the one. (ambrose ft wilka)

il peut entendre la musique classique se jouer de l'extérieur du restaurant. déjà dix minutes qu'il est planté devant l'enseigne, tellement longtemps que son parapluie commence à laisser filtrer quelques goûtes venant humidifier ses cheveux pourtant parfaitement en place. y'a son coeur qui bat plus fort dans sa poitrine qu'à l'accoutumer et la désagréable sensation de se conduire tout seul à l'abattoir. la poche intérieure de sa veste brûle douloureusement et il tente de faire face à la crise de panique qui semble peu à peu pointer le bout de son nez. ce soir est le soir. celui qui scelle à jamais son destin. et la soirée ne commence pas bien, car voilà quinze minutes qu'il est en retard. il souffle ambrose, tente de trouver ce fameux courage qui pourtant a déjà fait ses preuves quand il saut faire face à bram. mais wilka n'est pas bram. elle est plus dangereuse, plus terrifiante aussi et quelque part, la vieille promesse faite à maaike de ne jamais accepter une épouse lui revient en tête comme un boomerang. pourtant il range son parapluie ambrose, pousse la porte de restaurant et annonce son nom. et alors on le guide dans l'immense salle, jusqu'à la plus belle table de la ville. il devait faire les choses correctement. elle est de dos, mais déjà il sait ambrose, qu'elle est magnifique. le serveur rapidement remercié, il s'avance, marche assez rapidement comme pour se forcer à ne pas faire demi tour et enfin, il se penche en avant en lui déposant un rapide baiser sur la joue. désolé, je suis en retard, un problème à régler à la confrérie. forcément il ment, sa grande spécialité à ambrose, mais elle n'est pas obligé de savoir que la perspective de concrétiser réellement les choses le fait paniquer. il s’installe face à elle avant de retirer sa veste et la regarde, l’admire. tu es magnifique. cette fois c'est sincère, parce que tout de même, elle fait briller son regard à ambrose et peut-être qu'un jour, elle trouvera le moyen d'illuminer son coeur. il espère. une vie entière avec la même personne sans l’aimer, c'est long.

y'a un léger rictus qui prend naissance au coin de ses lèvres, pas forcément à l'aise avec l'idée de lui mentir, il ne sait pas comment réagir ambrose. pourtant le mensonge c'est son truc, la manipulation aussi, mais il n'est pas certain qu'il s'agit là de bonnes bases pour un mariage. c'est rien, juste besoin de remettre les idées en place à quelques uns. et puis finalement le mensonge n'est pas aussi énorme, la dispute virulente avec bram lui revient en tête et soudainement y'a les poings qui se serrent sur la table. mais évidemment il ne peut pas en parler à wilka, elle ne comprendrait pas et il n'est pas certain que sa relation ultra fraternelle avec maaike soit au goût de sa fiancée. il hoche doucement la tête quand elle lui demande si le costume est neuf, ordre de sa mère, la demoiselle mérite au moins ça. alors il a été dépensé une nouvelle fois une fortune pour être certain de plaire à la blonde et ambrose a déjà l'impression de se retrouver piéger. il la laisse commander le vin, balance le premier plat qu'il voit au serveur car ça n'a pas d'importance, son estomac est beaucoup trop noué pour qu'il puisse apprécier les mets que propose le restaurant. il est silencieux ambrose, dans ses pensées, pas tellement la meilleure compagnie du monde quand son cerveau tourne à grande vitesse. tu m'aurais choisi ? la phrase est balancée comme ça, dans le vent, pourtant voilà qu'il vient fixer du regard la jolie blonde. si on avait pas été un arrangement pour nos parents, si on avait eu le choix, est-ce que tu aurais pu me choisir ? y'a pas de place pour l'amour dans ce genre de mariage, du moins pas au début, il le sait son père n'a pas arrêté de le lui répéter avant de mourir. tu tombes amoureux après ambrose, après de nombreuses années et c'est alors là que ça devient magique. la main paternelle posée sur son épaule l'a achevée de le convaincre d'être une monnaie d'échange, une assurance que la richesse perdure dans la famille. wilka est parfaite, mieux encore que ce qu'il aurait pu imaginer, pourtant il ne comprend pas ambrose, à quel moment les sentiments sont censés apparaître, parce que s'il ne tombe pas amoureux maintenant de la blonde, alors qu'elle est magnifique, intelligente, ambitieuse, quand est-ce qu'il doit l'aimer ? et y'a le souvenir de la bague qui doit brûler la poche intérieure sa veste, la trouée même et qui revient. et si ce soir il pouvait basculer les choses, tout remettre en question. il suffirait de ne jamais donner la bague et de lui dire qu'il ne peut pas faire ça, qu'il peut tout donner pour sa famille, mais pas son propre coeur. est-ce qu'un jour je pourrai être plus qu'un époux déterminé par tes parents, tu pourrais m'aimer ? te contenter de qui je suis ? il ne parle pas d'héritier, d'une belle saison, il veut y croire ambrose, au déclenchement de l'amour, de la femme qui consumera leurs coeurs, mais si les réponses à ses questions sont négatives, se plaindra t'il pour autant ?

y'a son cerveau qui tourne encore et encore. y'a la voix de sa mère aussi, qui lui ordonne de ne pas tout foirer, sous peine de le payer très cher. et puis y'a luzia, toujours. le souvenir d'un baiser et d'une passion qui ne pourra jamais être égalée et il la regarde ambrose. magnifique, puissante, wilka est tellement différente de celle qui possède son coeur, tellement loin de tout ça. la choisir a du sens, tellement que l'annonce de leurs fiançailles n'a été une surprise pour personne, que ce soit au sein de la confrérie ou de leur entourage, toute la journée, ambrose peut entendre le monde entier lui chuchoter qu'il a de la chance, que wilka et lui sont faits pour être ensemble, que c'est comme ça, c'est le destin. et il l'a accepté ce destin ambrose, accepté de faire une croix sur n'importe quel coup de coeur pour épouser wilka, parce qu'il sait qu'il ne fera pas comme les autres. ambrose il respecte les femmes, respecte leur confiance, il ne sera pas de ceux qui vont s'amuser avec des prostitués le soir ou avec des jeunes de dix-huit ans pour évacuer la frustration d'une vie qu'ils n'ont pas désiré. j'ai posé la question en premier. il est ferme ambrose, déterminé à avoir sa réponse. parce qu'elle doit le convaincre qu'il fait le bon choix, qu'elle peut lui offrir le dixième de ce que lui offre luzia en un frôlement de lèvres. il le faut, pour leur bien à tous les deux. parce qu'ils font faire bloc ensemble pour marcher dans la vie qu'ils ont décidé de mener, celle qui est faite avant tout, de coups bas, de trahison et de mensonge. pourtant il y pense ambrose, à sa question à wilka, choisir wilka, oui il aurait pu le faire. s'il n'y avait pas eu luzia, il n'aurait pas hésité à l'épouser. elle est belle, intelligente, accepte sa noirceur et souhaite le voir au sommet de leur monde. oui. je t'aurai choisi. il y repense ambrose, à ce moment avec luzia, aux baisers certes mais surtout à tout ce qui est venu ensuite. les grandes déclarations, le coup de poing et surtout une phrase qui a condamné une histoire qui était de toute façon, vouée à l'échec. je t'ai choisi. il a fait une croix sur luzia pour elle, pour ce mariage. il a déjà payé son choix et il s'en rend compte maintenant ambrose, que de toute façon il n'y a pas d'autre solution. alors il plonge la main dans la poche de sa veste, présente sur sa chaise, et en sort une petite boîte. une petite boîte avec à l'intérieur, une bague à plus de trois milles euros, mais sa précieuse mère lui a dit de ne pas compter, il ne se mariera qu'une seule fois après tout. il pose l'écrin noir sur la table avant de croiser ses mains devant lui. je te repose la question une dernière fois. il la lâche pas du regard ambrose, déterminer à connaître la vérité, espérant qu'il n'y aura pas que la bague qui pourra compter dans sa prise de décision. es-tu prête à m'aimer wilka ? le bleu sur sa pommette semble faire plus mal qu'à l'accoutumée, comme si la coupable de son hématome était à leurs côtés, hurlant après lui pour encore une fois, avoir préféré la blonde à elle. sa famille à elle.

la tension est à son comble, tellement que ambrose est persuadé avoir vu le serveur faire demi tour quelques minutes plus tôt. il veut des réponses ambrose, mais évidemment avec wilka rien n'est facile. il faut tout lui arracher, deux êtres si semblable finalement, voilà ce qu'ils sont. dans un monde idéal, ambrose il est fait pour aimer wilka, dans un monde idéal, la présence de luzia n'est pas requise. il hoche la tête ambrose, aux réponses que lui donne wilka, satisfait de ce qu'il peut entendre et il la désagréable impression de devenir comme sa mère. de ne donner que parce qu'il reçoit. alors il se radoucit, détend la mâchoire et hoche la tête. d'accord, désolé de t'avoir parlé ainsi. le respect, il sait que c'est la base pour que ce mariage fonctionne, pour rendre les choses moins difficile à vivre. et puis y'a la déclaration, celle qui le clou sur place, celle à laquelle il ne s'attend pas. elle l'aime. wilka n'est pas connue pour son grand amour des autres, préférant bien souvent ses chaussures aux humains. et il sait ambrose, qu'ils s'entendent incroyablement bien pour des fiancés forcés, il sait qu'ils se plaisent, apprécient grandement la beauté de chacun, mais de là à parler d'amour, il en perd la tête ambrose. trop choqué pour sortir le moindre mot alors qu'il reste là à la regarder. au lieu de ça il se lève ambrose, ne fait pas attention aux regards qui peuvent les dévisager. il fait glisser la chaise sur laquelle est assise sa promise, pour qu'elle se retrouve face à lui. et c'est tout naturellement qu'il fait une chose qu'on ne l'a jamais obligé à faire. il pose un genou à terre ambrose et attrape l'écrin présent sur la table. je sais qu'il n'y a rien qui m'oblige à faire ça, mais tu mérites mieux qu'un accord conclu autour d'un dîner entre nos parents. un léger sourire vient faire naître ses fossettes et voilà qu'il ouvre l'écrin ambrose. dévoile la bague qui a coûtée une fortune, celle qui a même rendu jalouse sa mère, obligé de la faire venir de paris. normalement je n'ai pas besoin de te poser la question, alors je vais juste te la passer au doigt si tu veux bien. et il attrape le précieux bijou et le fait glisser à l'annulaire gauche de la blonde avec délicatesse. voilà, officiellement future madame vanderbilt. et c'est étrange de ressentir du bonheur alors que tout cela est simplement des paillettes aux yeux. pourtant il sourit ambrose, comme un idiot, comme s'il venait de se fiancer comme un garçon comme les autres. et y'a son regard qui trouve celui de wilka, espérant y trouver un peu de bonheur alors qu'il vient l'embrasser sur la tempe avec la plus grande douceur du monde, une peur de lui faire du mal. s'il savait.

y'a sourire sincère et franc qui se pose sur ses lèvres à l'entente de son rire. il est surpris ambrose, positivement, parce qu'enfin il voit autre chose de wilka, il voit autre chose que sa rancoeur, son narcissisme et il se surprend à apprécier ça ambrose. et puis elle parle voyage et il lève un sourcil ambrose, parce qu'elle pense à eux comme à un véritable couple et il ne s'y attendait pas, parce qu'il pensait ambrose, pense, que pour elle, tout comme pour lui, tout ça c'est forcé. pas besoin de faire de plan, de faire d'effort et il se rend compte qu'il se ment à lui-même ambrose. parce qu'elle a une bague au doigt alors qu'elle n'en avait pas besoin, parce qu'ils sont dans un restaurant chic alors que le temps passé ensemble n'est pas nécessaire. non. non pas du tout. il secoue la tête ambrose, pose une main sur son genou à elle, tout en la regardant les yeux. ce n'est pas stupide, pas du tout. mais c'est vrai que ce n'est pas forcément le bon moment. il attrape sa chaise ambrose et vient se poser à ses côtés pour mieux lui prendre les mains. mais ça veut pas dire qu'on ne peut pas partir quand tout ira mieux. parce qu'ils ont la mort d'un prince à gérer, parce qu'ambrose doit veiller sur bram et s'assurer que maaike reste loin des problèmes. mais il veut lui faire plaisir ambrose, lui prouver qu'il pourra être un bon mari, pas la meilleure, mais au moins ce qu'elle mérite. alors il se penche ambrose et vient l'embrasser avec une douceur inédite. leur premier baiser. et c'est sincère et ça le surprend ambrose, de ne pas détester ça. ce n'est pas luzia, mais c'est quelque chose. un baiser d'un futur mari à sa future femme.

il la regarde ambrose, tente d'anticiper sa réaction à sa douceur soudaine. et puis y'a tout qui change et la voilà de nouveau dans son rôle, celui qu'elle présente au monde. il se sent stupide ambrose, d'avoir pensé qu'elle pouvait lui montrer autre chose, une tendresse, un amour qu'il aurait pu penser sincère, quelque chose à quoi s'accrocher, qui lui donne envie de faire en sorte que ça marche entre eux, lier l'utile à l'agréable. mais au lieu de ça il est déçu ambrose, il s'enfonce dans sa chaise, croisant les bras. peut-être, on verra comment ça se goupille, je dois voir avec les autres. avec les membres les plus affluents, ceux qui ont un poids, ceux qu'il veut dominer, pas avec elle. parce que y'a ce foutu problème de confiance qui revient, parce que si même bram commence à le trahir alors comment penser qu'une fille assoiffée de pouvoir comme wilka peut l'aider. qu'est-ce qui lui dit qu'elle ne sera pas la première à lui tourner le dos si sa position au sein de la confrérie commence à vaciller. le verre de vin est porté à ses lèvres et comme souvent quand il est en compagnie de wilka, c'est l'alcool qui lui permet de tenir. tout d'abord il a fallu gérer le stress, puis la déception. rien ne se passe comme prévu et il n'a qu'une seule hâte ambrose, ramener la demoiselle chez elle et aller se saouler au scotch hors de prix qui a été laissé par son père. parce que quand il pose de nouveau le regard sur elle, elle est aveuglée par la bague, s'imagine certainement la montrer au monde entier avec ou sans autorisation, cupide et orgueilleuse wilka et ambrose ne peut s'empêcher de se demander pourquoi est-ce que son père a conclu ce pacte avant de mourir, il devait bien se douter que la demoiselle ne correspondait pas à son fils bien aimé. ouais. il faut bien s'entraîner avant le jour j. et la glace est de nouveau en place, terminé les sourires et les petites attentions, il regrette déjà d'avoir donné la bague ambrose, il regrette même de l'avoir acheté. c'est donc à ça que va se résumer sa vie, une vie entière piégée aux côtés d'une femme qui est à l'opposée de ce qu'il souhaite, et une jeunesse à subir les nombreux coups de sa mère. le devoir de pouvoir, car sans cela il n'est plus rien ambrose. sans argent, sans sa place à la confrérie, il ne serait qu'un garçon comme les autres et la réalisation lui donne presque envie de vomir, de se lever et de tout briser. mais enfin le serveur arrive avec leurs plats et ambrose reprend sa place. l'appétit s'en est allé. l'envie de s'en aller est forte, l'envie de ne plus se retrouver face à elle aussi. comment est-ce qu'il a pu être aussi faible ?

le froid est polaire et l'ambiance glaciale, on peine à croire qu'il y a quelques instants ils se souriaient de bonheur et certainement que le serveur lui-même doit se demander s'ils viennent vraiment de se fiancer. le verre de vin glisse dans sa gorge et à peine est-il terminé, qu'il est de nouveau plein. la voiture de sport flambant neuve garée à l'entrée devra être conduite par quelqu'un d'autre à cet allure. alors oui, je n'ai pas envie d'en parler. il n'a pas envie de parler de quoi que ce soit même, le but est simplement que la soirée se termine rapidement. il se rend compte ambrose, qu'à présent, ce n'est pas sourire qu'il cherche à décrocher, il veut simplement lui rappeler qui tiens les rennes ici. c'est grâce à lui si elle doit accéder au pouvoir, c'est grâce à lui si elle peut, dans un venir proche, bénéficier d'un statut aussi important et pour une fois, il aimerait ambrose, qu'elle apprenne à tenir sa langue. parce qu'il se fige. parce qu'elle ne peut pas avoir deviné pour luzia, il a fait attention ambrose, à faire taire les deux, trois témoins du baiser passionné et à présent la distance a été mise entre lui et la brune. pour wilka, pour son honneur à elle, il a accepté de faire une croix sur la femme qu'il aime. mais il ne reste pas figé bien longtemps le garçon, car encore une fois c'est dans le vin qu'il trouve du réconfort et puis elle a presque envie de rire quand il l'entend une nouvelle fois parler. bien sûr je peux m'en aller, tu as eu ta bague et il va falloir que tu puisses l'admirer seule avant de la balancer aux yeux du monde. il secoue la tête ambrose, dégouté par la situation. parce que y'a que ça qui compte n'est-ce pas ? monter à quel point tu es mieux que les autres, que tu as eu le plus riche, que tu es la plus belle. et il sent enfin les premières effluves d'alcool lui monter à la tête, enfin il a chaud, ouvre quelques boutons de sa chemise pour laisser l'air entrer, alors que son cerveau s'éteint pour laisser libre cours à la parole. tu penses que je te traite mal, alors je t'en prie, va annoncer à ton très cher père que tu souhaites annuler le mariage. ça ne sera pas plus mal non ? il se penche en avant ambrose, la fixe du regard et laisse cette noirceur qui le bouffe dans le plus grand des secrets sortir. tu crois que tu peux avoir mieux que moi ? plus riche, plus beau, plus respectueux ? alors pars, je n'aurais pas de mal à trouver quelqu'un pour prendre ta place. il hausse les épaules ambrose, pense à ces lettres glissées dans son casier de sport, pense aux photographies d'héritières dénudées qui lui sont envoyées. il serait peut-être temps que tu te souviennes de qui je suis, quelle est ma position dans ce monde que tu affectionnes tant et surtout, que tu restes à ta place. et encore une fois le vin est avalé d'une traite et tant pis s'il doit payer les conséquences de ses mots, tant pis si encore une fois il doit se réveiller dans deux jours avec des côtes de brisées et des bleus sur tout le corps, pour le moment il n'est pas en mesure de regretter quoi que ce soit.

il la regarde manger sans rien dire et il sait à ce moment précis ambrose, qu'il est allé trop loin. parce qu'elle ne hurle pas wilka, ne lui jette pas son repas au visage, rien de tout ça. elle est mature, elle est froide comme la glace et il regrette ambrose. mais il ne dit rien, foutue fierté qui l'empêche de présenter la moindre excuse. alors il termine son verre, le vin n'a plus aucun goût, il y a juste l'amertume présent contre ses lèvres et il n'est plus certain de ce qu'il est censé faire. alors il demande l'addition ambrose, lance un regard noir au serveur quand ce dernier lui demande si tout s'est bien passé, parce que non, y'a rien qui va. il la regarde se lever ambrose, tente de le faire avec la même assurance, mais pourtant voilà qu'il vacille alors qu'il attrape sa veste. le chemin qui le mène à la sortie semble interminable alors qu'il se concentre pour ne pas trébucher, pour ne rien faire de ridicule, l'alcool ayant complètement envahi son esprit. ce n'est pas pour rien qu'il ne boit que rarement ambrose, incapable de tenir l'alcool, le refus de finir comme sa mère. parce que l'alcool mène à la violence et ça, il ne connaît que trop bien. même sans alcool d'ailleurs. l'air est froid et ça le gifle de plein fouet, presque de quoi le sortir de son état. il n'a même pas le temps de dire quoi que ce soit que wilka met la plus grande distance possible entre eux. et il est tenté ambrose, de la laisser partir tant la colère reste tout de même présente. alors il interpelle un taxi et monte dedans, la sublime voiture de sport devra attendre qu'il vienne la récupérer demain. et puis il laisse la voiture s'avancer quelque peu avant de demander au chauffeur de s'arrêter et d'ouvrir la portière. monte, j'ai promis à ton père de te ramener chez toi. et si je suis un terrible fiancé, je n'en reste pas moins un homme de parole. parce qu'après tout, il lui a donné la bague, il a dit oui à une vie éternelle avec elle, malgré le fait que son coeur appartient à une autre. alors il attend qu'elle monte et tant pis si les voitures commencent à s'accumuler derrière leur taxi, que les klaxons se font de plus en plus entendre. je peux attendre toute la nuit. il ignore le grognement du pauvre chauffeur de taxi, parce que s'il doit passer sa vie avec elle, alors il peut bien attendre par une nuit froide et pluvieuse qu'elle accepte de monter dans un foutu taxi. juste pour s'assurer qu'elle rentre en vie. pas parce que l'idée qui lui arrive quoi que ce soit alors qu'il devait veiller sur elle le rend malade. rien à voir. parce que c'est juste l'accomplissement d'un devoir. rien de plus.