— tc 1 ;; who are you in the dark

il ne pensait pas ambrose, rencontrer ce genre de personnes à une soirée pareille, mais il ne s'en plaint pas. peu à peu, il laisse glisser la façade de mur de glace pour répondre au jeune homme, un inconnu. se met même à sourire, comme quoi tout arrive. ambrose apprécie l'empathie et la fraicheur du nouvel arrivant, se demande encore où est passé son carton d'invitation, mais très vite l'humeur est coupé. princesse est arrivée et ambrose est violemment replacé dans son monde. là où les apparences comptent et seulement ça. il hoche la tête à la remarque de wilka, les cheveux colorés, ce n'est certainement pas pour son truc. manque de courage et manque d'envie, certainement, mais cela ne veut pas dire qu'il n'apprécie pas l'audace de son interlocuteur du soir. avec une certaine tendresse, il vient glisser un bras autour de la blonde avant de lui déposer un baiser sur la tempe. tout pour calmer la lionne qui, il s'en doute, est déjà prête à faire des ravages ce soir et pas dans le bon sens du terme. il penche légèrement la tête au patronyme du garçon, laisse ses lèvres s'étirer un peu plus, mais accepte la volonté de ne pas trop en divulguer. ambrose. ambrose vanderbilt. la fierté à l'énonciation de son nom patronyme n'a jamais changé, en même temps, pourquoi ne pas en être hier ? et voici ma sublime fiancée, wilka kampferbeck. il apprécie l'élégance ambrose, espère que la demoiselle sera en faire preuve pour éviter une scène. la coupe de champagne se vide entre ses lèvres alors qu'il appréhende déjà la réaction de sa future femme. foutue soirée.

@eddy padilla @wilka kampferbeck

puisqu'il faut s'y résigner.
encore pendu au téléphone, les hostilités à peine entamées. connerie cette confrérie. à l'extérieur, treizième clope cramée, son costard bien taillé et son masque sur le nez ; masque noir d'une sobriété ennuyante. à voir la population défiler, il se sent comme dans une garderie, marius, ou comme dans une volière d'oiseaux en parade. des couleurs, partout, ça chatoie, ça fait la roue, comme c'est beau, blablabla. p'tits cons (( vieux con )). faut écraser le mégot par terre, prendre une inspiration - c'est les petites mains qui attrapent la sienne quand il raccroche au téléphone qui le ramènent sur terre. elle est trop jolie, princesse romy. alors il l'attrape, dans ses bras, tu pues la cigarette papa, je sais ma chérie, excuse-moi. faut rentrer. chemise noire, veste noire, cravate noire, masque noir, noir, noir, noir, noir, qui tient un papillon coloré dans ses bras. ça fait tâche dans le décor, mais elle y tenait, à sa robe à paillettes, à cette soirée, voir ses copains - ouais, la confrérie, ceux qui ont des gosses, quelle idée. fendre la foule, éviter les verres, passer entre les groupes qui discutent paisiblement. avancer, surtout. rejoindre là où des bambins chahutent joyeusement. t'y vas, puce ? à peine au sol, ses petites jambes qui se précipitent vers la horde d'enfants. et lui, relève le nez caché derrière son loup. on vient lui offrir une coupe qu'il refuse d'un geste, trop occupé à balayer l'assemblée. main dans une poche, il observe, reconnaît certaines statures de la confrérie. inspiration. il a le bleu de ses yeux qui percent les regards qui les croisent. planté là, il n'attend pas qu'on vienne lui parler, seulement que quelque chose arrive, quelque chose qui pourrait le distraire.
comme sa fille, par exemple, qui s'est décidée à aller timidement déranger des gens, à grands coups de "il est trop beau ton masque !" hurlé pour se faire remarquer. quelques enjambées lui suffisent à la rattraper. excusez-moi en se penchant pour récupérer sa main. ça suffit, romy. mais la petite ne comprend pas, zieute la personne d'en bas.

c'est une mascarade cette soirée, littéralement. tu sais même pas pourquoi t'es là, parce que c'est déjà chiant. ah oui, peut-être pour foutre la merde, c'est bien tentant. à poil dans le placard de papa, qui vaut plus que ta vie en cherchant de quoi tu vas bien t'affubler. bordel, il s'habillait vraiment en avocat, c'est ennuyant. et tu sais pas, si t'as envie de sortir de la masse où t'y tapir pour qu'on ne voit pas le malin quand il va venir juste avant de se rebarrer. tellement prévisible le padre, dans son placard, un masque pompeux wanna be vénitien prenant les traits du diable. ça te fait rouler des yeux, donne un peu envie de gerber, mais tu rinces le tout avec une rasade de vodka à même ta gorge. tu vas être en retard le temps de trouver un truc potable, mais tant pis. c'est encore l'heure des galanteries quand t'arrives affublé de ton costume rouge, te fichant bien de qui est son designer. y'a ton masque aussi, qui te dévoiles un peu, mais les autres auraient fait trop chier à toujours devoir le relever pour t'abreuver. avec les tatouages jusqu'à ta gorge, sur ta nuque, et ta tempe, remontant aussi sur tes mains, c'est pas difficile de te reconnaitre anyways. et tant mieux, parce que t'attends encore ton frère de misère qui doit se ramener tandis que t'éteins ton pétard dans un pot de fleur à l'entrée. témoin d'une scène qui te fais doucement rigoler, une jolie nana (@wilka kampferbeck) qui à défaut d'avoir un visage à dévoiler, à un cul incroyable, se faisant rattraper par son amant apparemment jaloux qui vient reprendre sa propriété. t'as jamais compris ça, le besoin des humains de se posséder pour mieux se déchiquetés. fascinant. tu descends une première coupe de champagne, en grappille une deuxième à la volée, approchant d'une toile de van laer tout à fait majestueuse, la scena magica con autoritratto. le détail de la peur sur le visage du personnage, jusqu'au fond de ses yeux, est sublime. c'est juste devant que tu trouves l'un des tiens, qui se vend avec sa voix. même travestie, tu la reconnaîtrais. @maarten de ruyter à qui tu vas déjà foutre un coup d'épaule avant de ne lui murmurer : "déjà à la chasse ? les loups sont affamés ce soir. " est-ce que tu déranges ? oups. y'a la demoiselle @lieven spieghell que tu gratifies de ton grand sourire de requin derrière ton masque. bordel, t'espère que maart est prêt à s'amuser, parce que t'es là depuis 0.7 minutes et cette soirée est déjà à chier. et toi, t'es pas assez défoncé pour tout ça.

who are you in the dark

son seul sourire le ferait basculer.
ses phalanges se resserrent autour de son verre, plus affamé qu’assoiffé — le regard passe en revue une deuxième fois la jeune femme, alors qu’une esquisse carnassière se dessine sur son faciès dissimulé. beauty of mystery, et les sensations sont décuplées à l’appel de l’Inconnu. énigmatique est celle dont-il ignore tout : du visage jusqu’au nom, son être lui échappe, mais qu’importe ? à Delphes, les Moûsai sont anonymes, et les beautés de Stan de leur masque ne sont que couvertes.
sois-ma muse une fois et j'écrirai sur toi cent fois.
c h a r m a n t e, et la réplique lui est adressée : en proie aux illusions alcoolisées, un siècle semble s’être, sous ses yeux, écoulé. curiosité et fascination y sont mêlés : aux signes cabalistiques entendus par la déité ne surgissent qu’intrigue et ténèbres. alea jacta est, et dans le jeu lancé, le sort en est jeté.
— à la tournure de votre question, je suis d’avis que vous aimez le secret, ou du moins ce qui n’est pas dit, ou ce qui n’est pas vu. l’occulte, le subtil, l’inexplicable. percer un mystère vous est plus gratifiant que de découvrir ce qui vous était déjà évident. après tout, à vivre sans péril, ne triomphons-nous pas sans gloire? un coup d’oeil du côté de la salle. vous devez prendre un malin plaisir à jouer de moi, raison pour laquelle, même si je suis incapable de déterminer votre adhésion, fictive ou non, à la confrérie, j’imagine que vous ayez au moins un minimum d'interêt pour le groupe... — rires — sans quoi vous ne serez pas ici.
sa satisfaction se veut inassouvie au contact subreptice d’un Diable de rouge et de noir. ses sourcils se froncent à sa vue, surpris par son arrivée inattendue, alors que ses doigts se pressent contre le pied de sa coupe — l’irritation se fait néanmoins légère, le coin de l’œil toujours fixé sur la belle en fuite, l’esprit de la névrose au cœur de son Art d’avantage que celui de l’amour.
hélas.
— t’es pas malin de débarquer maintenant, car même encagoulé, baigné sous un drap immaculé, la présence de Buskirk lui demeure plus familière que l’ensemble de sa généalogie. putain de Kick. je suppose que tu dois t’ennuyer comme un rat mort pour m’utiliser comme dernier recours.
il relève son masque, étouffant sous la mascarade voilée d’un Dr. Bill franchement emprisonné. de toute manière, son Alice s’était déjà envolée. il finit d’une traite son champagne — Dom Pérignon 92, la classe, dédaigneusement plus chère que la moitié des costumes du bal — avant de recroiser les pupilles, étonnamment recontractées en ce début de soirée, le rictus plein d'interêt envers son comparse à moitié découvert.
— alors, t’as prévu quoi pour ce soir ?

@LIEVEN SPIEGHELL @KICK BUSKIRK

la soirée promet. et elle n’en attend pas moins, wilka. ce soir, c’est le théâtre de son monde qui se met en action. où tout n’est que mensonges et faux semblants. chaque personnage venu pour jouer son rôle dans une recherche ultime de perfection. et elle-même a choisi le plus beau. la princesse est bien arrivée aux bras de son prince. une fois de plus, le baiser est doux, discret. et un autre personnage dont elle n’a jamais entendu parler, fait également son apparition sur la scène. la rencontre est singulière. des personnes comme ça, il y en a peu qui gravitent autour d’elle. ce n’est pas comme ça que ça se passe dans son monde. — enchantée coco. c’est chose faite maintenant. son sourire est crispé, mais présent sur ses lèvres. pas de remarque déplacée, pas de commentaire acerbe. parce que wilka vient tout juste d’arriver. les hostilités seront réservées pour plus tard, si elle juge le moment opportun. le sourire se libère légèrement à la simple écoute des mots d’ambrose. quel puissant phénomène, le mensonge. — à ce que je vois, tu n’as pas de verre et le tien est vide. il est grand temps d'aller au bar. volonté de rendre cette entrée en matière un peu moins gênante. par tous les moyens.

@ambrose vanderbilt, @eddy padilla

((tu sens, eddy, tu sens à quel point ta place n'est pas ici ?)) il sourit pourtant, le gamin. sans une once d'hésitation. ignore l'ambiance anxiogène qui se dégage des regards que lancent les carcasses autour. sous son déguisement, il est intouchable, le rôle d'une vie, bien loin de son costume débraillé de tous les jours. et qu'importe les noms, qu'importe la renommée ou la richesse. le voilà en train de mettre une identité sur un masque, puis sur l'autre. c'est la seule chose qui compte; ainsi il découvre ambrose et wilka. et la tendresse suintante entre leurs corps. mais glaciale tout à la fois. il penche la tête, eddy, comme un chiot qui ne comprend pas, imperceptiblement. et mille question lui traverse l'esprit, de ces codes de la haute qu'il n'a pas. mais déjà l'esprit passe à autre chose, s'amuse de la fierté au fond de la voix de l'un et du menton haut de l'autre. fiancés. — félicitations. dans un sourire en coin, l’œil brillant de malice, car il est de coutume, de célébrer l'amour ((celui qu'il voit tous les jours est plus sale, plus terne, plus pauvre, mais tout aussi faux, un peu bancal, un peu tordu)) on piège pas la catin, lui aussi est habitué à se pavaner. alors il rend son sourire à la princesse, quoiqu'il soit moins crispé. — bonne idée, wilka. je passe devant qu'il se retient d'ajouter, pour leur laisser tout le loisir d'échanger quelques regards perplexes dans son dos. et il s'amuse le gamin, s'amuse follement en se détournant du couple un instant, repérant le bar, le désignant d'un bref signe de tête. comme une invitation tacite, le voilà déjà qui s'éloigne d'un pas léger, se glissant entre les silhouettes sans même les frôler, l'habitude terrible de raser les murs avec une agilité féline. et il laisse ses yeux brillants glisser sur les enfants. eux, à la différence de leurs aînés, semblent s'amuser.

un léger sourire est lancé au jeune homme alors qu'il quitte e couple pour aller se désaltérer et aussi tôt, son bras quitte le dos de sa fiancé avant qu'il ne porte son lèvre à ses lèvres. toujours aussi accueillante à ce que je vois. il est agacé ambrose, du comportement de wilka, de ce besoin de s'imposer partout où elle va, de son manque d'ouverture d'esprit, de son besoin d'écraser les autres. tu ne pouvais pas t'en empêcher hein, il a fallu que tu lui montres que t'étais là et que lui n'était pas à sa place. et il secoue la tête ambrose, attrape le verre de scotch qui passe devant lui tout en terminant son verre de champagne, il faudra au moins ça pour terminer la soirée. je suis à toi. t'as une énorme bague hors de prix qui est là pour le prouver. t'as pas besoin de parler comme ça. il ne la regarde même plus ambrose, pas tellement la force de se battre, de jongler entre les personnalités de sa fiancée. maintenant si tu veux bien m'excuser, je dois aller aux sanitaires, à moins que là aussi, il faut que tu sois avec moi ? et il la laisse là ambrose, au milieu du musée avant de se diriger vers les toiles beaucoup plus loin. toutes les excuses sont bonnes pour pouvoir souffler un peu. l'impression de faire un pas en avant et dix en arrière.

@wilka kampferbeck

le regard s’assombrit et ses bras se croisent par-dessus sa poitrine. — je te demande pardon ? le ton de son fiancé est méprisant, à la limite d’une condescendance qu’elle ne peut tolérer. et encore une fois, elle ne le supporte pas quand il est comme ça. comme si il avait quelque chose à prouver. alors que lui ne vaut pas mieux qu’elle. — t’as intérêt à te calmer, ambrose, t’es personne pour me parler comme ça. elle n’élève pas la voix, mais à l’intérieur, c’est tout comme. sa rage crie en elle, mais son visage reste de marbre. impassible, comme d'habitude. — oui, tu ferais mieux de partir, vas te rafraichir les idées, ça te fera du bien. et elle s’éloigne de son fiancé, sans lui lâcher le moindre regard. la voilà seule, comme l’étrangère qu’elle n’est pas censée être, au milieu de son monde. par chance, la couleur de cheveux n’est pas difficile à déceler parmi les ombres de cette soirée. et à ce moment là, elle espère trouver le réconfort dans l’inattendu. — on t’avait perdu. inutile de préciser qu’ambrose ne fait plus partie de l’équation désormais. l’agacement est palpable, mais elle tente de se maîtriser. pour faire bonne figure. — tu me conseilles quoi ? désignant les boissons de la main. comme si elle s’en remettait à ce dénommé coco pour choisir le déroulé de la suite de sa soirée. et en attendant qu’il prenne une décision pour elle, elle cherche ambrose du regard. bien décidée à lui prouver que tout ce qu’il a dit n’est absolument pas vrai.

@ambrose vanderbilt, @eddy padilla

soulagement ; le sourire discret de la jeune femme, témoin d'une patience tendre envers l'enfant. il inspire, marius, en se redressant à peine pour la saluer (( enfin )) d'un hochement de tête poli. elle ne me dérange pas. pas encore. il dit avec un rire furtif, sans chercher à le dissimuler ailleurs que dans sa barbe taillée. les mains de retour dans les poches. d'un œil, à ses mains et ses épaules frêles, marius devine sans mal l'âge frais de la jeune masquée. la vingtaine, tout au plus - ce qui paraît néanmoins immense, à romy. la petite, derrière son masque de travers, observe la longue silhouette s'approcher d'elle. si il te plais tant viens me voir avant de partir je te l’offrirais. il retient un rictus, marius. parce que cette pensée ne quittera pas la tête de l'enfant de la soirée, il le sait à ses yeux qui brillent soudain. "c'est vrai ?!" elle s'écrie. qu'est-ce qu'on dit ? une petite moue timide ; elle joue avec ses doigts, proche des jambes de son père, tout sourire de ses petites dents de lait. "merci madame." un temps sourd, silence joyeux où le père observe sa progéniture d'un regard bleu. la jeune femme a toute son attention lorsqu'il redresse la tête, cependant. voici, donc, romy. qu'il désigne d'une main. elle rit doucement, l'enfant. marius. paume contre poitrine. le nom de famille est inutile ; il s'arque à peine vers l'avant, humble révérence en guise de courtoisie.
puisque c'est de mise, ici.

bien sûre que tu déranges les beaux @maarten de ruyter et @lieven spieghell. maarty peut bien roucouler comme il veut et sa dame glousser, tu viens de glisser comme un insecte sur leur tartine au trop de miel écœurant et bien entendu que la biche prend peur. un loup, c'est bien, deux loup, c'est trop. le regard qui attiré par sa bretelle qu'elle chiffone avant de partir. confirmant bel et bien que tu viens de lui gâcher son quelconque coup. tu relèves un sourire vers le jeune homme, qui se voudrait bien désolé, s'il n'était pas aussi amusé de l'évènement. ''my bad... que tu souffles sans te forcer pour feindre, parce qu'il sait autant que toi, que ça te crée plus de plaisir que quoique ce soit d'autre qui ne serait pas dans ton spectre restreint d'émotions. dit poliment, tu t'en bats les litchis. tu ne doutes pas que le beau retrouveras la belle plus tard s'il a tant envie d'y mettre les dents. personnellement t'as vu qu'une princesse sur laquelle tu te taillerais bien les crocs, mais c'est qu'elles sont chiantes les meufs dans la royauté. tu bois encore trop rapidement ta deuxième coupe, na savoures rien du tout, tant que ça arrive à t'anesthésier, c'est du pareil au même. terminant le contenu du verre avant de le lancer au dessus de ton épaule avec un " OPA! " et un sourire. Parce que les verres, non, ce soir, y en a marre, ça se vide en trente secondes. "t'as tout compris, frère !" Tu lui réponds avec un clin d'oeil tandis qu'il termine aussi son poison. c'est l'heure. le sourire des mauvais coups et l'oeil prédateur qui se perd dans la foule. repéré, tu laisses la repas approcher, sur un plateau qui la fait scintiller. du haut de ton 1,94 m, le bras agile attrape au vol la bouteille de dom tu sais pas quoi, ce truc-là. personne va venir te le reprocher, même si t'aimerais bien voir ça. "juste m'assurer que rien ne se passe bien. " sinon, tu sers à quoi d'autres ? absolument rien. tu fais péter le bouchon du champagne avant de l'apporter à ta bouche, il en coule bien entendu sur ton menton et tu viens l'essuyer du revers de la main avant de tendre la bouteille à ton comparse. ton regard croise de nouveau la blonde @wilka kampferbeck sur qui t'as toujours pas arrêté de baver. celle que tu lui pointes du menton, quand tes mots viennent étouffer le film dans ta tête de tout ce que tu lui ferais. "à part foutre en l'air le wannabe idylle de la blonde là-bas, j'ai pas trop de plans non. pour ça que j'suis venu m'inspirer de ton génie. " ton sourire que tu retournes sur lui avant de fouiller dans la poche intérieure de ta veste. "par contre si tu veux un coup de main avec ta fuyarde, j'ai ce qu'il faut pour qu'elle soit plus timide. " que tu lui souffles avant de faire étinceler le petit flacon au liquide transparent sous ses yeux, presque de l'eau, un chouia fucking plus létale. pour les soirées où tu voulais pas que ça soit compliqué et où tu t'assurais d'acheter un peu plus ton enfer, histoire de bien l'avoir mérité. t'attend même pas, lui lance le flacon, pas la seule dose que t'as sur toi. "pas cap. " que t'ajoutes en haussant un sourcil. oh ouais. enfin, ça devient intéressant. ça ou une fusillade, mais bordel, que ça bouge !

who are you in the dark

et la fête sombre à l’entrée du démon.
DE RUYTER au bout de la piste est immobile face à la scène. le musée, en une soirée, s’est transformé en un théâtre gigantesque et hypocrite. soit, la Commedia dell’Arte viendra s’en inspirer. Lélio et Scaramouche against the world se mêlent ainsi à la foule ambiante, pavanés et avenants dans leur costume black and red sous les faux sourires et les regards emplis de sens de leurs congénères — essaim plein de haine, de semblance et pourtant de distraction. Jolie blonde au fond de la pièce vient attirer son attention ; l’œil darde impudiquement ses sinuosités, alors qu’il s’attarde enfin, dans son inspection ascendante, vers sa chevelure dorée — charmante chevelure toutefois, dont-il se permettrait bien de rêver. (( c h i e n )). et la lorgnade est adressée à KICK, master of impudence, dont la figure seule, à moitié découverte, en dit long sur les pensées morbides du Sir qui aujourd’hui le font bien rire. "à part foutre en l'air le wannabe idylle de la blonde là-bas, j'ai pas trop de plans non. pour ça que j'suis venu m'inspirer de ton génie." foutu génie. la gente dame est accompagnée d’un autre homme, dont la coupe seule lui donne plus de nausées que les innombrables verres qu’il s’était déjà enfilé. foutue décadence.
— je sais pas si le tocard avec elle est celui dont tu parles... les mains s’ancrent sur les rebords d’une énième bouteille subtilisée par Buskirk, qu’il vide dans sa coupe ... mais si tu veux mon avis, un bon rafraîchissement lui ferait pas de mal. léger rire à l’image d’un passage accidenté calculé. well, un jet de vin n’a jamais tué personne.
et alors qu’il s’apprête à lui rendre son dû, tendant le Dom au beau salaud exhibé à son flanc, il porte son intérêt sur les mouvements de ses mains, mécaniques, glissées dans ses poches, jusqu’à extirper entre ses doigts un flacon, image de sa propre perdition. "j'ai ce qu'il faut pour qu'elle soit plus timide." un rictus bien marqué, la plaisanterie faisait son effet.
son buste se tourne ainsi légèrement en face du sien, de celui de la belle qui avait laissé filer. faciès hâve à peine caché, dont-il peut se targuer d’en admirer les traits, et celui de son comparse (ami ? ennemi ? qu’attendait-il, que voulait-il ?) qui l’avait rejoint, agacement rageur de celui qui perd ce qu’il lui appartient. je te pèterai les genoux si ça ne tenait qu’à moi.
dear drug vole sans bruit dans sa paume de main. "pas cap." pas plus que de s’en prendre au pauvre type d’à côté, non. — désolé, c’est pas le genre de la maison. et les doigts si habiles manquent de briser la capsule sur le sol repassé du Cher musée. — oups. le verre éclate à ses pieds, mais la réaction est nulle, sans tort, endolorie par les possibilités envolées d’atteindre celle dont-il avait toujours rêvé. — si tu veux vraiment m’être utile, maatje, trouve un moyen d’éclipser le vieux sam qui vient de se ramener. il esquisse un clin d’œil. à défaut d'être moins marrant, c’est au moins plus moral, non?

@KICK BUSKIRK

who are you in the dark

les talons claquent sur le sol alors que son regard balaie la pièce. les robes qui scintillent, les beaux costumes apprêtés et le maquillage plus ou moins visible selon les masques. les verres qui trinquent et se vident, les apéritifs avalés à la pelle par quelques gloutons. chacun à sa propre raison de venir à la soirée qui paraît trop prestigieuse pour être organisée par la mairie. le souvenir de l'enveloppe sombre qu'elle décachète et de l'invitation surprenante, mais pourtant bienvenue. cette soirée, c'est l'occasion de  se divertir. d'oublier tout ce qui a changé, tout ce qui ne va pas et de noyer les vagues brûlantes qui déferlent au creux de ses entrailles. alors elle joue le jeu maaike. le masque noir en dentelle délicate qui vient recouvrir la plus grande partie de son visage alors que sa longue et fine robe est aussi rouge que ses lèvres apparentes. reine qui évolue seule, le cavalier qui ne la rejoindra que plus tard, elle salue quelques connaissances avant d'attraper une coupe de champagne. car maaike, elle a jamais su survivre à ce genre de soirées sobre. l'hypocrisie qui dégouline des personnes de ce milieu ne lui avait pas manqué à paris. mais l'exercice lui revient en mémoire facilement, l'habitude de toute une vie. et pourtant, elle perd bien vite son sang-froid maaike, quand ses yeux se posent sur une silhouette qu'elle reconnaîtra toujours, même noyée dans la foule, et même avec un masque sur le visage. ambrose bien tactile avec une blonde parfaite, la main sur sa taille et le baiser déposé sur la tempe. elle ne remarque la troisième personne de leur groupe que parce que le jeune homme ne ressemble pas à ceux que côtoie l'empereur qui fut autrefois son meilleur ami. et c'est là qu'elle réalise à nouveau le gouffre qui les sépare. les deux gosses qui se connaissaient par cœur. et maintenant, ambrose il s'affiche publiquement avec une femme qui arbore un gros bijou à son doigt. y'a tout qui se met en place, et la stupéfaction brise toute la retenue qu'elle devrait avoir. elle met même du temps à se rendre compte qu'il est soudain près d'elle. le hasard qui les réunit, et maaike qui est pas capable de s'empêcher de faire quelques pas dans sa direction et d'observer les toiles à ses côtés. « félicitations. » les mots qui sortent de sa bouche alors qu'il ne mérite aucune attention de sa part après les mots qu'il lui a jeté à la figure la dernière fois. mais la douleur est trop grande. ambrose s'est fiancé, et elle n'est pas au courant. ambrose est amoureux de quelqu'un, et elle l'apprend par hasard. ils sont juste à côté l'un de l'autre, mais il ne lui a jamais semblé aussi loin.

@ambrose vanderbilt @wilka kampferbeck @eddy padilla