signed cece armstrong

**Date d'inscription :** 19/12/2020

— signed cece armstrong

galerie d'art, 10:14am

« Oui, très bien, je te rappellerais plus tard, maman. » Elle était surexcitée, c’était souvent comme ça qu’elle se sentait lorsqu’elle terminait une collection. C’était d’ailleurs pour cette raison qu’elle prenait contact avec lui, il n’y avait pas d’autres raisons de le faire. Dans la famille ce n’était pas la grande entente et ils ne se voyaient pas tous les ans à Noël pour festoyer. C’était comme ça après tout dans une famille composée exclusivement de génies créatifs, tous convaincus d’avoir la bonne marche à suivre. Cecilia voulait offrir l’exclusivité de ses nouvelles toiles à une jeune dame avec qui elle aimait particulièrement travailler. Slike Huysmans. Elle était jeune, mais compétente selon sa mère. Roy ne pouvait qu’approuver ce qu’elle pensait de la jeune galériste parce qu’il n’en pensait lui-même que de bonnes choses. Slike et lui entretenaient une relation d’artiste. Ils parlaient peu, Roy n’avait de toute façon pas spécialement l’impression qu’elle était du genre très bavarde. J’ai quelque chose pour toi, on se rejoint à la galerie. Voilà, le message était envoyer. Il regarde autour de lui dans son appart que ce n’était pas trop le bordel, il empoigne son sac et fonce dans sa voiture. Il descend le pare-soleil et un tendre sourire s’étire sur ses lèvres. L’Américain avait installer une petite photographie polaroïd du trouple qu’il formait avec Hansel et Haller. Son doigt vint caresser le visage du garçon, son cœur sursauta dans sa poitrine. Il s’enflammait toujours ainsi pour eux. Une fois sortie de sa transe il démarra la voiture et fonça en direction de la galerie. Il n’avait pas encore vu les toiles de sa mère, mais il se disait que ça ne pouvait qu’être sublime, tout ce qu’elle faisait l’était. Sa réputation n’était plus à faire. CeCe Armstrong, c’était son nom d’artiste, son nom de jeune fille, était une artiste en vogue et en demande, ses œuvres, son fils le savait, commençait à se vendre une véritable petite fortune. Arrivé sur place il sorti de sa bagnole désuète et décida d’attendre Slike devant la porte. Il en profita pour jeter un œil à ce que sa mère venait de lui transmettre. La thématique de sa collection illustrait la solitude sous toutes ses formes, comme si chaque toile représentait le point de vue d’une personne. Sa mère avait un style éclaté, ne se rangeant pas dans une seule case. Parfois c’était réaliste, parfois abstrait, CeCe y allait selon ses pulsions et l’inspiration. Un peu comme lui-même. Son doigt scrolla à droite et l’une des toiles attira particulièrement bien son attention. Elle était dans les teintes de grises, pâles, foncés, blancs et un seul trait rouge, au centre, représentant une âme seule. Cette toile lui parlait, sans comprendre pourquoi, sans l’admettre surtout. Admettre qu’il se sentait seul n’avait aucune cohérence avec sa façon d’agir. Roy ferma les yeux et se remémora les souvenirs des derniers jours. Ses pensées étaient souvent menées par le duo qu’il aimait. C’était si étrange, ce sentiment, celui d’être attacher à deux personnes, de vouloir tout faire pour les possédés indépendamment et ensemble. Roy était comme ça avec eux, il voulait les avoir pour lui tout seul, lorsqu’ils étaient ensemble ils voulaient qu’ils fusionnent, tout simplement. Il arrivait à vivre sa vie sans eux, c’était si étrange… Puis il senti une présence près de lui, il leva la tête vers la jeune brunette. « Ma mère t’offre sa dernière collection pour une expo exclusive. » Pourquoi tourner en rond quand il pouvait simplement lui balancer la nouvelle ?

@Silke Huysmans

**Date d'inscription :** 21/11/2020

ennui qui semble bien décidé à ne pas la quitter, ces derniers temps. elle a beau essayer de se divertir comme elle peut, rien ne semble y faire. que ce soit les petits sauts nocturnes dans le canal, pour y chercher un semblant de vie à même le contact de la mort. ou encore ces soirées passées chez un certain buskirk, à y chercher quoi, elle n’en sait rien elle-même. un semblant de compréhension de la part de quelqu’un qui est passé par là ? qui sait ce que c’est, cette envie de venir marquer la douleur de l’âme à même la peau ? ou bien ce côté qu’il a, cette ressemblance avec… comme attirée par les flammes, ce besoin de venir s’y frotter, juste pour voir ce que ça fait, si ça réveille le désir passé, ou la douleur. elle sait pas trop encore, se demande où ce petit jeu pourrait la mener. elle sait parfaitement qu’egon n’approuverait pas, ce qui n’en rend les choses que plus attirantes. elle est loin d’être saine d’esprit, mais en a parfaitement conscience. est-ce que ça rattrape les choses ? pas vraiment. est-ce qu’elle s’en contrefout ? totalement. elle devrait se bouger pour aller au boulot, déjà en retard depuis exactement dix minutes. sauf qu’elle n’en a aucune envie. titillée par l’idée de se faire porter malade, d’appeler, de soudoyer le médecin de famille, jouer la comédie pour obtenir un arrêt. sauf que ça arriverait sans faute aux oreilles de sa mère, et elle préfère éviter. les sermons, les rendez-vous chez le psy, la chambre d’hôpital, elle a donné, elle a eu sa dose, silke, et préfère rester loin de toutes ses conneries qui en plus d’une mère étouffante et d’un père intransigeant lui vaudront un frère insupportable. le souvenir des jours suivants sa première tentative suffisent à lui donner des frissons d’horreur. elle aime son frère, de tout son coeur, mais l’avoir en permanence sur le dos, devoir laisser sans cesse la porte de sa chambre ouverte sous peine de le voir débarquer en trombe pour l’engueuler, lui rappeler qu’elle a merdé et qu’il ne la laissera pas recommencer, elle s’en passera, merci. et puis, y a le sms de garner qui l’intrigue. elle se demande ce qu’il peut bien avoir pour elle d’assez intéressant pour qu’il lui demande de le retrouver devant le musée. elle finit par se bouger, s’extirpe de son lit pour enfiler les vêtements soigneusement posés sur sa chaise. du temps de gagné le matin, c’est primordiale quand on est aussi flemmarde. elle attrape sa veste dans l’entrée, sort sans déjeuner, se contentera d’un café attrapé sur la route jusqu’au musée, qu’elle effectue à pied. petit plaisir personnel que de sentir le froid de l’hiver venir lui piquer le visage, vient rosir les joues d’habitude si pâles, comme pour lui rappeler qu’elle est bien en vie. elle l'aperçoit déjà, sur les marches du musée, s’avance à sa hauteur. « j’espère que je t’ai pas trop fait attendre. » et elle est presque sincère, parce qu’elle l’apprécie. pas du genre prise de tête, le garçon. et ça se voit à la façon qu’il a de lui annoncer la nouvelle. les sourcils qui s’arquent au dessus des pupilles surprises, parce qu’elle ne s’attendait pas à ça. « vraiment ? mais c’est génial ça ! et en quel honneur ? » non pas que ça la dérange, loin de là, mais elle a du mal à comprendre d’où lui vient cet élan de générosité. « combien de toiles ? elle t’a envoyé les détails ou pas encore ? » parce qu’elle garde son esprit pratique avant tout.