Little Coffee ? - Silke

aucune envie de se bouger. elle a du batailler avec les draps, ce matin — pour changer. s'extirper de son lit s'est encore révéler être un véritable calvaire, l'impression de partir en guerre contre elle-même alors que le corps refuse de bouger, que l'esprit ne veut pas faire le moindre effort pour envoyer les signaux neuronaux nécessaire. le cerveaux qui tournent en boucle sur des choses qu'elle préfèrerait oublier. sa faiblesse, notamment. cette capacité à se foutre dans la merde, à chercher le danger, la mort. la douleur et l'adrénaline plus puissantes qu'une quelconque drogue. à croire qu'il n'y a que ça pour la tenir en vie. sauf que son existence ne tient qu'à un fil, elle en a étrangement conscience. elle joue avec le feu, silke, s'enferme dans des putains de schémas dont elle pensait s'être libérée. c'est différent, certes, pas la même nuance alors que le corps et le myocarde reste froid à l'existence de l'autre taré. et pourtant, y a cette fascination, cette curiosité de savoir jusqu'où il serait capable d'aller, jusqu'où elle sera capable de provoquer tout en s'en sortant indemne. ça l'intrigue de voir si elle y laissera des plumes ou si elle arrivera à s'en sortir. les ailes déjà brisées, petite voix qui lui dit qu'elle n'est plus à ça près, right ? sauf qu'il lui reste encore un garde fou, barrière de taille qui l'empêche d'aller trop loin, de trop pousser le vice. egon. parce qu'elle le connaît trop pour savoir ce dont il serait capable s'il arrivait quoi que ce soit à sa petite soeur, aussi dérangée soit-elle. et qu'elle sait parfaitement qu'ils ne fonctionneraient pas l'un sans l'autre, qu'elle est toujours pas prête à le voir basculer complètement du côté obscur, pas prête à le voir finir en taule, pas prête à avancer sans lui malgré son côté un tantinet trop présent dans sa vie. à peine envahissant, le huysmans, mais si elle est honnête avec elle-même, elle ne peut pas s'empêcher de penser qu'il a plus que raison d'agir de la sorte. sans ça, elle aurait probablement fait déjà bien pire, silke. elle ne serait plus là depuis longtemps, probablement.

elle file dans les rues désertes, à cette heure matinale, à peine plus présente qu'une ombre alors qu'elle marche jusqu'au musée, laisse son esprit se vider à mesure que ses pas résonnent sur le pavé. seul façon pour elle de faire taire le flot incessant de pensées souvent trop noires, trop lourdes, qui l'assaillent. les angoisses qui se calment alors que le battement du coeur se fait régulier, c'est l'esprit complètement amorphe et éteint qu'elle arrive, la fidèle moue boudeuse toujours accrochée aux lippes alors qu'elle salue à peine ses collègues, se glisse discrètement jusqu'à la salle du personnel pour se poser sur une chaise, le regard qui se perd derrière la vitre alors qu'elle attend patiemment que le temps passe, que les minutes s'égrainent jusqu'à l'heure où elle devra réellement aller travailler, en priant pour que personne n'ait l'idée lumineuse de s'asseoir en face d'elle pour parler. échec, lorsqu'une voix timide s'élève non loin de là, l'empêche de l'ignorer en l'interpellant par son prénom. fuck. le soupir qui s'échappe entre les lèvres, parce qu'elle a reconnu la voix, qu'elle ne peut décemment pas l'envoyer sur les roses avec sa délicatesse légendaire. trop doux, trop fragile pour qu'elle laisse ses élans tout huysmansiens prendre le dessus. haussement d'épaule alors qu'elle se tourne vers les lui, visage impassible alors qu'elle lui accorde un regard. « pourquoi pas ? » il ne s'attendait pas à ce qu'elle fasse la conversation, right ?