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 sorry not sorry (bram)

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Diwa Santos
Diwa Santos
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MessageSujet: sorry not sorry (bram)   sorry not sorry (bram) EmptyMer 11 Nov - 20:18

Épuisée. Elle n’en peut plus. La journée touche enfin à sa fin, et elle ne peut retenir la vague de soulagement qui la submerge alors qu’elle sort de la salle de cours. Elle adore ses études, vraiment. L’anatomie, les virus et autres infections, tout ça, ça la fascine. Mais finir les cours à vingt heures alors que son estomac crie famine, ça, ça la passionne beaucoup moins. Véritable torture qui lui donne des frissons chaque mardi matin, à la simple idée de devoir attendre vingt heure trente au moins pour manger. Elle qui tient tant à son rythme, habituée à manger quand le besoin s’en fait ressentir, mais là, en cours, impossible. Elle se doit de prendre son mal en patience, et d’essayer tant bien que mal de se concentrer sur ce que le professeur s’évertue à faire entrer dans leur crâne. Sauf que ses neurones coopèrent rarement lorsqu’elle a l’estomac vide. Ses pensées ont une fâcheuse tendance à divaguer, du genre à plutôt se concentrer sur ce qui se trouve dans son frigo que sur ce qui se passe devant elle. Diwa ressert un peu plus sa veste autour d’elle alors qu’elle quitte enfin l’université, le froid glacial venant lui mordre le visage alors qu’elle fait disparaître son cou dans son écharpe beaucoup trop grande pour elle. Elle a l’air d'un ovni dans les rues de la ville, beaucoup plus emmitouflée que les autres qui lui semblent pareils à des robots. Ils ne peuvent qu’être des machines pour rester insensible à ces températures qu’elle-même considère comme approchant celles de l’air glaciaire. Elle a rarement eu aussi froid de sa vie. Le soir, passe encore. Il lui arrivait parfois de se réveiller tôt le matin et de se retrouver face à une couche de gel, pareil à un tapis de paillettes blanches et étincelantes recouvrant les champs de fraises, en janvier. Quelques jours dans l’année. Mais la journée, le soleil reprenait bien vite ses droits sur les montagnes, et ramenait la chaleur avec lui. Alors qu’ici, le soleil se fait de moins en moins présent, la nuit grattant chaque jour quelques minutes sur le jour. Venant d’un pays où le soleil se couche à la même heure tous les jours, Diwa a vraiment du mal avec ce concept d’heure d’été et d’heure d’hiver. Et ce n’est que le début, on lui a dit… Les jours continuent de raccourcir jusqu'à Noël, à ce qu’il parait, mais elle a du mal à se représenter la chose. Elle est perdue dans ses pensées alors qu’elle se faufile dans les rues en direction de son appartement, quand elle entend une voix au loin qui semble appeler son prénom. Perplexe, elle lève les yeux, à la recherche de la voix. Visage qui se décompose quand elle l’aperçoit. Ce type au prénom imprononçable qui n’arrête pas de la coller à la fac depuis qu’elle a mis les pieds dans ce pays. Pourquoi il la drague sans relâche alors qu’elle a pourtant l’impression de lui avoir fait comprendre qu’elle n’était pas intéressée, ça lui échappe. Dans tous les cas, ce soir, elle ne se sent pas de taille à l’affronter et à trouver des excuses pour s’enfuir. Elle cherche un endroit pour se cacher, se demande si faire demi-tour et partir en courant dans l’autre sens serait acceptable, ou encore si elle pourrait prétendre ne pas le reconnaître et tracer sa route. Toutes ces idées lui semblent plus foireuses les unes que les autres. Ses yeux tombent sur un type, là, tout seul, qui marche plus ou moins dans la même direction qu’elle, et un éclair de génie lui traverse l’esprit. Ou du moins, sur le coup, c’est comme ça qu’elle le ressent. Sans plus réfléchir que ça, elle se met à son niveau, attrape son bras sans lui demander son avis, et le passe autour de ses épaules à elle avant de lui jeter un regard désespéré. « Par pitié joue le jeu, juste deux minutes. » Murmures échangés rapidement au creux de son oreille avant que l’autre idiot n’arrive à leur hauteur. « Hey, Diwa, ça… va ? » Regard perplexe qui va de l’inconnu à elle. Elle qui se sent mal à l’aise au possible et qui se demande soudainement qu’est-ce qui lui est passé par la tête. Rire gêné qui lui échappe alors qu’elle s’agrippe un peu plus au bras kidnapé. « Oui oui, très bien, mais je suis occupée là avec mon copain. Salut ! » Sans demander son reste, elle plante là le lourd, entraînant à sa suite le bras et son propriétaire jusqu’au coin de la rue suivante. Une fois hors de vue, elle s’empresse de libérer l’inconnu, alors que ses joues sont en feu. « Désolée, je sais pas ce qui m’a pris ! Mais il est vraiment lourd et… enfin, merci, et désolée haha... » Elle danse d’un pied sur l’autre, une main dans les cheveux alors qu’elle hésite entre fuir et se terrer au fond de sa couette pour tout oublier ou… « Au fait, je m’appelle Diwa. T’as faim ? » Laisser le ventre reprendre le contrôle.
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MessageSujet: Re: sorry not sorry (bram)   sorry not sorry (bram) EmptyVen 13 Nov - 23:22

Nul besoin d'être Orphée, ni Dante pour connaître la dureté des Enfers, Bram s'y trouve d'ailleurs tous les mercredis soirs, de dix-sept à vingt heures tapantes. Et si, l'année dernière, sa passion pour les sociétés sumériennes battait son plein, le nouvel arrivé dans l'équipe professorale, M. Visser, jeune coq au torse bombé et à la tête pas suffisamment pleine aux yeux de Frustrated de Graaf, a mis une croix sur l'assiduité passionnée que faisait naître en lui une Mésopotamie fière et florissante. Désormais, il lit, l'imagine à travers les lignes écrites par un historien, et peste en silence tandis que s'envole, en fond, la voix nasillarde d'un homme ayant acquis la chaire à coup de piston. Au fond, à l'observer ainsi s'ébattre avec des connaissances encore trop théoriques, une pointe de pitié vient titiller ses entrailles. Autour d'eux, dans la salle, les étudiants semblent tous plus attirés par la teinte de leur pupitre ou ce qu'ils mangeront après les cours. L'espace d'un instant, Bram relève la tête et ses yeux parcourent, furètent, enquêtent. A sa droite, sa voisine dessine une espèce de caricature — joli coup de crayon, peut encore améliorer son travail des ombrages. De l'autre côté, ça pianote sur son clavier, de façon bien trop appuyée et passionnée, impossible qu'il s'applique à la retranscription du cours. Quelques rangs derrière lui, des échos de voix qui chuchotent à propos des derniers ragots dont il n'a parfaitement aucune connaissance, et dont il se fiche plus éperdument encore. Culpabilité rapidement ravalée, le coq aux discours platoniques est abandonné à son débat dans le vent. Bram replonge dans le confort d'une lecture empressée et assidue jusqu'à ce que Libération sonne le glas et le sauve de la torpeur.
Il est, comme à l'ordinaire, l'un des derniers à passer les portes du bâtiment, non pas qu'il tienne particulièrement au titre, seulement une question d'habitude, comme ça l'est toujours pour le jeune de Graaf. Son quotidien en est rythmé : le rituel du matin, thé-chai-nuage-de-lait-sans-sucre-merci et la lecture diagonale des plus grands journaux internationaux, le chemin, qui le sépare du charmant petit café et des bâtiments universitaires, parcouru à pieds, sous toute condition météorologique, l'ordre dans lequel il enfile souplement son long manteau et ses gants de cuir synthétiques, et le fait qu'il soit, comme à l'ordinaire, l'un des derniers à passer les portes du bâtiments.
Dehors, il fait nuit et froid. Le pas est pressant et chevronné : tout droit, toujours tout droit sur plusieurs rues. Dans le ciel sombre, la lune est un croissant. D'un geste expert, Bram remonte le col de sa gabardine. Le vent frais qui embrasse sa mâchoire, l'arête de son nez et ses paupières est une exquise morsure ; le temps de quelques secondes, il s'arrête et apprécie le courant presque hivernal qui remplit ses poumons et le vivifie. Il ne prête que peu d'attention aux alentours, connaît le chemin si bien qu'il l'effectuerait les yeux fermés si cela lui apportait une quelconque gratification. Toujours, l'habitude a la même mélodie.
Jusqu'à la fausse note. Soudain, alors qu'il reprend le pas en direction de sa rue, Bram est interrompu dans ses pensées par un brin de femme qui, d'abord, s'accroche à son bras comme une noyée à une bouée de sauvetage, puis lui susurre quelques mots, à l'oreille, à base de pitié et de... Bram plisse les yeux, les soulèvent brièvement pour sonder le visage de l'intruse, puis finit par comprendre les règles du jeu lorsqu'un troisième protagoniste se plante devant eux. Lorsque ce dernier ouvre la bouche, le nouvel amoureux forcé tente une réplique mais est rapidement dissuadé par la pression sur son bras. La petite brune tient visiblement les rênes de la situation. Aussi, il referme les lèvres, pincées, et acquiesce prestement tandis qu'il est déjà tiré dans la direction opposée à celle qu'il prévoyait d'emprunter.
Las, fatigué, et terriblement désireux de laisser son corps aller contre le moelleux de son matelas, il regarde ses projets de soirée cigarette-littérature gothique anglaise partir dans la même fumée que celle produite par son souffle chaud dans l'air glacé. Mais lorsque la prise de l'inconnue se desserre et qu'elle se confond en excuse, il a déjà pardonné, évidemment. Face à tant d'effusion et ce sourire contrit, Cerbère lui-même aurait laissé faire. "Bram," et la syllabe trace des dessins informes dans la nuit noire. Tâtonnant les poches de son manteau, ses doigts fourragent et en sortent un paquet de cigarette. Bâton aux lèvres, il hausse un sourcil et en propose silencieusement à la jeune fille, comme la faim, parce qu'elle en parlé, se réveille soudainement dans les tréfonds d'un ventre vide. "Je connais une boulangerie-pâtisserie ouverte jusqu'à des heures improbables, si t'es du genre sweet tooth et si tu veux te joindre à ton copain." Haussement de sourcils taquin, tandis que d'entre ses lèvres s'échappe désormais une fumée plus épaisse. "Du genre collant ?" glisse-t-il en faisant référence à la scène déroulée quelques instants plus tôt. Parce que si le silence, à ses yeux, est la plus grande source de réconfort, il est aussi parfait ennemi des inconnus.
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Diwa Santos
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MessageSujet: Re: sorry not sorry (bram)   sorry not sorry (bram) EmptySam 14 Nov - 12:28

Plus les secondes passent, plus elle se demande si elle n’est pas sérieusement atteinte au cerveau. Jamais, au grand jamais n’a-t-elle déjà abordé un inconnu sans aucun prétexte valable. Alors en faire passer un pour son copain, elle doit être sérieusement atteinte. Elle peut déjà entendre son frère la sermonner, lui dire qu’elle est complètement folle, et qu’elle devrait rentrer tout de suite chez elle sans demander son reste. Oui mais voilà, après s’être imposée comme une brute, c’est plus fort qu’elle, Diwa ne peut tout bonnement pas s’en aller sans avoir d’abord fait tout son possible pour se faire pardonner, peu importe la gêne qui commence à l’envahir. Parce que vraiment, elle ne le connaît pas. Enfin, jusqu’à ce qu’il lui donne son prénom, qui tient en une seule syllabe facilement prononçable. Elle ne peut retenir le haussement de sourcil au-dessus d’un regard étonné. « Oh, enfin un prénom facile à prononcer ! » La main vient s’écraser sur les lèvres comme pour effacer cet accès de spontanéité légèrement déplacé. « Euh… enfin, j’veux dire… Vous avez des lettres tellement bizarres dans ce pays, haha… » Nouveau rire de gêne alors que la main vient de nouveau se noyer dans la masse noire de la tignasse. Elle se retient de justesse de lever les yeux au ciel, abasourdie par son propre niveau de débilité. Sa sœur avait raison, elle parle trop, beaucoup trop. Mais il faut croire qu’il le supporte pour l’instant, puisqu’il ne s’est pas encore enfuie en courant. Elle refuse la cigarette avec un sourire, un simple merci, je ne fume pas, s’empêche de partir dans un laïus malvenu sur tu sais le tabac c’est pas bon ça pue ça tue. Elle ne voudrait pas abuser alors qu’il vient de lui rendre un service contraint.
La proposition lui échappe alors que le vide dans son estomac prend le pas sur les neurones un peu trop agités. Elle s’attendait sincèrement à ce qu’il refuse, reprenne sa route sous le manteau de la nuit, mais contre attente, il accepte, a même une idée d’endroit où aller, et au mot "pâtisserie", les pupilles s’illuminent, et c’est à peine si elle se retient de sautiller sur place, avant que la taquinerie de l’autre ne ramène le rouge à ses joues. « Aha, encore désolée à propos de ça… mais j’adore les pâtisseries, alors oui oui, ça me va ! Enfin quoique… C’est pas une de ces “pâtisseries” où ils mettent des trucs bizarres dans les cookies, hein ? » Elle en a entendu parler, de ces endroits où les gâteaux n’ont pas que de la farine, et elle préfère les éviter, se tenir loin de toute forme de drogue ou d’alcool, de peur de perdre le contrôle, mais surtout effrayée à l’idée de décevoir sa famille, pourtant bien assez loin pour voir quoi que ce soit. La voix de son frère lui résonne cependant aux oreilles, c’est quoi cette idée de suivre un inconnu, ça pourrait être un tueur en série, t’en sais rien, rentre chez toi Didi ! Elle ressent à nouveau cette pointe d’hésitation face au silence, pourrait presque finir par rebrousser chemin malgré cette envie folle de se goinfrer de sucre, jusqu’à ce que la voit de l’autre s’élève à nouveau derrière les volutes de fumée. Envolées, les dernières craintes, alors qu’elle redevient elle-même, sans se poser de questions. « Oh si tu savais… » Exclamation qui vient du fond du cœur alors qu’elle se couvre le visage de ses mains. « Il est insupportable. Depuis que je suis arrivée dans ce pays il me lâche pas, je comprends pas pourquoi. J’arrive même pas à retenir son prénom tellement il est compliqué, mais il s’en fiche. Il me colle paaaartout, je sais plus quoi faire pour m’en débarrasser. D’où mon geste désespéré d’ailleurs. Tu m’en veux pas, j’espère, hein ? Mais t’avais pas l’air méchant du coup… Pardon, je m’embrouille toute seule. Tu sais, faut m’arrêter quand je parle trop, sinon je suis capable de parler sans fin ! » Là tout de suite, elle pourrait s’assommer pour se faire taire, si elle en avait la force.
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MessageSujet: Re: sorry not sorry (bram)   sorry not sorry (bram) EmptyDim 15 Nov - 0:21

Il y a quelque chose de beau, dans le silence. Et, auto-érigé en esthète de goût, Bram l'apprécie comme une véritable œuvre d'art. Ça et là, des couleurs apaisantes, des teintes nuancées lancées sur une toile. A ses oreilles, le silence est musique, a la mélodie d'une symphonie, des notes douces et mesurées, dans la retenue paisible d'une nuit d'automne. Il y a comme un mystère, un secret emballé dans un écrin de velours, qui ne demande qu'à être doucement découvert et méticuleusement étudié. Et Bram lève le voile sur les profondeurs du secret comme le sculpteur donne forme à son ouvrage : attentif, les yeux abîmés dans une concentration toute infinie. Aussi, dans son entourage, les proches savent qu'il savoure la compagnie du silence comme celle d'un ami de longue date, il n'est donc que très rarement —  il faut une urgence, vraiment — interrompu dans ses retrouvailles avec le calme. Alors lorsque son chemin croise celui d'une néophyte, comme Diwa semble l'être à l'instant, les paroles débordant si vite d'entre ses lèvres qu'elles s'entrechoquent et se superposent dans un tableau pêle-mêle, il se donne simplement pour mission de la convertir aux joies et aux abysses de ce que le silence a parfois à offrir. Pourtant, il paraîtrait que les opposés s'attirent et, indéniablement, le destin en a décidé ainsi puisqu'il s'est amusé à la mettre sur sa route.
Le mutisme au bord des lèvres, Bram reprend donc sa démarche souple, offre son bras à la demoiselle à ses côtés dans une mode dépassée, celle des gentlemen et leurs manières disparues. Preuve, s'il en est, qu'elle a vu juste sur un point au moins : méchant, il ne l'est pas. Ou jamais sciemment en tout cas. "Si je comprends bien, tu échappes à un gars qui n'entend pas le non et t'impose sa présence partout où il le peut en acceptant de suivre un inconnu jusqu'à un endroit que tu ne connais pas et qui serait potentiellement susceptible de vendre de la drogue dans des gâteaux ?" Il feint la réflexion mais ne peut retenir le sourire vague qui étire déjà ses lèvres en une moue exagérément interrogative. "Imparable, cette logique," glisse-t-il à mi-voix, le souffle d'un rire à peine dissimulé derrière le regard taquin et le sourcil haussé. Et comme il retrouve un peu de son ami le silence, Bram en profite pour embrasser les environs d'un regard rapide. Haut dans le ciel, la lune a avancé, les accompagne dans une nuit qui ne cesse de se rafraîchir. "Rassure-toi, on parle d'une vraie boulangerie, croissants et éclairs au chocolat," dans un français à l'accent guttural. A l'angle de la rue, il emprunte le chemin de droite, intime à Diwa de le suivre en ralentissant la cadence. Ils ne sont plus qu'à quelques pas, il reconnaît parfaitement les enseignes. "Tu es venue pour tes études, je suppose ?" Elle a parlé de cours, et de pays lointain. Il imagine quelque part en Asie du sud peut-être, l'indice résidant dans la chevelure de jais et la peau hâlée. Ne pousse pas l'interrogatoire plus loin cependant -- assez d'intrusion pour un soir.

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MessageSujet: Re: sorry not sorry (bram)   sorry not sorry (bram) EmptyDim 15 Nov - 18:00

Le cerveau en viendrait presque à manquer d’oxygène après son monologue spontané mais désordonné alors qu’elle reprend son souffle, après avoir lâché un soupir de lassitude face à sa capacité inouïe à monopoliser la parole pour peu que la gêne ne s’invite dans ses veines. Mais il ne lui faut pas plus qu’un bras offert pour que son sourire vienne à nouveau illuminer le visage, et sans se poser plus de question, elle vient s’y accrocher, se calque sur sa cadence alors qu’elle se laisse guider à travers les rues, confiante. Jusqu’à ce qu’il se mette à faire un résumé de la situation digne de son frère, dont elle entend la voix à travers les paroles de Bram. Léger voile d’inquiétude qui vient se poser sur les traits enfantins, Entre rire et soupçon, elle ne sait plus sur quel pied danser alors qu’il met en doute sa logique. Bien trop consciente de sa naïveté, elle sait que ça la perdra un jour. Mais si ce jour pouvait attendre encore un peu, ça l’arrangerait. « Rassure-moi, t’es pas un tueur en série, hein, tu vas pas m’emmener dans une ruelle sombre pour me découper en morceaux ? » Blague sur fond de réalité, parce qu’on ne sait jamais, après tout. Elle a ses doutes sur ses capacités à commettre ce genre de crimes, plutôt confiante en son instinct, mais comme diraient ses aînés, l’habit ne fait pas le moine. Ceci-dit, les craintes s’envolent bien vite à la mention de croissants et chocolat, qui ramène ni une ni deux les paillettes dans les yeux alors qu’elle peut déjà sentir son estomac gronder d’impatience. « Ay nako, j’ai encore plus faim maintenant. On arrive bientôt au moins ? Sinon je fais une syncope. » Et elle plaisante à peine. Manger, une véritable religion chez les Santos. Chez les philippins tout court, quand elle y pense. Ça lui manque, cette culture de la nourriture, depuis qu’elle est arrivée ici. Comme si manger n’était qu’un simple besoin, dans ce pays, et non un plaisir. Elle a du mal à comprendre, s’est d’ailleurs empressée de trouver un endroit dans cette ville où retrouver ce goût des bonnes choses. Le restaurant de la famille de Jinhui devenu véritable refuge où elle se précipite quand elle a le mal du pays. Ils tournent à droite, se retrouvent dans une large rue aux enseignes lumineuses, et elle est définitivement rassurée sur ses intentions, tout semblant de gêne définitivement envolé. Du genre à accorder facilement sa confiance, elle a toujours eu du mal à rester sur la réserve, à se contenter du strict minimum. Plutôt adepte des contacts sociaux, elle ne se sent vivante que dans l’échange, le vrai, celui qui se fait sans barrière et sans retenue, mais qui lui semble si difficile à atteindre dans ce pays où les gens lui semblent si froids, si coincés parfois… Alors quand il lui pose la question, elle ne réfléchit pas plus que ça, répond avec le sourire, gardant seulement dans un coin de sa tête qu’elle ferait mieux d’éviter de repartir dans un monologue. « Oui, je suis arrivée en septembre ! J’ai réussi à décrocher une bourse, sinon jamais j’aurais eu les moyens de venir en Europe, ça coûte trop cher chez vous. Et toi du coup, t’es de Leiden ? Tu fais tes études dans le coin ? Ou tu bosses déjà peut-être ? Pardon, je pose trop de questions peut-être ? Encore une fois, t’as le droit de m’arrêter en cours de route hein, vraiment. » Léger rire qui accompagne la remarque, sincère, car elle se connaît. Ses amis ne se sont jamais gênés pour la bâillonner quand le besoin s’en faisait ressentir.
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MessageSujet: Re: sorry not sorry (bram)   sorry not sorry (bram) EmptyJeu 19 Nov - 8:23

Parce que les habitudes ont la vie dure chez le jeune de Graaf, sa présence aux côtés de Diwa, tandis qu'ils parcourent les derniers mètres qui les séparent de la boulangerie-pâtisserie promise, n'en est que plus dure prenante. Jamais il ne s'est entiché ainsi d'une inconnue et accommodé sur naturellement de sa présence et sa forte tendance à la prise de paroles. Ce dernier point, au contraire, lui plaît bien en définitive. Après tout, lui se complait dans le silence, c'est dans le mutisme qu'il accède au calme, aussi est-il aisé pour lui de la laisser parler. Qui plus est, ses histoires de voyage et les souvenirs de son pays natal l'intéressent, en tant soit peu du moins. Lui qui n'a jamais quitté Leiden ou Amsterdam, ou le village minuscule dans lequel il a vu le jour, plus d'une semaine. Très peu versé dans la découverte des cultures actuelles, Bram est toujours plus intéressé par les langues mortes et les civilisations déchues, autant dire que les voyages ne sont pas ce qu'il préfère. Ou seulement pour de courts séjours dans les grandes capitales historiques. A Rome, il a visité les restes de son empire florissant en étudiant les textes de Marc-Aurèle, Jules César ou Tite-Live. Florence, berceau de la Renaissance, lui a exposé ses plus belles œuvres d'art ainsi que son architecture inspirante. Mais ce qu'il a référé restent des quelques jours à Athènes, et le témoignage des plus grands esprits de l'Abtiquité, les idées des philosophes qui le bercent aujourd'hui encore. Pourtant, à choisir, son échappatoire bien à lui n'a rien de physique, est vécu dans la tête, et déroule le fil de son imagination tandis qu'il feuillette, les traits tirés par une concentration infinie, toujours plus d'ouvrages. Bram en aime les mots et la musicalité, les poèmes et leurs rimes inspirantes. Il n'a jamais éprouvé le quelconque besoin d'aller à la rencontre d'une culture moderne, son penchant pour ce qui date toujours plus fort. Et si curiosité il y a, c'est plutôt pour des temps anciens, ce qui explique évidemment qu'il se soit tourné vers des études que sa mère surnomme "les études du futur chômeur" -- une chance qu'il soit rentier, ajoute-t-elle toujours, le sourcil arqué. Mais le fils a toujours balayé les critiques d'un revers froid de la main : les ignares et les non-passionnés ne peuvent pas comprendre.  C'est parce qu'il y a quelque chose de l'ordre de la tragédie, forme de beauté la plus pure et la plus archaïque, dans l'études d'un temps disparu et pourtant éternel qu'il s'y penche avec tant d'intérêt. Après tout, ces civilisations et leurs accomplissements sont étudiés depuis des années, si longtemps après leur chute ; et n'est-ce pas le propre de l'homme, la chose à laquelle il aspire et se raccroche ? La vie éternelle à travers ce qu'il a construit et créé. En tout cas, c'est dans quelque chose dans ce genre-là qu'est caché son ambition toute personnelle.
Je suis arrivé à Leiden à l'âge de sept ans," se surprend-il soudainement à répondre, comme absorbé dans un échange naturel tandis qu'il ouvre la porte du petit café où ils arrivent enfin, la laisse passer devant lui en lui adressant un signe de tête entendu. Et j'étudie à l'université." A son tour, il entre, un sourire en coin en imaginant la mise en pratique de ce qu'elle lui propose. Est-ce que ça marcherait vraiment, de lui dire qu'elle parle trop ? A tous les coups, cela ne ferait qu'enclencher plus de mots encore, de plates excuses aux promesses de ne pas recommencer. En s'approchant de la vitrine où sont exposés les gâteaux, il les étudie quelques secondes et, comme il annonce son choix -- un earl grey-nuage-de-lait et des carrés au citron -- à la demoiselle qui s'occupe d'eux, il encourage sa nouvelle amie (?) d'un regard entendu. "Et quel pays as-tu quitté ? Pas trop choquée par les températures et le comportement de certains habitants ?" L'intérêt est aussi sincère que les manières. Autant profiter qu'il soit visiblement devenu un être civilisé durant la nuit.

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MessageSujet: Re: sorry not sorry (bram)   sorry not sorry (bram) EmptyVen 20 Nov - 22:46

C’est presque agréable finalement, de marcher à ses côtés sans se prendre la tête. Il dégage quelque chose d’apaisant, à rester aussi calme, aussi silencieux tandis qu’elle parle sans fin, comme à son habitude. Mais si certains trouvent ça plutôt agaçant, lui semble plutôt bien s’en accommoder. et elle a même droit à une réponse. sourire chaleureux qui vient illuminer son visage alors qu’il ne cherche pas à fuir. Si elle avait prévu de vite rentrer chez elle pour manger, finalement elle ne regrette pas d’avoir croisé sa route. « Oh, on s’est peut-être déjà croisé sans le savoir alors ! T’étudies quoi ? » Diwa se fait une note mentale de faire un peu plus attention la prochaine fois, de ne pas passer à côté de lui sans le remarquer, pas après le double service qu’il lui aura rendu ce soir. Entre son rôle dans la fuite du lourdingue, et la découverte d’une pâtisserie dont la vitrine uniquement suffit à la mettre l’eau à la bouche, il mérite au moins ça. Arrivée devant la vitrine, elle ne sait plus où donner de la tête, les yeux pétillent alors que l’estomac gronde à la vue de toutes ces merveilles de gourmandise. Elle hésite, danse d’un pied sur l’autre en se mordant la lèvre alors que les sourcils se froncent sous l’effort de la réflexion. Elle finit par céder. Ce sera un donut nappage chocolat, un muffin à la myrtille, et un cookie trois chocolat, le tout accompagné d’un chocolat chaud supplément chantilly, sa boisson fétiche. La commande est débitée d’une traite, suivie d’un soupir de soulagement alors qu’elle reprend sa respiration. Bram tourne la tête vers elle, et elle est presque surprise de ses questions, de l’intérêt qui semble allumer ses prunelles. Hésitation qui dure un quart de seconde, la peur de trop en dire, de trop en faire, de l’assommer à coup de détails que les autres trouvent inutiles la plupart du temps. Mais elle finit par céder face à ce besoin de partager, à cet intérêt qu’il semble lui porter, à elle, à son pays qui lui manque tant. Alors elle ouvre les vannes, laisse couler le flot de parole sans réfléchir, sans filtre, tout semblant de retenue disparu après lui avoir laissé la possibilité de lui couper la parole quand bon lui semblait. « Les Philippines, tu connais ? Le plus beau pays du monde, en toute objectivité, évidemment. Baguio, pour être précise, on l’appelle the city in the clouds, ça sonne plutôt bien, hein ? » Fierté pour ses origines qui transpirent de chacun des mots, si elle le connaissait un peu plus, elle aurait déjà sorti son portable pour l’inonder de photos. « Et si, clairement, je sais pas comment vous faites pour vivre ici, il fait si froid ! Et j’ai entendu dire que ça allait empirer ?! J’en meurs d’avance. rien que d’y penser j’en ai des frissons. » Littéralement. Les bras se resserrent sans qu’elle ne le remarque avant qu’elle n’attrape sa tasse, boit une gorgée avant de la reposer, sans remarquer la pointe de chantilly collée sur le bout du nez. « Et les gens sont… désolée, je veux pas être méchante ou quoi mais… ils sont pas beaucoup plus chaleureux que le climat. Je veux dire, c’est pas facile de s’intégrer je trouve, à la fac. Les gens sont si… réservés ? C’est pas comme ça chez nous, du tout, j’ai pas l’habitude. Mais bon, on s’y fait hein, j’ai quand même réussi à me faire des amis ! » Elle ne voudrait pas non plus qu’il la prenne pour une associale, une ratée pas foutue de s’adapter. « T’as jamais eu envie de bouger, de changer de ville, de pays ? T’as pas bougé depuis tes sept ans ? » Non pas qu’elle n’aime pas parler, mais la faim la taraude, et elle n’aime pas avoir cette impression de monopoliser la conversation.
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