indiscrétion / rosa

entre deux cours, petite visite à son mec. un moyen de décompresser, de se poser un peu, se changer les idées. une vraie pause. mais aujourd’hui, elle sait pas trop. gamine partagée entre l’envie de voir son copain et l’envie de lui arracher la tête après avoir vu ce snap. quelques secondes à peine où elle l’a vu un peu trop proche d’une nana. une blonde peroxydée. le genre de nana qu’elle deteste. parce qu’elle sait que si autant de nanas se rapprochent de son mec, c’est juste pour la pseudo célébrité. l’heure de gloire d’être vue sur les genoux d’un footballer. et lui, il en joue et ça, ça la fait vriller. toujours un peu plus. et si les cours avaient un peu calmé l’amertume de la veille, entrer dans l’appartement de son copain fait  bien vite remonter ce souvenir. un peu trop vite. elle reste un moment dans le hall d’entrée, dépose son blouson, son sac, enlève ses chaussures. presque comme si elle était chez elle. et d’un certain coté, cet appartement c’est un peu sa deuxième maison. l’endroit où elle aime bien passer du temps quand avec kovu ils sont dans un bon mood. ce qui est clairement pas le cas aujourd’hui. « salut » elle lui renvoi un mince sourire. et le voir là, affalé dans le canapé, ça l’agace encore un peu plus. comme si il ne pouvait  pas au moins se lever pour venir lui dire bonjour. « ça s’est bien passé, l’entrainement ce matin ? » question plus pour la forme qu’autre chose, parce qu’elle connait déjà la réponse. a le voir étalé comme ça sur le canapé, ça a du être dur ce matin, surtout avec la soirée passée de la veille.      

la gamine hausse un sourcil, crevé parce que l’entraineur leur a fait la misère ? mais oui bien sur. elle y croit. c’est surtout le fameux snap qui lui revient en tête. la soirée de la veille. peut être que si il s’était reposé au lieu d’aller draguer une nana, il aurait été moins crevé, et elle mieux accueillie. « ou la soirée d’hier qui n’y est peut être pas pour rien » elle peut pas s’empêcher de mettre les pieds dans le plat. le ton est plutôt neutre, pas spécialement un reproche mais c’est histoire de se faire entendre. de lui faire comprendre que oui, elle a vu les dix ou quinze secondes de vidéo, que oui ça ne lui a clairement pas plus et que oui, elle veut savoir ce qu’il s’est passé avec cette nana. il s’approche, elle a envie d’aller se caler dans ses bras, se sentir sa peau contre la sienne, l’embrasser. mais elle résiste, par fierté, parce que son comportement de la veille est encore coincé en travers de la gorge. elle acquiesce ensuite, les cours. fatiguant, mais elle aime ça, alors elle peut pas vraiment s’en plaindre. « c’était plutôt intéressant, intense mais intéressant » elle pourrait en parler des heures et des heures tellement elle est passionnée parce ce qu’elle fait, ce qu’elle apprend. mais ça serait peine perdue, parce qu’il comprendrait pas, parce qu’il n’écouterait sans doute même pas. « oui ! on commande pizzas ? » le premier vrai sourire depuis qu’elle est arrivée, qu’elle ne peut empêcher en entendant l’estomac de kovu se faire entendre. il n’est pas très branché cuisine, elle n’a pas vraiment le temps de faire quelque chose à manger, surtout que son frigo ne doit pas être très rempli, alors pizza, c’est bien. facile et rapide.  

c’était tranquille qu’il dit. elle voudrait bien y croire, mais elle a vraiment du mal. parce que si elle aime son kovu, elle a du mal avec la confiance. elle sait bien qu’il va voir ailleurs. et puis qu’il devient vite incontrôlable quand il est avec ses potes. de toute façon, même si il voulait le cacher, sa carrière, sa nouvelle notoriété fait que rien ne reste bien privé très longtemps. « et la nana avec qui t’as passé la soirée, elle était tranquille aussi ? » la jalousie qui ressort. clairement. autant parce que ça l’agace de le savoir avec une autre nana que de pas avoir été avec lui à cette soirée. les pieds volontairement dans le plat, quitte à ce que cela pète, autant que ce soit  avant que le repas n’arrive. si tant est qu’elle n’aura pas claqué la porte d’ici là. pas de longs discours sur la matinée passée, les cours réalisés. c’est pas le plus interessant et tant que l’atmosphère est a peu près paisible entre elle et kovu, elle préfère en profiter. pizzas commandées sans même qu’elle n’ait eu le temps de dire quoique ce soit, c’est parfait. elle s’attendait à l’entendre un peu râler, parce que les pizzas, c’est pas vraiment le régime idéal d’un footballeur en herbe. mais non. rien. et tant mieux. « oh génial, merci. 14h30. tu me ramèneras ? » elle roule des yeux, petit sourire en coin, rien n’est trop pour passer quelques minutes de plus avec son  amoureux. et quand il l’attire vers lui, c’est comme si le temps s’arrêtait, comme si la soirée de la veille n’existait pas. elle se love facilement dans les bras du garçon, un des rares endroits où elle se sent bien, en sécurité. la petite voix de valentijn qu’elle étouffe volontairement, il a peut être raison quand il lui dit qu’elle n’a rien à faire avec ce gars là. mais c’est plus fort qu’elle, elle se sent bien là avec lui. quand il n’y a rien d’autre que de la tendresse. loin de leurs chamailleries, des disputes habituelles.