riptide (valentijn)

la soirée qui se termine, il est tard, un peu trop tard pour se balader en ville. et pourtant, ainley, ce soir, elle choisi de rentrer à pied. plus par force que par envie. pas moyen de trouver son foutu téléphone dans le bordel qui lui sert de sac à main. peut être qu’elle l’a laissé sur une table à cette soirée, ça serait pas étonnant, tête en l’air qu’elle est. et puis elle se dit qu’il n’y a pas trop de risque, le chemin, elle le connait par coeur. en plein jour, de nuit, tôt le matin, sous la pluie ou en pleine canicule néerlandaise, elle l’a déjà parcouru ce chemin. des milliers de fois. alors, l’habitude prend le dessus, les pas se suivent l’un après l’autre comme une mécanique bien rodée. elle ne marche pas très droit sans tituber non plus. la faute aux talons sans doute qu’elle décide rapidement d’enlever. c’est pas l’idéal de marcher sur du goudron en collant mais ça fait toujours moins mal qu’avec dix centimètres de talons. sac dans une main, chaussures dans l’autre, elle déambule dans des rues presque un peu trop  sombres. remarque à elle même qu’il manque de lampadaires par ici. elle se pose un instant sur un banc, à la recherche de ses écouteurs, pensant ainsi que le chemin passera forcément plus vite. marcher en rythme avec la musique c’est toujours mieux  que de sursauter à chaque petit bruit de la nuit. mais c’était visiblement pas l’idée du siècle. parce qu’elle entend pas les gars qui arrivent derrière elle. premier sursaut en sentant une main sur son épaule, main qui l’oblige à se retourner. un léger recul alors qu’elle cogne contre un second gars. et des millions de choses qui se passent dans sa tête à cet instant précis. ainley courageuse voire même téméraire qui cherche à s’enfuir. ainley arrogante qui pique les gars. ainley qui a peur et qui préfère regarder ses pieds. elle sait pas. elle sait plus. elle reste là, à attendre la sentence. parce que c’est pas une histoire de briquet, elle le sent. elle tient tête une première fois, puis une deuxième, résultat d’un peu de courage et de quelques grammes d’alcool dans le  sang. et en réponse c’est une première gifle. de celles qui vous clouent par terre quand on est un poids plume comme ainley. et des insultes. puis une deuxième. un coup. puis encore un autre. si bien qu’elle arrête de les compter. recroquevillée par terre, les larmes se mêlant aux gouttes de sang. elle en perdrait presque la notion du  temps. des minutes qui paraissent des heures. et puis tout s’arrête sans qu’elle ne comprennent vraiment pourquoi. ils partent comme si de rien n’était. comme si leur distraction du moment n’en était plus une. le visage abimé, le corps endolori, elle reste quelques instant à terre, essaie de reprendre ses esprits. a la recherche de quelque chose de familier, son sac à main, son téléphone sans se souvenir qu’elle l’a perdu un peu plus tôt dans la soirée. sac à main qui a lui aussi disparu. et la rue qui est déserte.

to go or not to go, that is the question. pas du genre à hésité, pourtant, d'habitude, quand on lui propose une soirée. des filles, de l'alcool, il ne lui en faut pas plus pour le motiver. fallait. il a pas le goût, pas l'envie, la flemme de se bouger, tout ça réunit. pourtant ça lui ferait du bien, sûrement. ça lui changerait les idées, non ? pas sûr. les souvenirs des soirées avec le défunt encore trop présents dans le cerveau, comme ancrés dans la rétines. et c'est plus fort que lui. quand il boit trop, il peut pas s'empêcher de le voir, partout. de l'entendre dans sa tête. de se demander ce qu'il se passerait, s'il était là. de se demander pourquoi il est plus là, justement. alors il traîne, erre dans les rues sans but. il aurait pu rester chez lui à contempler le plafond, mais les moulures n'ont plus aucun secret pour lui, et il s'en lasse. rosa étant de sortie, hors de question de rester à la maison si c'est pour se regarder en chien de faïence avec sa mère, meilleure plante verte de l'année. pas foutue de défendre ses gosses face à un paternel enragé, celle-là. à croire qu'elle est dépourvue de tout instinct. instinct de survie, instinct maternelle. rien. il aimerait lui ouvrir le crâne pour voir ce qu'il s'y cache, disséquer sa poitrine pour voir s'il n'y a que du vide, à la place du coeur. sûrement autant que chez lui. le myocarde inanimé, mort, comme l'autre s'est fait une joie de lui rappeler quand il l'a croisé au cimetière. elle a probablement raison. il ne ressent plus rien, ou à peine. lassitude qui gagne son être, il erre sans but sur cette terre, ne sait pas, ne sait plus, il est perdu. le calme de la nuit a le don d'apaiser ses nerfs, ceci dit, et il choisit sciemment les rues les moins fréquentés, les rues les moins éclairés, afin de pas être dérangé au cours de son escapade nocturne. et s'il doit encore se faire un clodo, tant pis pour lui. il se sentira vivant, au moins un instant. des bruits lui parviennent, dans une rue à l'angle, et il hésite. aller voire, faire demi tour. il a pas envie de se mêler d'un truc qui ne le regarde pas. et en même temps, y a pas que des voix de mecs, dans ce qu'il entend. les sourcils qui se froncent, parce que s'il est con, il n'en reste pas moins un grand frère, et ça pourrait être sa soeur. ça ne l'est probablement pas, mais l'idée est là. val tourne le coin de la rue, aperçoit deux, trois types un peu plus loin qui s'acharne sur un corps déjà au sol. le sang qui bouille à l'intérieur, parce qu'il a jamais rien trouvé de plus lâche que de s'en prendre à des proies aussi facile. quitte à vouloir se battre, autant le faire face à quelqu'un qui aura un minimum de répondant. le regard s'attarde sur la silhouette au sol alors qu'il s'approche d'un pas rapide, et la tignasse blonde, d'un seul coup, elle parait familière. « fuck. » s'il ne fait rien rosa le tuera, c'est certain. il arrive à leur hauteur, sans un bruit, chope l'un des types par le colle avant de lui coller son poing dans la mâchoire, bloque un coup qui arrive par la gauche avant de lancer son genou dans l'entrejambe de l'autre. pas de pitié. l'un des connards chope le sac resté sur le banc, ses acolytes prennent la fuite sans demander leur reste. « c'est ça, barrez-vous, bande de lâches ! » il hésite à leur courir après pour récupérer le bien, sauf qu'elle est au sol, qu'elle bouge pas, et qu'il est pas sûr que ce soit l'idée du siècle de la laisser là en pleine nuit. il ose pas la toucher de peur qu'elle le morde, se contente de s'accroupir à ses côtés, lui lance un regard inquiet. « ainley ? hey, c'est moi, val. tu crains plus rien. » silence qui s'étire, il sait pas quoi faire, pas vraiment où se mettre non plus. « ... je te raccompagnes ? »

gamine à terre, les neurones qui ne trouvent plus de sens. juste attendre que cela passe. ils finiront bien par se lasser. par trouver quelque chose de plus intéressant que cogner sur une fille. c’est dans ce genre de moment qu’elle se dit qu’elle aurait peut être mieux fait d’apprendre à se défendre plutôt que d’apprendre à faire des pointes et des grands écarts. c’est ni son frère ni son père qui diront le contraire. le calvaire dure longtemps. de longues minutes qui paraissent vraiment interminables. et forcément, dans un coin aussi reculé, peu éclairé, il n’y a pas âme qui vive. et puis soudain tout s’arrête, elle ose pas bouger. juste écouter. une voix qui lui semble familière, mais elle ne relève pas pour autant la tête. sans doute par peur de prendre à nouveau un coup. de comprendre que cette voix n’est peut être que familière dans sa tête. alors elle attend. les coups ne semblent plus lui être dirigés. comme un  semblant de sursis, un sauveur. enfin. elle n’y aurait pas cru. vraiment pas. la voix arrive à ses oreilles et elle la reconnait aisément. valentijn. elle aurait pensé à beaucoup de personnes, mais pas à lui. pas après leur échange pas vraiment cordial au cimetière. peut être qu’il y a finalement un coeur sous cette carapace qu’il montre si bien. ou qu’il est juste là par pure coïncidence et qu’il a quelques principes comme celui de ne pas laisser une nana se faire cogner sans raison. mais peut importe il est  là. et c’est l’essentiel. gamine reconnaissante malgré l’amertume qu’elle peut ressentir envers lui, envers ce qu’il vient de se passer alors qu’il n’y est absolument pour rien. les émotions qui s’entrechoquent. les douleurs qui commencent à se faire sacrément bien sentir. pas sure d’être capable de se relever, ni même de tenir sur ses deux jambes. « je… valentijn ? c’est vraiment toi ? » elle peine à y croire et pourtant c’est bien lui qui se tient là, accroupi à coté d’elle. le cauchemar qui vire presque au rêve, ou à l’impossible. elle sait pas comment réagir. son instinct premier lui dit de partir. loin. vite. se terrer dans un endroit safe et ne plus en sortir. elle aurait pu l’envoyer valser comme elle le fait d’habitude mais il est là. il ne la touche pas. respectueux du peu d’espace autour d’elle. pas sure d’accepter qu’on la touche après ce qu’il vient de se passer. elle se recroqueville, ramenant ses jambes vers son buste. « ils sont partis, t’es sur ? » on sait jamais, qu’ils reviennent avec plus de bras. les mots qui ont bien du mal à sortir. le choc est encore rude. les larmes coulent toutes seules. les idées qui refusent de se remettre en place. la veste qui sert d’essuie larmes. elle aurait juste envie qu’on la prenne dans les bras et qu’on lui promette que tout ira bien. mais avec valentijn, c’est pas possible. alors elle se contente d’hocher la tête d’un non. non, elle ne veut pas être raccompagnée, enfin si elle en meurt d’envie. et clairement elle est incapable de rentrer seule chez elle. mais bourrique qui n’arrive pas à l’avouer. « non ça va aller merci, t’as déjà fait beaucoup là » le regard fuyant, elle regarde ses pieds, ses collants dans un état pitoyable. un coup d’oeil à la recherche de son sac à main.  disparu. mais de toute façon inutile puisque son téléphone est resté à la soirée. mais ça veut aussi dire pas de clés pour rentrer à la maison sans réveiller son père ou son frère ou même le majordome. et que l’un d’entre eux la voit dans cet état ne l’enchante pas tellement. soirée de merde. vraiment.    

le coin de la lèvre qui s'étire, pas vraiment un sourire sincère, mais il sait pas quoi faire d'autre alors qu'elle s'assure que c'est lui, qu'elle est pas en train d'halluciner. « non, c'est le pape. » pas d'amertume dans la voix, juste de la taquinerie, parce qu'il sait pas faire ça, jouer les héros irréprochables qui rassurent. sauf pour sa soeur, à la limite, mais parfois un peu trop dans l'extrême justement. mais ainley, à la base, elle le soule, et il sait parfaitement que c'est réciproque, alors il reste là, accroupi à ses côtés, sans vraiment trop savoir quoi faire, quoi dire. ne pas la toucher, déjà, ça lui semble une évidence. parce que lui ne supporterait pas ça. il la laisse faire, s'assoir, les jambes ramenées devant elle, et elle a l'air si fragile comme ça, au sol. lui donne l'impression d'une poupée cassée, et il sait pas vraiment pourquoi, mais ça pique. sûrement parce qu'il s'imagine rosa à la place. damn, ça l'aurait rendu fou si ça avait été le cas. elle a pas l'air rassurée du tout, les larmes qui coulent sur ses joues rougies par ce qui a dû être une gifle un peu trop violente. il lâche un soupir, s'assoit au sol, le dos appuyé contre le banc, pas trop proche, mais pas trop loin non plus. on sait jamais. « certain. ils sont partis la queue entre les jambes, une belle bande de bâtards. bien lâches comme il faut, à partir du moment où ils se sont pris un retour de flamme. » le genre de connard qui joue les durs quand c'est facile, mais qui a la moindre forme de résistance, se barre sans demander son reste. « par contre, j'ai pas pu récupérer ton sac, désolée. » il sait pas s'il est vraiment désolée, parce qu'entre leur courir après et la laisser là, seule, ou rester avec elle, vu son état, son regard apeuré, traumatisé, il se dit qu'il a prit la bonne décision. le silence s'éternise, jusqu'à ce qu'elle se mette à fuir son regard, la bouche qui parle mais le corps qui dit tout le contraire. mais évidemment, qu'elle a besoin de jouer les têtes de mules. ça le fait doucement rire, parce qu'elle a pas encore compris qu'il pouvait être aussi borné qu'elle quand il le voulait. « mhm, et tu m'expliques comment tu vas faire là, pour rentrer chez toi ? toute seule dans ces ruelles sombres ? sans tes clés ? je suis sûre que ton frère serait ra-vi de te retrouver dans cet état. et ton père, j'en parle même pas. une vraie partie de plaisir qui t'attend. » sourcil arqué au dessus de l'oeil, taquin, alors qu'il tourne son visage vers elle. les yeux qui se lèvent au ciel face à sa détermination mal placée alors qu'il se relève. « compte pas sur moi pour te laisser rentrer seule. rosa me tuerait si elle l'apprenait. » excuse qui l'arrange bien, parce qu'il est pas tout à fait certain qu'il serait en paix avec sa conscience s'il la laissait faire. l'invocation de sa soeur qui lui donne une idée, d'ailleurs, sortie de nulle part, mais ça lui semble la meilleure solution pour éviter toute forme de drama qui s'annonce, surtout chez les janssen. « en parlant d'elle... j'ai encore mieux. t'as pas tes clés, donc tu peux pas rentrer chez toi. je te ramène à la maison. tu peux dormir dans la chambre de rosa, et comme ça tu réveilles pas ton père. » la main qui se tend vers elle pour l'aider à se remettre sur pied. « c'est non négociable. » elle râlera sûrement, mais il est bien décidé à gagner la bataille, cette fois.

les yeux qui se lèvent vers le ciel avant de se reposer sur le garçon, si en temps normal, ce genre de remarque aurait pu la faire sourire, ce n’est pas le cas ce soir. la taquinerie passe difficilement. elle retient les mots qui l’enverrait bouler. sans doute par peur de se retrouver seule ici. au fond, même si il l’insupporte toujours autant, elle est contente qu’il soit là. une présence quelque peu rassurante, d’autant qu’il reste là, à sa place, sans essayer de la toucher ou autre. sans discours inutiles non plus. « merci. vraiment. » juste de la reconnaissance, parce qu’elle a encore du mal à encaisser ce qu’il vient de se passer. autant les coups qu’elle a pu prendre que valentijn jouant au sauveur. elle aurait pu s’attendre à n’importe qui mais certainement pas à lui, presque persuadée qu’il était parfaitement capable de passer à coté sans réagir. mais non, il est là, il reste, et en plus il s’excuse pour son sac a main disparu. est ce qu’il a pris un coup sur la tête ? « c’est rien, c’est pas comme si j’en avais plein d’autres » plus embêtée par le vol du contenu du sac que le sac lui même.  pas sure qu’il en ai vraiment quelque chose à faire du sac à main. ça doit tellement lui paraitre une futilité, un truc de meuf. et comme elle n’a pas une grande confiance en lui, malgré ce qu’il vient de faire, elle essaie tant bien que mal de se persuader qu’elle peut gérer toute seule maintenant. rentrer chez elle, soigner les blessures. et pleurer la tête enfouie sous la couette. une détermination en carton que le garçon déglingue en quelques secondes et en soit, il a absolument pas tort. il tape même totalement dans le mille. elle hausse un sourcil. « y’a une clef sous un pot dans l'entrée » la seule phrase à laquelle elle a une réponse. parce que le reste, faut avouer que non, elle n’a pas envie de rester seule dans ces ruelles à la con, elle a pas envie de tomber face aux deux mâles de la maison janssen qui a cette heure ci ne sont sans doute pas couchés. « que ce soit aujourd’hui ou demain, ça va changer quoi hein ? » même pas de l’agacement, juste un ton neutre face à la réalité des choses. elle se dit qu’il peut peut être comprendre, après tout, son père c’est un peu le même genre que le père de la blonde. « donc j’dois remercier rosa pour ta générosité du moment ? j’y manquerais pas » le regard qui se perd à nouveau vers le goudron. elle se doute qu’il ne laissera pas là, alors elle espère qu’en piquant de cette façon, il va vriller et lâcher l’affaire. alors qu’en réalité, elle a juste envie et besoin qu’on s’occupe un peu d’elle.  les yeux qui se relèvent face au garçon « encore mieux ? » elle étouffe un léger rire. grande première alors que sa joue reste encore un peu douloureuse. « et si ta soeur débarque avec son mec ? » peu probable mais ça reste une option possible. « et ton père, il va en dire quoi ? » pas question que le garçon se fasse allumer à cause d’elle, et puis elle veut pas déranger. elle fixe la main tendu quelques instants avant de se décider à la prendre. au moins pour se remettre debout. « t’es dur en affaires » un semblant de résignation. gamine bourrique pas encore sure de le suivre si elle lui lache la main, alors même qu’elle tient à peine debout.

il s'éclaircit la gorge, seule réponse à son merci, parce qu'il sait pas quoi dire, et qu'il a pas l'habitude d'entendre ce genre de mots, surtout dans sa bouche. un de rien à peine marmonné, parce qu'il sait pas comment réagir, préfère laisser couler. il serait capable de raconter des conneries et de s'enfoncer tout seul sinon. haussement d'épaule quand elle parle de son sac à main, qu'elle s'en fout. il ne doute pas qu'elle en a probablement toute une collection, comme sa soeur, mais c'est pas vraiment à ça qu'il pensait. plutôt au portable, au porte feuille, tous les papiers à refaire. ça le gonflerait, s'il devait passer par là. mais il prend pas la peine d'en faire la remarque. elle a probablement pas la tête à penser à ça, alors il se contente d'essayer de la convaincre de le suivre. son excuse qui lui arrache un rire. une clef sous un pot, of course. mais c'est bien le seul argument qu'elle arrive à inventer dans une vaine tentative de démonter son raisonnement. garçon bien décidé à ne pas lâcher le morceau, qui a réponse à tout. en particulier à sa question. « ça change tout. tu vas me faire croire que t'es en état, là maintenant tout de suite, de les affronter ? tu peux m'assurer que t'as le mental pour encaisser ? parce que perso, j'ai comme un doute. no offense, mais t'as plutôt l'air prête à t'effondrer à la moindre remarque. alors que si t'attends au moins demain... » une nuit de repos ne suffira sûrement pas à la remettre sur pied, mais au moins aura-t-elle le temps de s'arranger et de se préparer psychologiquement à affronter son père, à peu près aussi tendre que le père van der leeuw, de ce qu'il a pu en comprendre. « remercie rosa, dieu, le saint esprit si tu veux, je m'en fous. dans tous les cas, je te lâche pas. » sourire un tantinet narquois alors qu'il se tourne vers elle, se dit qu'elle est pas si chiante, quand elle veut, en fin de compte. elle le ferait presque rire, à vouloir tout mettre en oeuvre pour se jeter de plein gré en enfer. ainley et sa fierté mal placée, tout un poème qu'il se ferait un plaisir d'écrire s'il avait l'âme d'un poète. serait-ce un rire ? il s'attendait à ce qu'elle l'envoie bouler avec sa proposition de la ramener chez lui, pas à ce qu'elle se mette à rire. décidément, il ne la comprendra jamais, cette fille. le sourire qui disparait à la mention du petit con qui se croit assez bien pour sa soeur, la mâchoire qui se crispe légèrement alors que la réponse est déjà toute trouvée. « son quoi ? j'ai peur de pas avoir compris. tu parles du petit merdeux de footballer ? il a pas intérêt à foutre les pieds à la maison. sinon je me ferais un plaisir de le buter et de le passer par la fenêtre. donc problème réglé. » il sourit de toutes ses dents, presque enchanté à l'idée de foutre une raclée à ce connard qui ose se croire assez bien pour sa soeur. « et mon père est en déplacement pour quelques jours, donc la voie est libre de ce côté aussi. tu veux encore t'amuser à chercher des fausses excuses ou on y va ? » elle finit par attraper sa main tendu pour se remettre sur pied, et lui arrache même un rire alors qu'il lui offre son bras pour qu'elle vienne s'y accrocher, pas tout à fait certain qu'elle soit capable de tenir sur ses jambes par elle-même. « implacable. j'en déduis que t'accepte ? » et même si elle dit non, il s'en fout royalement.

le sac n’est qu’un détail futile. elle ne pense même pas à ce qu’elle a pu perdre. un portefeuille qui vaut certainement plus d’argent que les billets qu’il peut y avoir dedans. et les photos à l’intérieur. au fond, c’est sans doute ça qui l’embêtera le plus quand elle sera en état d’y réfléchir. peut être qu’avec la technologie, les photos seront quelques part ailleurs que sur son téléphone et dans son portefeuille. mais pour l’instant, elle est bien incapable d’y penser. c’est plus facile de réfléchir à comment tenir tête à valentijn. bien qu’en soit, c’est pas vraiment lui tenir tête qu’elle veut, c’est juste ne pas le déranger. ne pas être un boulet. le laisser vaquer à ses occupations, à sa soirée avant qu’il ne le lui reproche. alors elle cherche, une, puis deux ou trois excuses bidons. rien de très crédible en soit. et visiblement il l’a bien compris. « je serais pas plus en état ce soir que demain hein. quitte à me faire allumer, plus vite c’est fait mieux c’est. » plus de la lassitude qu’autre chose dans sa voix. parce que oui, il a raison, elle n’est clairement pas prête à affronter un retour à  la maison face à son père. mais ce serait trop facile de l’avouer. « si j’attend demain quoi ? j’aurais retrouvé un tant soit peu de courage pour l’affronter ? ou je pourrais me débrouiller pour rentrer quand il n’est pas là et faire en sorte de pas le croiser de la journée ? » utopie. le regard qui fuit, gamine pas très à l’aise à sous entendre qu’elle a peur de son père. mais c’est pourtant bien la vérité. enfin, peut être qu’une nuit de repos pourra apaiser tout ça. le regard qui se repose sur le garçon alors qu’elle croit le voir sourire. ça change bien de l’ambiance de leur dernière discussion. « je ne te savais pas aussi pot de colle » le sourire qui apparait également sur le visage de la blonde. même si elle joue à la tête de noeud, à la fierté mal placée, elle est bien contente qu’il soit là. avec elle. et qu’il ne la lâche pas. gamine qui hoche ensuite la tête alors que oui, elle fait bien référence au footballer, nouveau copain de rosa, qu’il ne porte visiblement pas dans son coeur. « décidément vous les grands frères, vous êtes tous les mêmes » remarque amusée qui sort toute seule, parce que c’est un refrain déjà entendu cette haine presque épidermique envers tout garçon qui s’approche un peu trop près de sa soeur. et le pire, c’est que valentijn a l’air content de lui. « tu oserais vraiment faire ça au risque de te prendre la tête avec ta soeur ? » plus fort qu’elle que de poser cette question, parce qu’elle s’est toujours demandé comment elle réagirait, elle, si son frère se battait avec son mec. moyen aussi détourné de perdre un peu de temps, dans l’espoir qu’il change d’avis et qu’il la laisse rentrer tranquillement chez elle. mais c’est peine perdue. « eh bah, y’en a qui ont de la chance » elle donnerait beaucoup pour que dandy janssen soit un peu plus souvent  en déplacement. « oh je peux en trouver encore plein d’autre hein » alors qu’il l’aide à se relever. les jambes un peu chancelantes, elle s’accroche à son bras. de loin on pourrait presque croire à un couple. elle n’est pas hyper stable et puis en collant, c’est pas génial génial mais bon. elle va faire avec. de toute façon, les talons de dix centimètres, là maintenant, c’est même plus la même d’y penser. « c’est pas ce que j’ai dit, pour rentrer chez moi, faut prendre la première rue là bas, à droite » presque aussi têtue que lui.

une vraie tête de mule, cette nana. ça le ferait presque rire, de la voir se débattre à ce point pour trouver des excuses et réussir à tirer son épingle du jeu. sauf que dans son état, entre l’alcool et l’agression qu’elle vient de subir, elle n’a strictement aucune chance. pas quand lui est encore en pleine forme de n’avoir pas foutu les pieds dans une soirée quelconque. « oh ça, c’est toi qui voit, mais ce qui est sûr, c’est que tes deux neurones auront plus de facilités à se trouver, et t’auras pas l’air d’avoir une caisse de vin à toi toute seule. » l’alcool qui brouille encore son regard et ses gestes, ça lui a pas échappé, et ça ne manquera pas de sauter aux yeux du père janssen, qui sera sûrement ravi de retrouver sa princesse dans cet état. le regard de la blonde qui fuit, et il ne connaît ça que trop bien, cette crainte de s’en prendre plein la gueule pour des conneries. il n’a pas eu souvent affaire à son père, mais il a sa petite idée, à un modèle plus ou moins similaire chez lui. puis elle finit par sourire, et lui arrache même un rire avec sa remarque. « ça m’arrive. demande à rosa, je peux être insupportable quand je m’y met. » sourire aux lèvres, parce qu’il en est fier, de sa connerie. lui aussi a ce petit côté borné, quand il veut. un peu trop souvent au goût de rosa, probablement, mais ça, il n’en dira rien. la mention de l’autre imbécile qui vient lui faire perdre son sourire une seconde, jusqu’à ce que l’idée de le faire disparaître s’invite dans son cerveau. la bonne humeur est tout de suite de retour, il serait presque prêt à aller effacer son existence tout de suite. « comme si je me prenais jamais la tête avec rosa. une de plus ou une de moins, je m’en fous, tant qu’elle arrête de voir ce connard. » parce qu’il l’a récupéré plus d’une fois en larme à cause de cet enfoiré, et qu’il en a ras le bol de la voir y retourner à chaque fois. à croire qu’elle a eu des ratés dans le cerveau à sa création, qu’il lui manque une partie. « je comprendrais jamais ça, chez vous, les filles. ce qui peut vous pousser à retourner vers un imbécile pareil encore et encore. à croire que vous apprenez jamais. » pas sûr qu’il soit bien plus avancé, mais s’il y a bien une chose qu’il ne fera jamais, c’est se prendre la tête pour une fille. pas la moindre envie de s’engager avec qui que ce soit, encore moins de foutre le pied dans du drama. il ne vit que pour le fun de la chose. plus tard, ça changera peut-être. mais il n’en est même pas sûr, quand il voit ses parents. hors de question de s’enfermer dans une relation aussi toxique avec qui que ce soit. le sourire qui finit par se réinviter sur ses lèvres alors qu’elle évoque la chance qu’il a, et il ne peut pas le nier que ça l’arrange, d’avoir un père en déplacement de temps en temps « faut bien qu’il nous laisse un peu de répit de temps en temps quand même, histoire de pouvoir mieux nous achever quand il revient. » parce que si c’est agréable, ces quelques jours de pauses où le père s’absente, ça ne dure jamais bien longtemps, et satan finit toujours par ramener l’enfer avec lui. le rire qui lui échappe alors qu’elle lui assure qu’elle peut encore trouver autant d’excuses qu’il faudra. « vas-y, je t’écoute. je suis tout ouïe. » sourire narquois qu’il lui offre, parce qu’il n’a aucun doute sur ses propres capacités à les balayer une à une s’il le faut. il est prêt à y passer la nuit, si ça l’amuse. elle finit par se remettre sur ses pieds, sans qu’il ne la lâche pour autant, alors qu’il ne remarque que maintenant qu’elle n’est qu’en collant, sans chaussures. « bah alors cendrillon, t’espères avoir trouvé ton prince dans ce coin ? faudrait peut-être revoir tes critères. » elle essaie de lui tenir tête, encore, mais maintenant qu’elle est attachée à son bras, hors de question qu’il lui laisse mener la danse. « oh, cute. mais chez moi c’est à gauche. » direction dans laquelle il l’entraîne sans lui demander son avis. elle aura tout le temps de le haïr plus tard.

deux bourriques ensemble. la grande joie. elle essaie de tenir bon, mais l’alcool et la situation font qu’elle n’a plus sa répartie habituelle. elle réalise pas trop ce qu’elle dit, ni le risque qu’il y a à rentrer chez elle maintenant et à croiser son père. tout comme elle ne réalise pas tellement la tête qu’elle doit avoir. l’alcool fait encore son effet, la lèvre douloureuse, certainement enflée. sans doute encore une ou deux traces sur le visage. elle doit faire peur à voir sans aucun doute. et compter sur la pitié, la compréhension ou le réconfort de son père, autant parier sur l’impossible. le regard qui se porte sur le garçon, elle veut pas reconnaitre qu’il a raison. « ça c’est toi qui le dit » répartie à deux balles. alors que demain matin, sa lèvre sera sans doute encore bien enflée, qu’elle aura la migraine de quelqu’un qui a pris une sacré cuite et pas de maquillage pour cacher la misère puisqu’elle n’a plus de sac à main. ça craint. vraiment. « t’es toujours insupportable » qu’elle souffle en roulant des yeux. surtout quand il affiche ce petit rictus. pas méchant, simple constatation d’une gamine qui n’aime pas qu’on lui tienne tête. elle plaindrai presque rosa, mais en soit, elle a exactement le même genre de frère. alors elle ne peut pas réellement lui reprocher  d’être aussi casse pied. puis ainley mentionne le mec de rosa et l’agacement de valentijn a le don de la faire sourire. l’information semble entrer par une oreille et ressortir par l’autre vu à la vitesse où il passe d’une tête de six pieds de long au sourire de celui qui va balancer une connerie. « c’est mal barré pour qu’elle arrête de le voir hein, désolée de casser tes espoirs » rosa amoureuse. c’est comme ça qu’elle voit sa pote ainley. entre ça et les dizaines de disputes dont elle veut bien lui parler, elle ne sait pas vraiment ce qu’il se passe en dehors de ce que la blonde veut bien lui dire. « elle est amoureuse » ou complètement bête tout dépend de quel point de vue on se positionne. « t’as jamais été amoureux ? » terrain un peu glissant, qu’elle  n’aurait jamais osé en tant normal. merci l’alcool. pas sure que la situation se prête à ce genre de confidences. « de toute façon, on est bien d’accord que peu importe le mec qu’elle te présentera, tu ne l’apprécieras pas, j’me trompe ? » et tu auras envie de le tuer. a croire que valentijn a été fabriqué dans le même moule que le frère d’ainley. pères similaires, frères similaires. génial. l’alcool commence a sacrément lui taper sur le système pour voir des ressemblances entre sa famille et celle de valentijn. ceci dit, elle dirait pas non à ce que son père parte un peu plus souvent en voyage d’affaires. « il pourrait pas faire un peu plus de business avec le mien ? histoire que j’ai aussi droit à un peu de répit de temps à autre ? » les mots qui se perdent, pas sure que ses phrases aient un réel sens. et puis il la relance sur des excuses à trouver. challenge accepté. « j’ai pas de téléphone pour prévenir que je rentre pas ce soir, si on croise mon frère, il risque de pas apprécier de me voir avec toi… t’en veux d’autres ? » elle fait mine de réfléchir, pour l’instant ce sont les deux seules excuses les plus potables qui lui sont venues. ça ne sera jamais suffisant mais elle tente quand même. sait-on jamais, après tout, il ne porte pas ainley dans son coeur alors peut être qu’à l’usure, elle pourrait réussir à l’avoir. enfin sur ses pieds, bien attachée au bras du garçon. « t’es là non ? bon t’es pas vraiment un prince, mais t’es là » le sourire espiègle qui s’affiche sur son visage. décidément, l’alcool lui fait vraiment dire n’importe quoi. elle tire alors sur le bras du garçon, pas forcément pour le faire changer de direction mais plutôt pour récupérer ses chaussures. « tu permets ? je veux bien dire adieu à mon sac à main mais pas à mes chaussures » tête de mule avec l’alcool dans le sang, le peu de force et l’équilibre pas très net, elle le traine comme elle peut en direction de sa paire de jimmy choo qui sont étrangement à l’opposé de la direction empruntée par le garçon.

« bien vue sherlock. et tu sauras que j'ai toujours raison à ce sujet. » des années de pratiques avec le père van der leeuw, il sait les décrypter, les paternels à l'autorité abusive. et si leur courroux est inévitable, il y a toujours un moyen d'atténuer la sentence malgré tout. en évitant de se pointer ivre et la gueule amochée chez soi, par exemple. le rictus qui reste en place alors qu'elle souffle, parce que ça l'amuse déjà de la faire tourner en bourrique quand elle a du répondant, mais alors ivre, toute répartie envolée alors que ses deux neurones peinent à se trouver, ça en devient un véritable plaisir. « mais c'est ce qui fait tout mon charme, janssen. » ça et son égo à peine surdimensionné, il a tout pour plaire à ces dames. le sujet qui s'enlise sur sa soeur et l'autre idiot qui se croit assez bien pour elle, mais qui n'est bon qu'à la faire souffrir, et si elle n'était pas dans cet état, il aurait probablement abandonnée ainley et ses conneries romantiques là, au beau milieu de la rue, sans s'en soucier une seconde de plus. « épargne moi ce sentimentalisme à l'eau de rose. elle est pas amoureuse, elle est aveugle, nuance. et ne me sous-estime pas, please. » capable du meilleur comme du pire pour sa soeur, il est loin d'avoir révélé toutes les cordes à son arc pour faire disparaître ce footeux de leurs vies. la question qui vient le prendre par surprise, et il sait pas si elle est sérieuse ou si elle se fout de sa gueule. sauf qu'elle a l'air tout ce qu'il y a de plus sérieuse quand elle lève la tête vers lui, et il peut pas s'empêcher d'éclater de rire. « moi ? amoureux ? c'est pas chez moi que je vais t'emmener, c'est aux urgences, tu dois être en train de faire un commotion cérébrale, ma pauvre. t'en as beaucoup, des questions comme ça ? » le rire qui résonne encore parce que l'idée lui paraît des plus absurdes. myocarde qui ne sert qu'à pomper le sang et s'inquiéter pour sa soeur, ses fonctions s'arrêtent là. l'amour et autre conneries fleur bleue qui lui déclenche des nausées rien que d'y penser, il ne se voit pas succomber autrement que par le corps à qui que ce soit. le sourcil qui s'arque dans sa direction alors qu'elle émet ses hypothèses. il aurait presque envie de la contredire, de lui rappeler que non, il ne refuserait pas tout le monde. que l'ancien meilleur ami avait même eu sa bénédiction, avant que les fiançailles prématurées décidées par les parents ne viennent tout foutre en l'air et qu'andreas ne passe de la catégorie ami d'enfance à celle d'ennemi publique numéro un. « faux, si elle m'en ramène un assez bien pour elle, je veux bien lui laisser sa chance. mais un footeux de bas étage, non merci. » si facile, de le rabaisser à sa condition de sportif, de nouvelle fortune, et de lui mettre toutes les fautes du monde sur le dos. le sourire qui s'adoucit quand elle parle de son père, parce qu'il peut comprendre, ce besoin de répit, ce besoin de tranquillité, lui qui compte les jours entre chaque voyage d'affaire à l'étranger. nouvelle excuse qu'elle lui offre du portable oublié, et rien que l'idée de croiser son frère lui arrache un rire. « parce que tu crois qu'il apprécierait que je te laisse toute seule peut-être ? à choisir, je suis sûr qu'il préfèrerait me voir jouer les héros. je peux même lui envoyer un texto si tu préfères. » ça pourrait même être drôle. en tout cas, toujours aucune excuse valable pour qu'il la lâche, comme il l'avait prédit. sourire taquin qui vient étirer les lèvres de la blonde, et ça lui arrache un regard surpris. ça lui va nettement mieux que quand elle fait la gueule ou qu'elle l'insulte au petit matin dans les cimetières. « je suis là, mais j'ai pas tes chaussures, donc je risque pas d'être ton prince, va falloir que tu revois tes classiques. » et qu'elle ne compte pas sur lui pour l'aider à les enfiler. elle vient tirer sur son bras et manque de le faire tomber, ses forces apparement décuplées par l'alcool, et sous le coup de la surprise il ne peut que suivre. avant de se rendre compte qu'elle ne revient même pas sur ses pas. le bras qui tire à son tour pour la ramener en arrière, parce qu'il y a peu de chances qu'elle ait perdu ses chaussures en direction de chez elle. « tu m'auras pas aussi facilement, janssen, je veux bien retourner chercher tes chaussures, mais pas faire le tour de la ville pour rien. » faudrait voir à pas abuser de sa générosité non plus. retour au banc, quelque chose qui attrape son oeil un peu plus loin. « c'est pas ça là bas ? si on les trouve pas je te préviens, on rentre quand même. »

les yeux qui se lèvent vers le ciel. malgré l’alcool, il y a quand même toujours des petites phrases qui la font réagir. et valentijn qui dit avoir toujours raison, c’est la perche sur laquelle elle est obligée de sauter. « évidemment, c’est pas la modestie qui t’étouffe hein » incapable de lui donner raison, alors que pourtant, elle peut difficilement nier la réalité, il a bel et bien raison sur le sujet. elle préfère penser qu’elle, elle n’a pas vraiment tort en se disant que ce soir ou demain, le père janssen lui passera un savon quoiqu’il arrive. les yeux qui se plissent à la deuxième remarque du garçon. lui ? du charme ? plutôt vomir oui. la grimace qu’elle ne peut retenir. adieu les pseudos bonnes manières, merci l’alcool. « ne prend pas tes rêves pour une réalité s’il te plait » un léger sourire qui s’affiche tout de même, parce que cet égo surdimensionné il est aussi drôle qu’agaçant. tout comme le sujet rosa d’ailleurs. avis qui divergent, bien évidemment. dans le fond, elle est plutôt d’accord avec lui, rosa et ce footeux en quête de popularité, non, ça ne va pas ensemble. « les deux vont ensemble » ne dit-on pas que l’amour rend aveugle ? on ne peut pas dire que rosa soit réellement clairvoyante au sujet de son mec malgré les  discussions avec ainley ou avec son frère. il parait que c’est ça d’être amoureux. mais visiblement ni ainley ni valentijn n’arrivent à comprendre la chose. « des questions existentielles comme ça ? oui plein » mais pas sure qu’il veuille toutes les entendre, quoique ça serait peut être une solution pour qu’il lui lache la grappe, sait-on jamais. sa réaction en attendant a le don de faire rire ainley. et c’est sans doute bien la première fois que les deux s’accordent à rire sur un même sujet. « donc t’as jamais été amoureux » il n’a pas l’air de prendre le sujet aussi sérieusement qu’elle, mais en soit, ce n’est pas si étonnant que ça. de ce qu’elle connait de lui, il enchaine les nanas plus qu’autre chose. elle pourrait continuer des heures sur le sujet, l’alcool libérant un peu trop sa parole contrairement à d’habitude. le regard plein de question sur les mots suivants. il accepterait de donner une chance a un gars qui s’approcherait de sa soeur ? étonnant. parce que son frère à elle, il laisse pas  passer sans avoir fait passer le test du grand frère over protecteur. donc valentijn serait plus cool. bon à savoir. « et c’est quoi quelqu’un d’assez bien pour monsieur van der leeuw ? » d’autres questions qui lui viennent, mais le calme entre eux est si agréable qu’elle préfère éviter les questions sur le mec de rosa. c’est visiblement assez facile de penser qu’il n’est pas quelqu’un de  bien, elle aurait peine à y croire si elle ne le connaissait pas. et l’ambiance agréable semble se pérenniser. les excuses à trois francs six sous qui reviennent, le frère d’ainley sur le tapis. « il apprécierait certainement, après t’en avoir coller une, parce qu’il cogne avant de réfléchir » pas sure que cela soit l’idée du siècle le frère janssen qui débarque. toujours moins pire que le paternel. au moins, il pourrait couvrir ainley. ça reste une solution  envisageable. tout pour ne pas aller chez le van der leeuw. et les chaussures semblent un dernier morceau d’excuse a moitié vraie. « j’ai dis que tu n’en étais pas réellement un mais que comme t’es là, ça fera l’affaire » et elle rit, toute seule. sans grande raison. rien d’autre que l’alcool et cette petite remarque sans réel sens. debout, accrochée au bras du garçon, à la recherche des chaussures perdues. elle lui ferait bien faire le chemin jusqu’à la villa janssen. mais trop tard, il la retire vers lui, vers leur point de départ. le banc. « ainley. je m’appelle ainley » parce que ça va cinq minutes de se faire appeler par son nom de famille comme ça. comme si elle n’était rien alors qu’il vient quand même de la sortir d’une situation sacrément merdique. « oh arrête, si t’es encore là c’est que t’avais rien prévu pour ce soir » gamine qui s’enfonce comme si l’alcool était tout simplement en train d’atteindre son meilleur stade. elle se plante finalement devant lui, regarde ce qu’il lui indique sans réellement voir ce que c’est. trop loin. trop sombre. « je pars pas d’ici sans mes chaussures » bourrique. again.

« la modestie, c'est pour ceux qu'ont pas le niveau, je suis au dessus de tout ça, tu devrais le savoir depuis le temps. » et il rigole à peine, s'amuse de la voir prendre la mouche aussi rapidement dès que son égo de mâle dominant entre en jeu. elle le divertit tellement qu'il ne se vexe même pas de sa remarque, tente même de pousser le vice un peu plus loin, encore, juste pour voir jusqu'où elle est prête à aller pour le descendre. « tu sais, c'est pas parce que madame reste insensible à mes charmes que j'en ai pas. j'en connais plus d'une qui serait ravie de te contredire. » et de lui affirmer qu'il est le dernier des connards, probablement, mais ça, c'est une autre histoire. si la joute verbale se lance, la tension semble en rester absente alors qu'elle esquisse un semblant de sourire. à croire que l'alcool lui réussit, vient anesthésier son côté chieuse. les yeux qui roulent vers le ciel alors qu'elle essaie de lui faire croire que sa soeur a complètement perdu la tête. « ça, c'est ce qu'on essaie de vous faire croire. à ce stade, j'appelle pas ça de l'amour, mais de la connerie profonde. » il aime sa soeur, vraiment. mais par moment, en particulier dans cette situation, elle l'exaspère plus qu'autre chose. et si son penchant pour les questions existentielles pourrait l'agacer en temps normal, savoir qu'elle est dans cet état d'ivresse qui joue le rôle de muselière l'amuse. « laisse moi deviner, la prochaine ça va être un truc du genre où tu te vois dans dix ans ? » ou toute autre inepties qu'elle est capable d'inventer dans son cerveau définitivement noyé par l'alcool. non contente de parler de l'amour supposé de rosa pour ce merdeux, madame réoriente le sujet de la conversation vers lui-même et ses amours inexistantes. et si lui n'en a rien à faire, ça a l'air de la perturber, d'apprendre qu'il n'a jamais ressenti quoi que ce soit s'approchant à un élan du myocarde. « nope, never. mais je m'en porte pas plus mal, tu sais. si c'est pour finir avec un demi cerveau comme ma soeur, merci, je m'en passerai. » la raison avant tout, du moins aime-t-il s'en convaincre. pas sûr que son cerveau soit parfaitement fonctionnel depuis la mort du prince, mais ce n'est pas lui qui ira l'admettre. il fait mine de réfléchir à sa question, l'exemple du quelqu'un d'assez bien sur le bout de la langue, sauf que les fiançailles brisées viennent exploser ses convictions. « je sais pas. quelqu'un qui la fera pas souffrir tous les quatre matins, pour commencer. » elle devrait l'accepter, cet argument, non ? c'est censé être son amie, rosa, elle doit vouloir le meilleur pour elle aussi, non ? l'autre frère trop protecteur qu'elle tente vainement de dresser comme excuse, et ça le fait rire, parce qu'elle a probablement raison. « un vrai rayon de soleil, ce janssen. c'est de famille ? » parce que pour en coller une, elle n'est pas en reste, dans ses souvenirs. son rire vient la surprendre, lui arrache un sourire alors qu'elle maintient sa théorie sur son statut presque potable pour servir de prince pour la soirée. et ça l'amuserait presque de rentrer dans le rôle, juste pour la surprendre, la déstabiliser. « trop d'honneur, vraiment, faut pas te sentir obligée. » elle lui arrache même un rire alors qu'elle lui rappelle son prénom. réflexe pris depuis bien longtemps, il a trop l'habitude d'appeler les gens par leur patronyme, réserve prénom et autres surnoms pour le peu d'amis qui lui reste. « on n'est pas assez intime pour ça, janssen. » soufflé à l'oreille, parce que ça l'amuse, avant de partir dans un éclat de rire alors qu'il se redresse. le banc retrouvé, et elle arriverait presque à l'agacer, à jouer les têtes de mule, lui arrache un soupir alors qu'il l'assoie de force sur le banc. « j'avais des plans, contrairement à ce que tu crois. mais un imprévu à tête blonde m'est tombé dessus, pas ma faute. » il passera sous silence le fait que ça l'arrange. s'il peut la voir culpabiliser un peu d'avoir foutu sa soirée en l'air, ce serait la meilleure des récompenses pour avoir jouer les sauveurs. « bouge pas, je vais voir. » quelques pas suffisent pour rejoindre la masse au loin, retrouver les chaussures, thank god. le doigt qui glisse dans les lanières pour les récupérer, avant qu'il ne vienne la retrouver sur le banc. « madame est servie. on peut y aller maintenant ? faudrait voir à arriver avant que le jour se lève. »

les yeux qui se plissent alors qu’elle essaie de comprendre ce qu’il lui dit. la modestie semble un concept bien inconnu pour lui. « toi ? t’es au dessus du monde. tout le monde sait que valentijn van der leeuw est au dessus du monde » elle rigole de sa connerie, entre dans un jeu qui n’est en principe pas le sien, elle qui préfère remettre les gens à leur place plutôt que d’entrer dans ce genre de petit jeu. « et moi j’en connais beaucoup qui seraient d’accord avec moi. » parce que le garçon, on le connait tous surtout par sa réputation d’enfoiré de première. pas le plus grand des gentlemans. la discussion file sur rosa, et a part avouer qu’il a raison, qu’au point où elle et son mec sont, ça relève plus de la connerie qu’autre chose, elle sait pas trop quoi dire. ne jamais dire à valentijn qu’il a raison étant un de ses principes. « tu verras le jour où tu seras totalement in love d’une nana, tu diras plus ça » les yeux qui roulent et qui se posent machinalement sur le garçon. lui, le mec au cœur de pierre in love d’une nana ? mouais non. ça n’arrivera jamais. et il pourra jamais comprendre sa sœur.  ou ne voudra jamais comprendre, ça marche aussi connaissant le phénomène. « oui par exemple, ou où est ce que tu irais si tu pouvais tout plaquer ici ? » l’alcool qui laisse ainley parler sans filtres, le genre de sujet qu’elle n’aurait jamais osé abordé avec lui. ni même le genre de discussion qu’elle aurait cru possible connaissant l’animal. le sourcil qui se lève alors qu’il annonce ne jamais avoir été amoureux. c’est impossible. incompréhensible. incroyable. c’est pourtant pas les nanas qui manquent autour de lui. « jamais, genre vraiment jamais ? t’as jamais été amoureux ? même pas un crush sur une nana ? jamais cœur brisé ? » difficilement concevable pour une gamine à la tendance cœur d’artichaut. elle serait plus à croire qu’il refuse de tomber amoureux pour ne pas souffrir. puisque visiblement c’est ça qui semble être le nerf de la guerre et notamment avec sa sœur. « ouais alors ça, ça existe pas. un mec qui fait pas souffrir une nana, désolée hein, mais ça existe pas » ça parle par expérience, rosa et son mec, rosa et son ex, ainley et le prince, les parents janssen, certainement les parents van der leeuw aussi. et la liste pourrait sans doute s’allonger si elle n’avait pas émis l’idée que son frère puisse cogner valentijn. un autre grand frère trop protecteur qui veut quelqu’un qui ne fera pas souffrir sa petite sœur, et nul doute que rien qu’en voyant valentijn aussi proche d’ainley à cette heure ci tardive lui fasse faire des conneries. elle hoche la tête en souriant. « c’est un gêne qu’on a en commun » la  violence. certainement le seul d’ailleurs vu à quel point ils sont différents. l’ambiance légère fait du bien, peut être que finalement, elle s’est trompée sur lui, qu’il n’est pas aussi horrible qu’il veut bien le montrer, ou alors c’est l’alcool qui la rend moins distante, moins réservée. quoiqu’il en soit, valentijn comme semblant de prince pour la soirée, elle prend. sans sourciller. « j’me sens pas obligée, c’est un réel plaisir » et la voilà repartie à rire pour un rien. la remarque du prénom la stoppe l’espace de quelque instants alors que le regard cherche on ne sait quoi au fin fond des pupilles de valentijn. « oh ça va, je t’ai déjà giflé, on sait très bien ce que l’un pense de l’autre et là, tu me vois bourée » l’essentiel en soit. tout dépend de ce qu’il entend par intimité. c’est sur que si il pense à partager des draps, là on y sera jamais. surprise par sa force, elle se laisse déposer sur le banc sans grande délicatesse. elle hausse ensuite les épaules. « pas de la mienne non plus » elle s’en serait bien passer d’ailleurs, de prendre des coups pour quoi ? un sac à main qui vaut pas grand-chose. il s’affaire ensuite à retrouver la fameuse paire de chaussures, elle hésite à partir vers chez elle, mais ça serait laisser ses chaussures là, donc non. et miracle, il revient avec la paire de talons hauts « merci ! » qu’elle ne prend même pas la peine de remettre. elle se lève ensuite presque docilement. « on est parti. t’as peur de quoi si le jour se lève ? que ton père rentre plus tôt que prévu ? »

elle est sarcastique, il le sait, mais elle rit tellement de sa connerie qu'il peut pas s'empêcher de l'y rejoindre, reste dans cette drôle de bulle qui semble les englober depuis qu'il est tombé sur elle ce soir. bulle de champagne, probablement, qui éclatera aussitôt sa sobriété retrouvée, mais pour l'instant il n'en a cure. préfère rester dans le jeu alors qu'elle lui envoie ce qu'il peut tout à fait accepter comme un compliment, une fois les mots dépouillés de la teinte d'ironie qu'ils prennent en se glissant à travers ses lèvres. « je vois que ça commence à rentrer, il était temps. » ça lui va, ce petit côté insolent et légèrement imbu de sa personne. quoi de mieux que de se savoir au dessus du monde ? léger sourire, car il n'a aucun doute sur le fait qu'elle pourrait facilement trouver tout une armée de laisser pour compte à rallier à sa cause. valentijn l'enfoiré, gentleman à ses heures, jusqu'à ce qu'il ait obtenu ce qu'il voulait. lassitude rapide au gré de ses envies changeantes, il ne prend pas la peine de donner quelconque matière à fabulations, met toutes les chances de son côté pour passer très vite dans la catégorie connard à ne pas recontacter plutôt que de prendre le risque de glisser dans celle du boyfriend material. probablement son pire cauchemar. nouveau rire qui lui échappe alors qu'elle maintient sa théorie, qu'elle sous-entend qu'il tombera amoureux, un jour, lui, van der leeuw. il s'en tient les côtes tellement il en rit, tant l'idée lui parait saugrenue. « t'es sûre et certaine que l'alcool est pas en train de t'attaquer le cerveau ? parce que ça devient grave là, tu sais. » le sujet qui dérive sur les questions existentielles de madame, et il aurait pu la voir venir, celle-là. il ne sait même plus s'il doit répondre ou pas, si ça sert à quelque chose. pas sûr d'avoir une réponse à lui faire tout court, s'il réfléchit bien. aucune idée d'où il sera dans dix ans, encore moins d'où il pourrait fuir s'il pouvait tout plaquer en cet instant. une île déserte, probablement. loin de tout, de toute le monde, de la pression familiale. mais s'il est honnête, ça lui manquerait de n'avoir personne pour l'admirer et le porter aux nues. gamin qui a besoin de briller pour se sentir exister, il finirait probablement fou tout seul sur son île. elle lui évite un calvaire pour le plonger directement dans un autre, revient sur le terrain de ses amours, et ça l'exaspère de voir qu'elle n'est pas prête à lâcher le morceau. la main qui vient lui gratter l'arrière du crâne alors qu'il lâche un soupir, cherche une réponse convaincante à lui offrir... mais rien. « jamais. c'est moi qui brise les coeurs, madame. mais je vois pas pourquoi ça te perturbe autant. ça change quoi à ta vie, que j'ai été amoureux un jour ou pas ? » ça le dépasse. l'alcool qui la rend plus folle qu'elle ne l'est en temps normal, probablement. léger sourire alors qu'elle lui apprend que l'homme idéal pour sa soeur n'existe donc pas. « touché. » celle-là, il ne lui enlèvera pas, lui-même bien placé pour savoir à quel point un mec peut faire souffrir une fille. que ce soit par ce qu'il a lui même infligé à certaine, ou pour les dégâts qu'il a pu voir chez rosa. probablement la raison pour laquelle le frère janssen le démonterait sûrement sur place, s'il venait à les croiser. le sourire qui vient étirer les lèvres quand elle mentionne ce gêne commun, celui de la gifle facile, parce que la sienne, il s'en souvient encore. le rire qui se mêle au sien alors qu'elle rit toute seule, encore. il finirait presque par apprécier cette version de la blonde. presque. elle lui arrache un nouveau rire avec ses histoires d'intimité toute relative. « oh, au temps pour moi, je savais pas que les gifles, c'était un signe d'amitié. on en apprend tous les jours. » les yeux qui se lèvent vers le ciel sans que le sourire ne s'efface pour autant, parce que s'il est sûr d'une chose, c'est qu'elle ne contrôle plus tout à fait ce qu'elle dit, les filtres se lèvent un à un. chaussures retrouvées, enfin, il lui tend à nouveau le bras, certain qu'elle ne sera pas capable de faire deux pas toute seule sans trébuchée, et bien décidé à la ramener chez lui. « non, mais ton prince de fortune risquerait de retrouver son état de batracien, ce serait dommage. »

aucun stress, aucune retenue, aucune histoire d’apparence. l’alcool qui libère complètement ainley de ses blocages habituels. c’est étrange, si différent de son comportement en temps normal, mais elle ne s’en rend pas vraiment compte. tout ce qu’elle voit c’est une conversation sans insultes avec valentijn. sans mots plus haut que l’autre, juste des échanges, des rires sincères et elle en est contente. peut être un peu trop même. « je l’ai toujours su, c’est juste qu’il faut pas trop te le dire, au cas où tu prendrais le melon » grande première de reconnaitre réellement que valentijn van der leeuw est au dessus du monde. confidence non retenue parce qu’en réalité il aurait pu lui plaire si justement il n’était pas aussi imbu de lui même. mais non, apprécier quelqu’un comme lui, c’est impossible. inconcevable même. tout comme le fait qu’une nana pourrait tomber amoureuse de lui. admirer le garçon, sa prestance, son pseudo charisme, pourquoi pas. mais tomber amoureuse d’un numéro un dans le genre connard. non. c’est pas possible. pas envisageable. personne ne peut être fou à ce point. et finalement, elle n’est pas tant étonnée que ça d’apprendre qu’il n’a jamais été amoureux. il doit falloir une nana avec une sacré dose de patience pour réussir à se frayer un chemin vers le coeur du garçon. si tant est qu’il en est un. « tu verras, quand ça te tombera dessus tu t’en rendras même pas compte, et tu te souviendras de notre discussion de ce soir » le rire qui se joint à celui du garçon. gamine presque philosophique, merci l’alcool. tellement qu’elle en dérive sur des questions de vie. le genre de discussions sur lesquelles elle pourrait parler pendant des heures et des  heures. elle a même déjà toutes les réponses dans un coin de sa tête. mais il esquive, alors elle le gratifie d’une moue boudeuse, pas vraiment contente de cette absence de réponse. elle fera avec, par la force des choses puisqu’il répond à un autre sujet. tout aussi intéressant. il n’est donc jamais tombé amoureux. pour de vrai. alors ça fourmille de question dans la tête de la blonde. allant même jusqu’à ce demander si il sait vraiment ce qu’est l’amour, s’imaginant qu’avec la réputation de son père, il a pas du grandir entouré de l’amour de ses parents. « je dois te féliciter de briser des coeurs ? » le regard interrogateur sur le garçon, il a l’air d’en être fier en plus. « ça me perturbe pas, je veux juste savoir si il y a un coeur derrière cette carapace que tu montres à tout le monde » bon d’accord, ça la perturbe carrément. elle peut pas concevoir qu’il ne soit jamais tombé amoureux. une fois de plus la parole qui s’envole avant la réflexion, l’honnêteté avec quelques grammes d’alcool dans le sang. elle n’aurait jamais osé en temps normal et sans doute qu’après une bonne nuit de  sommeil elle ne s’en souviendra pas, ou sera morte de honte. il lui accorde la définition de l’homme idéal, voilà un point sur lequel ils semblent d’accord. première fois que ça arrive, à noter dans un calendrier. la gifle qu’elle aborde et qui revient au centre de la discussion. après l’avoir faite rire, c’est une pointe de culpabilité qui vient se loger dans le coeur de la gamine. un regret d’un geste parti trop loin trop vite. elle qui sait toujours se contrôler quand elle est sobre. pas cette fois là. « bon d’accord, je gifle plus souvent des inconnus relous dans la rue que des potes » et l’histoire fini comme ce soir, avec des mecs qui sont plus fort qu’elle. le regard vers le sol, la culpabilité grandissante alors que jusqu’à présent tout allait a peu près bien avec le garçon. elle le regarde à nouveau, dans les yeux. toute fierté envolée. « je suis désolée d’ailleurs, j’aurais pas du m’emporter comme ça l’autre jour » la moue désolée sur le visage, l’alcool qui décide encore à sa place parce qu’en principe, jamais elle ne se serait excusée et jamais elle n’aurait eu une once de regret pour ce geste. plutôt du genre a penser qu’il était bienvenu. elle se raccroche ensuite à son bras, chaussures en main, d’une docilité presque étonnante. « si tu te transformes en crapeau, je rentre chez moi » gamine qui malgré tout, ne perd pas le nord.