelqu'un ? pourtant, elle l'a fait avec toi l'autre fois. t'es pas convaincu qu'elle soit partie très tard mais tu sais qu'elle s'est au moins assoupie quelques heures à côté de toi. t'es prêt à rétorquer, prêt à lui rappeler que si, elle l'a déjà fait. avec toi. ici. mais elle est plus rapide, elle évoque la nuit précédente et ça te fait sourire autant que ça te questionne. qu'est-ce qu'elle a voulu dire ? pourquoi ça te tient à coeur ? peur de dépasser une limite, peur de l'embarquer là où elle ne veut pas forcément. pourtant tu sais que si vraiment, elle ne voulait pas rester, elle trouverait le moyen de te le dire ou te le faire comprendre. alors tu passes à côté de la subtilité, de ce qui se cache derrière ses mots. apaisé par son attitude qui ne semble pas réfractaire à ce que tu lui proposes. elle a pas l'air effrayée ni paniquée à l'idée de rester cette nuit avec toi. alors peut-être que c'est le plus important. pas besoin de te poser des questions, juste la laisser te guider. et c'est ce que tu fais. là, toujours là, pas loin. lui montrer qu'elle n'est pas seule, lui apporter un peu de douceur par une simple caresse silencieuse. et tu sais pas si c'est trop tôt ou si c'est déplacé. mais elle ne te rejette pas. à aucun moment. t'as même l'impression qu'elle laisse volontairement le temps s'étirer. et cette fille, il faut qu'elle sache que tu l'as dans la peau. que t'es pas juste le bon gars qui lui ouvre sa porte quand elle est amochée. tu l'aurais fait même sans ça. et du coin de l'oeil, t'aperçois des fragments de sourire. faibles, fébriles mais là. alors t'as peut-être pas tout faux. tu t'en sors pas si mal. t'essayes de ne pas la brusquer, suivre son rythme avec le plus de précision et temporiser quand tu sens que tu la perds. et si c'est un bordel sans nom dans ton esprit, c'est sans doute qu'un millième de ce qu'il se passe dans le sien. alors tu la laisses mener la danse. baby steps. un simple hochement de tête quand elle lui demande si ils (et pas juste elle, non, un on inclusif qui te retourne l'estomac). et quand elle disparait dans la douche, t'es déjà en train d'imaginer les brûler dans l'arrière cour. tu récupères le tout pour les jeter plus loin dans la salle de bains, assez loin pour qu'elle ne puisse pas les voir en sortant. et sans le vouloir, elle vient gratter ta nature. l'impulsivité, la colère, l'impatience. en posant ta main sur sa gorge, elle ne fait que réveiller toute la rage qui bouillonne jusqu'à tes tripes. et t'as juste envie de crier, de la secouer, de la ramener à toi. parce-que c'est pas juste qu'il ait réussi à avoir autant de pouvoir sur elle, qu'il l'ait autant brisé. les questions dégringolent, ta bouche reste fermée. tu vois dans ses yeux qu'elle panique, qu'elle cherche des explications, qu'elle veut juste comprendre. et tu comprends que ce travail-là, elle est la seule à pouvoir le faire. tu peux juste être là, spectateur de ses angoisses. t'as aucun contrôle et ça te bousille. t'aurais aimé la rencontrer avant, t'aurais aimé la rappeler avant qu'elle le voit. est-ce que ça aurait changé quelque chose ? est-ce que c'est son mec qui la frappe comme ça ? est-ce que c'est la première fois ? tu gardes tout ça pour toi. t'es paumé, à pas savoir quoi faire de plus. parce-que t'aimerais faire tellement plus. ne pas rester là comme un con, agir, la rassurer. alors tu prends sur toi, tu t'empêches de vriller et t'essayes juste de la raisonner. lui redonner le contrôle, lui montrer qu'elle l'a. et surtout, lui dire que tu ne lui feras pas de mal. dès les premières secondes, l'autre soir, c'était une de tes premières inquiétudes. tu te l'es juré. et quand elle met des mots sur cette angoisse, ça t'effraie. c'est dur, froid et violent. et sans qu'elle s'en aperçoive, ses démons s'échappent pour venir se glisser dans tes veines. ça s'immisce sous la peau, ça tend le corps, ça refroidit le coeur brûlant. et ça te terrifie de ne pas savoir si c'est réellement une possibilité. t'avances dans un nuage rempli d'inconnus qui te dépassent. alors tu grondes, le ton de ta voix est sec. comme si ça suffisait pour repousser l'impensable. et t'aimerais pouvoir lui promettre que ça n'arrivera pas, lui dire qu'elle est en sécurité, que plus jamais il ne reposera la main sur elle. t'en es juste incapable, t'en sais rien. parce-que ça dépend pas de toi. alors tu pourras juste la barricader chez toi, faire en sorte qu'elle ait tout pour être satisfaite. ne plus la quitter des yeux, savoir sans cesse où elle l'est. devenir ce genre de mec hyper relou qui colle sans forcément lui laisser de l'air. et t'essayes d'amener de la légèreté, dédramatiser cette soirée qui n'en finit pas. t'essayes de la garder avec toi à coup d'un deal un peu bateau. sa vie contre vingt balles. et ça devrait être insultant, tu devrais te rendre compte du truc pourtant le signe qui clignote dans ton esprit c'est en vie en vie en vie. et c'est ça le plus important. la garder vivante, lui donner une raison de respirer, lui montrer que si elle part, quelqu'un la pleurera et la vengera. et l'esquisse d'un sourire te convainc que t'as pas complètement merdé, que peut-être que ça lui va, que ça suffira à la garder avec toi. et tu veux juste lui montrer combien tu tiens à elle, même après quelques heures passées avec elle. elle doit savoir qu'elle a réussi à se glisser dans ton esprit sans jamais le quitter. alors tu l'embrasses. parce-que tu peux le faire, parce-que t'as envie de sentir ses lèvres contre les tiennes. et t'oses pas encore trop l'approcher, la toucher. pourtant ça démange. lui montrer que t'es là, que ça change rien, que t'as toujours autant envie de frôler sa peau du bout de tes doigts. ta crainte d'être rejeté est complètement oublié quand tu sens ses bras dans ta nuque. sur la pointe des pieds, elle vient se fléchir doucement contre toi et poser tes mains sur ses hanches, c'est instinctif. peut-être même que tu la serres un peu plus contre toi. ne pas juste la réceptionner, l'empêcher de se reculer trop vite, la garder près de toi. et tout ce que tu vois c'est cette confiance qu'elle t'offre. malgré ce qu'elle a vécu, malgré les coups qu'un autre lui a donné, elle est là à se laisser tomber dans tes bras sans frémir. et c'est précieux d'avoir cette place, d'être celui sur lequel on compte. le regard bascule vers le sien dès que tu l'entends prononcer un mot. et tu lèves les yeux au ciel tellement c'est absurde. parce-que c'était tout l'inverse. putain t'as été dire à egon que c'était la meilleure nuit de ta vie. à quel moment elle peut s'attendre à ce que t'aies trouvé ça moyen. et ça te bute qu'elle le voit pas. elle est tout sauf moyenne, cette nana. elle a réussi à te faire sourire, te faire rire, te surprendre, te faire attendre près de deux heures avant de la faire tomber nue dans ton lit. elle est l'unique à l'avoir fait. elle a capté ton attention dès la première seconde avec sa foutue paille. ksenia, elle est loin d'être moyenne. et ça, tu la compris rapidement. et c'est ça qui t'a plu. qu'elle soit différente, pleine de vie, joueuse et sûre d'elle. elle t'a sorti de ta monotonie en un claquement de doigts. et tu regrettes de ne pas t'être fait confiance, de ne pas avoir envoyé de message dans la seconde où t'as récupéré son numéro. peut-être que ça aurait tout changé. peut-être que ça aurait effacé ses hématomes. la culpabilité se creuse dans ton estomac. ça s'installe et ça amène des dizaines de questions. mais c'est trop tard. tu peux rien faire. t'hésites à répondre de suite, t'es à deux doigts de lui crier qu'elle a été la meilleure nuit de ta vie. mais tu t'abstiens. c'est un coup à la faire fuir ou à ce qu'elle s'interroge sur tes fréquentations habituelles. mauvais plan, coen. tu recules en la gardant contre toi. tu veux juste faire apparaitre un sourire sur son visage. ça te manque. ou entendre son rire. ça réchaufferait la pièce. mais la réaction est encore trop fragile. le sourire est faible, le surnom n'a pas l'effet attendu. t'as l'impression de viser à côté. « je la changerai pas. elle me plait beaucoup trop. » et c'est brutal tellement c'est sincère. t'y as pas réfléchi. t'as juste sorti ce que tu pensais. pas le temps de te demander si c'est le moment ou non. t'essayes de suivre ses envies, t'adapter à elle, ne pas aller trop vite. mais quand elle pose sa tête contre ton torse, t'es désarçonné. rien. rien faire. tu viens caresser ses cheveux avec tes doigts, la bercer dans une sécurité dont elle a besoin. et t'attends. t'essayes d'apprécier le silence, de te convaincre que l'avoir contre toi suffit à l'apaiser pourtant t'as besoin de l'entendre, savoir qu'elle est bien. et tu t'attends pas à ce qu'elle continue de parler de lui. comme si là maintenant, elle réfléchissait à voix haute. et t'entends, t'écoutes ce qu'elle dit, comme si tu cherchais la moindre info sur ce mec, prêt à garder en tête le moindre détail qui t'aidera à le retrouver demain. et t'aimerais lui répéter encore et encore qu'il l'approchera plus, tu sais même pas si elle l'entend. encore trop absorbée par les dernières heures pour être rassurée. alors t'es juste silencieux. une présence sur laquelle elle se repose. tes doigts qui glissent dans ses cheveux sans oser s'aventurer plus bas. pourtant quand elle glisse ses mains sous ton t-shirt, tu te dis qu'elle a peut-être besoin de ce contact. peau contre peau. ce besoin de retrouver ce que vous aviez l'autre nuit. tu lâches juste un « non. » rapide quand elle insinue qu'elle peut se taire. tu pourrais l'écouter toute la nuit si ça peut la soulager. prêt à attraper ses démons pour les gérer à ta manière, la soulager de ce poids, en faire le tien. elle vient poser ta main sur sa cuisse nue et ça brûle de la faire remonter quitte à se perdre sous la serviette. sans chercher quoi que ce soit de sexuel. juste caresser ce corps que t'as embrassé. un regard vers son visage. t'as besoin d'être sûr que c'est ce qu'elle veut. et tout ce que tu vois dans ses yeux c'est sa détresse. besoin de retrouver de la délicatesse sur son corps meurtri. alors tu la retournes un peu brusquement, tu te retrouves au dessus d'elle. t'oublies même qu'il y a de forts risques que tu l'écrases. ça te traverse pas l'esprit. parce-que tout ce qui compte à ce moment-là c'est de lui montrer qu'elle n'a pas été moyenne. elle a été très loin de l'être. tu souris quand elle évoque ta voix et t'es persuadé qu'elle te l'a dit le premier soir. ou peut-être pas. « j'ai pas de dico. » que tu lui réponds avant de venir l'embrasser tendrement. c'est doux, c'est lent, presque trop amoureux pour une deuxième rencontre. mais tant pis. elle te fait cet effet-là. elle soulève ton coeur à être aussi vulnérable. tes lèvres viennent se poser le long de sa mâchoire puis dans son cou. « la dernière fois, c'est mon meilleur pote qui m'a appelé. ce connard a le pire timing du monde. putain. » tu râles avant de venir  volontairement suçoter sa gorge. poser ta marque à toi. plus tendre, plus amoureuse, moins vulgaire. et tu te dis qu'elle peut te foutre un coup de pied à tout moment, qu'elle pourra te rejeter dès que ce sera trop. toi au dessus d'elle, tes lèvres sur sa peau, ta respiration dans son cou. ça sera sans doute trop pour elle. « j'bosse dans un bar. » les détails sont épargnés, tu gères mal le multi-tâches. l'embrasser, la caresser, sentir l'odeur de ton gel douche dans son cou, lui raconter ta vie. c'est compliqué. alors c'est un peu brouillon. t'espères juste qu'elle sera débordée. assez pour l'oublier lui et rester avec toi. tu te perds sur le haut de sa poitrine, t'en viens même à ouvrir la serviette avant de relever la tête pour croiser son regard. « et maintenant je bug dès que je dois mettre une foutue paille dans un cocktail. » tu souris tout en secouant la tête avant de venir continuer à embrasser sa peau. entre ses seins, son ventre, ses côtes. puis tu remontes au dessus de son visage.  « et ce connard -egon- a eu le temps de me déclarer ses sentiments, de m'inviter à bruncher et de tenter de me vendre l'échangisme. tout ça en une conversation. » et dit comme ça, ça te parait absurde, pourtant c'est toujours comme ça avec lui. des insultes, beaucoup de conneries, un peu de compliments pour la mère huysmans et un egon qui te traite de con toutes les cinq secondes. rien de nouveau. « j'te le présenterai. quand il sera moins con. » probablement pas avant son mariage donc.
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