il a traîné, val, pas tout à fait convaincu d'avoir envie de sortir, pas ce soir, pas en ce moment. flemme monumentale, parce que bizarrement, il s'ennuie en soirée. bien sûr, après quelques verres, le goût de la fête fini par se réinviter dans ses veines, mais il doit le chercher, s'assommer lui même à coup d'alcool pour enfin oublier le vide et l'ennui. on le harcèle, le portable qui vibre dans la poche, pour qu'il ramène son cul, mais ça ne l'inspire pas plus que ça. jusqu'à ce qu'il finisse par céder, pour une raison qui lui échappe. peut-être la perspective que le poids qui lui écrase la poitrine soit moins lourds une fois en plus ou moins bonne compagnie, à voir qui il croisera à cette soirée. le corps fini par s'extirper du lit pour enfiler quelque chose de potable, avant de s'éclipser en douce de la maison, le paternel ayant un avis quelque peu marqué sur les sorties répétées de son fils, hors soirées organisées par la confrérie. les mains enfoncées dans les poches du long manteau, le van der leeuw prend son temps, loin d'être pressé de se rendre sur les lieux. l'envie de faire des tours et des détours lui chatouille l'esprit, un tournant à gauche au lieu de prendre à droite, rallonger le chemin, mine de rien, sans que ce ne soit excessif et que son retard n'en soit trop conséquent. par pur plaisir de s'anesthésier les neurones au froid qui vient lui engourdir le visage et le cerveau, à peine dérangé par les bruits de la nuit. ça a un côté presque apaisant, d'errer sans but ou presque, de se laisser guider par ses pas, sans réfléchir. le cerveau en pause, et ça fait du bien, pour une fois. il pourrait finir par y prendre goût, à ces balades nocturnes. enfin presque. le cerveau tellement endormi qu'il ne fait pas attention aux bruits alentours, n'entend pas les pas qui claquent sur le sol dans une des rues perpendiculaires, trop fort, trop rapide pour que ce ne soit quelqu'un d'errant aussi. la folle qui vient finir sa course contre lui alors qu'il arrive au croisement, et c'est tellement soudain, tellement inattendu qu'il n'a même pas le temps de sortir les mains de ses poches pour se rattraper. la tête qui vient s'éclater contre le pavé alors que la blonde le plaque au sol, rajoute son poids au sien dans sa chute en plus de venir lui exploser le menton. les neurones qui mettent un moment à se reconnecter alors qu'elle l'écrase un peu plus pour se redresser, sans pour autant s'écarter assez pour lui laisser une chance de se relever alors qu'elle est toujours sur lui. les coudes qui viennent prendre appuie sur le sol pour tenter de se redresser un minium alors qu'il vient masser son menton d'une main. « ça va, je te dérange pas, t'es bien installée ? » simple constat alors que l'agressivité est totalement absente de sa voix, pas convaincu qu'elle l'ait fait exprès, et à peu près sûr qu'elle ne s'en est pas sorti indemne non plus. le sourcil qui s'arque alors qu'elle regarde derrière avant de se relever, enfin, se demande ce qu'elle peut craindre alors que le coin de l'oeil remarque un portefeuille au sol. la main qui vient l'attraper alors qu'elle regarde derrière, parce qu'il est presque certain qu'il y a un lien entre l'objet et la course. sa remarque qui lui arrache un rire alors qu'il attrape sa main pour se remettre sur pied, et il a l'impression de l'avoir déjà vu quelque part. « j'y penserais, la prochaine fois. et toi, c'est son propriétaire, que tu fuis comme ça ? » sourire taquin qui vient étirer les lèvres alors qu'il agite le portefeuille sous son nez, prêt à le tenir hors de portée si elle tente de le récupérer. pas forcément la soirée qu'il avait prévu, mais ça l'amuse. petit quelque chose qui lui dit qu'avec elle, il ne risque pas de s'ennuyer.