little white lies ft. saskia

**Date d'inscription :** 22/11/2020

le cou posé sur l'accoudoir du canapé en cuir, l'ordinateur portable est posé sur ses genoux relevés. gambettes parfaitement épilées et huilées, seulement habillées d'un mini-short gris chiné. elle pianote, dani. elle n'a l'impression de faire que ça toute la sainte journée. l'iphone au bout du bras dès le réveil et le macbook collé au visage jusqu'au coucher du soleil. les pupilles toujours scotchées aux écrans, que la blonde soit en cours ou bien confortablement installée dans l'appartement de la fratrie. elle bosse beaucoup, dani, mais ses études, ça ne la passionne pas vraiment. c'est sympa, le commerce international. ça rapporte. et puis, ça fait beau sur le cv. de toute manière, avait-elle vraiment le choix ? c'était son rêve, de reprendre l'entreprise familiale, alors suivre ces études était une évidence, pour tenter de récupérer ce qui lui était dû. cet empire bâti par son père, celui qu'elle estimait tant, qui avait une emprise si importante sur elle, mais pourtant, qui avait toujours paru si distant. la relation entre la première fille de graeff et son paternel avait toujours été bancale. un père de famille respecté, et apprécié. mais bien trop occupé pour consacrer son précieux temps à une fratrie de quatre enfants. alors dani, elle a fait sans. elle a grandi en intégrant le fait que son père ne serait jamais du genre à connaître le nom de ses amis, ou même à venir la border. elle s'est réfugiée dans les bras de ses deux grands-frères, certainement, les plus fortes figures masculines qu'elle ait connue. et puis, il y a eu saskia. petite dernière, enfant choyée, et probablement la plus chérie par le regretté père de famille. elle ne lui en veut pas, dani. de toute façon, à quoi bon ? la benjamine ayant déjà été déchirée par le décès de sa référence, de celui qu'elle aimait plus que tout, la dernière chose à faire serait sûrement de retourner le couteau dans la plaie.
il est déjà tard, le soleil couché depuis plusieurs heures lorsque le bruit des clés dans la serrure sort dani de ses pensées, qui lâche son ordinateur avant de se diriger vers la porte d'entrée. si les garçons ont prévenu qu'ils ne seraient pas là ce soir, et que personne n'a commandé à emporter, alors il ne reste qu'une possibilité. sans même s'assurer de qui se trouve derrière la porte, dani ouvre celle-ci, ses propres clés bloquant celles de sa petite soeur. salut bichette. bichette. la petite dernière doit sûrement commencer à se lasser d'être traitée comme un nourrisson, mais même si dani n'est pas du genre à la stalker, elle finit toujours par la couvée un peu trop que ce qu'il faudrait. sa chevelure dorée ondulant dans le dos, dani ferme la porte, les bras croisés sur la poitrine. bah dis donc, tu traînes de plus en plus, le soir. ils t'ont engagée pour bosser là-bas, ou quoi ? elle lâche, un sourire en coin.

@saskia de graeff

**Date d'inscription :** 11/11/2020

— dani & saskia
“alors si tu coules, je coule aussi
et je tiens bien trop à la vie, pour que ce puisse être permis.”

le souffle est difficile et il n'y a aucune raison à ça. car elle est dans l'ascenseur saskia, un ascenseur qui ne cesse de monter et qui avale les étages. pourtant la respiration est difficile et y'a cette impression d'avoir couru un marathon alors qu'en réalité il n'y a pas eu grand chose à parcourir entre sa sortie de son uber et sa marche lente pour rejoindre la cage métallique. mais y'a cette course frénétique de son coeur qui l'empêche de respirer correctement, alors quand elle se retrouve devant l'immense porte du loft de la fratrie, elle compte jusqu'à trois saskia et elle inspire et expire, doucement, comme tobias lui a appris quand elle fait une crise de panique. pourtant elle est incapable de rentrer ses clés dans la serrure et la main est tremblante, peu assurée et son cerveau, pourtant si intelligent, n'arrive pas à comprendre la situation, alors elle force saskia, prête à s'effondrer dans le couloir, certainement en pleurs. parce qu'elle ne contrôle rien et y'a son estomac qui est envahi à la fois de papillons au souvenir du regard bouleversant et en même temps d'un trou noir immense qui semble avaler toute son âme. mais y'a la porte qui s'ouvre et y'a dani, dani et un énième foutu surnom qu'elle déteste. salut. c'est murmuré, parce que même si c'est un peu mieux, la respiration est encore un peu difficile. et puis elle avance saskia, comprend qu'elle ne peut pas rester éternellement dans le couloir, elle est déjà prête à s'enfermer dans sa chambre de toute façon. je n'ai pas réussi à ouvrir la porte, il doit y avoir un problème avec la serrure ou avec mes clés, ça peut être embêtant pour la suite, je pense. elle ne comprend toujours pas, mais si on lui demande, ce n'est en rien de sa faute, son cerveau est trop envahi d'images de chevelure blonde, de regards croisés et de bouche asséchée face à tant de beauté pour que la rationalité puisse espérer prendre place. et puis y'a dani et sa foutue question et saskia elle veut juste pleurer. parce qu'elle n'est pas prête à avoir une de ces conversations ce soir, elle veut juste tenter de comprendre pourquoi est-ce qu'elle se retrouve dans un tel état. mais forcément dani est là. non, bien sûr que non, comment est-ce que j'aurais le temps pour pouvoir réviser, travailler sur mon projet de fin d'année, assurer le tutorat et ... et puis enfin il y a truc là haut qui semble se remettre à fonctionner, alors elle ferme les yeux saskia et soupire. oh, c'était une blague. parce que parfois c'est juste difficile pour elle de comprendre les autres membres de la fratrie, parce qu'ils ont des codes, un sarcasme qu'elle n'arrive pas toujours à décrypté. j'ai juste du mal à me concentrer, c'est tout. et elle hoche les épaules saskia, s'enfonçant le plus possible dans le canapé, parce qu'avec un peu de chance, elle finira par disparaitre et dani arrêtera avec ses questions et elle n'aura pas à mentir. elle ne veut vraiment pas mentir saskia, alors doucement les papillons ont eux aussi, été avalés par le trou noir présent dans son estomac et seule l'angoisse semble être présente.

:copyright: drake. (fiche) // doom days (icon) clara luciani (quote)

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