— tc 1 ;; who are you in the dark

elle adore ce jeu ksenia. celui où il n'y a aucune autre règle que le contact. elle sent ses doigts qui dérivent, et intuitivement elle en joue, creuse les reins, soupire, parce qu'il y a rien de plus satisfaisant que sentir ses mains qui ont du mal à rester en place, à se souvenir de pourquoi elles sont là. le but initial, l'agacement, la rancune, la colère, le fric. évidemment, le fric.pas parce qu'elle se frotte à lui et joue l'imbécile qu'elle ne voit pas parfaitement ce qui a pu lui déplaire dans leur rencontre. il a pas aimé sa façon de gagner la partie, de partir avec ce qu'il considérait comme lui appartenant. et il l'a tellement amusé, qu'elle pourrait lui rendre, si seulement elle les avait. mais rien, que dalle, les mains dans les poches -des autres- et rien qui lui appartienne ce soir en dehors des fringues sur le dos et de son propre corps alors elle risque de pas de lui payer sa dette, si tant est qu'elle la reconnaisse. elle l'écoute gronder, passivement oisive d'en avoir rien à secouer de ce qui se joue sous ses yeux, jusqu'à ce que lui soit l'objet de quelques regards désapprobateurs. alors elle oublie qu'elle est très bien là contre lui, se retourne déchirée entre la fascination, l'excitation et une curiosité malsaine. le tshirt enroulé dans les phalanges, la parfaite peinture de la fille suspendue à ses lèvres alors qu'il prône une indifférence fermée qui ne la dérange pas plus que ça. qu'il entretienne son attitude, ça l'empêche pas de boire le moindre mot échappé de ses lèvres -et quelque part elle est fascinée de le voir enchaîner autant de mal les uns à la suite des autres, lui qu'elle a vu plus concis et silencieux précédemment. le sourire se balade sur ses lèvres, pas moins surprise de l'entendre rire et c'est déroutant ce que c'est plaisant comme son, associé à des mots crus qui n'ont pas le privilège de la choquer. "hot." qu'elle glisse avec spontanéité parce que ça gratte jusque dans la moelle de savoir que son poing a cogné ce mec qu'elle avait pas la prétention de connaître autrement que défoncé en soirée, et jamais trop regardant sur le fric qui laissait traîner dans ses poches. elle l'observe patiemment pendant que ses yeux caressent plus que des mains baladeuses. elle a même pas l'idée de protester, pas offusqué qu'il trouve plus intérêt à regarder un décolleté plutôt que ses yeux. et quand enfin il en décroche, c'est juste pour renchérir et elle, elle ne fait qu'en rire, indifférente à la pression qu'il espère lui imposer. "ton fric ? quel fric ?" elle fait la moue, joue à outrance entre bouderie et ignorance alors qu'elle sait très bien qu'il est pas assez idiot pour douter qu'elle puisse être responsable. "d'habitude c'est plutôt baby." pour la princesse faudra tout revoir. les manières, l'éducation et surtout grand absent : le fric. longtemps qu'elle est plus une princesse quoiqu'elle donne très bien le change. exit la vie dorée, bonjour le clapier mais elle a beaucoup à faire que s'en apitoyer. elle pourrait sans peine se voir minauder pendant dix minutes jusqu'à ce qu'il cède, jusqu'à ce qu'il repousse à plus tard le règlement des dettes quand une fille s'interpose, la rage au ventre pour une raison qui lui échappe aux premiers abords. la gifle part, la laisse coupée entre la stupéfaction et l'amusement. et c'est même pas pour une histoire de baise mal finie, l'autre joue juste la justicière un peu énervée, et déjà ksenia s'en lasse. le bruit de la claque était intéressant, mais pas le reste. ça fait au moins une diversion potable pour leur histoire de fric. "j'espère au moins que tu vois les fantômes pour défendre comme ça ton mort ghost whisperer." qu'elle lance en riant à @rosa van der leeuw parce que de toute façon elle se sent pas plus que ça concernée par tout ce brassage.

le comportement insouciant et totalement irresponsable de sa colocataire avait le don d’agacer la demoiselle mariska – sous la couverture de zorn – au plus haut point. mais ce qui la sortait de ses gonds par-dessus tout, ce fut bien le fait qu’heller voulait se charger de faire disparaître l’âme de quelqu’un de la surface de la planète… sans elle. alors, pour palier à cette frustration et prendre part à ce meurtre prémédité, elle remua ciel et terre pour se trouver un accoutrement digne d’un bal masqué de grande envergure. les messages échangés avec la hell girl l’avaient convaincue : son heure de gloire allait enfin sonner. et quelques photos en plus à faire développer demain matin, songea-t-elle, les yeux rivés sur la robe longue bleu nuit, qu’elle avait dénichée dans un placard, autre que le sien. l’habitude de lui chiper des affaires.

après que le chauffeur de taxi se fut trompé d’adresse et qu’il ait tourné pendant des heures, de quartiers en quartiers, de rues en rues, mariska arriva à bon port au musée où avait lieu le fameux bal. elle abaissa son masque sur ses yeux clairs et s’élança, d’une démarche élégante et raffinée, dans l’enceinte du bâtiment, évitant de justesse les nombreuses silhouettes qui se retrouvaient dehors pour fumer une cigarette. et une fois à l’intérieur, elle chercha sa désespérante – et désespérée – colocataire du regard, balayant la piste de danse et ses alentours, le visage fermé.

« regarde-les avec leurs sourires bourrés d’hypocrisie. ça m’donne envie d’leur arracher les dents. » lâcha-t-elle dans sa barbe tandis qu’elle empoigna son appareil photo qu’elle avait spécialement amené avec elle. « enfin, concentre-toi sur tes photos mariska. »

et sur ces derniers dires, elle se mit à photographier certains couples, sûrement attirés par l’objectif. ils demandaient ensuite où et quand ils pourraient avoir accès à ces clichés, mariska répondit en inventant promptement un site internet sur lequel elle les posterait, dans une certaine rubrique. enfin, un bon charabia. mais qui s’élevait pourtant au rang d’un alibi parfait en cas d’interrogatoire sur sa présence à la soirée. suite à quoi, elle avait une réserve de trente-deux clichés dans sa pellicule : des duos amoureux ; des trios de potes légèrement éméchés ; voire même des quatuors en double date.

la blonde se faufila ensuite entre les corps dansants, reconnaissant sur son chemin, heller, assise tranquillement au bar. elle fronça les sourcils en jetant un coup d’œil mauvais sur l’homme qui l’accompagnait, puis s’approcha, sa main directement posée sur l’épaule de sa blonde :

« alors ? il faut zigouiller qui ? » demanda-t-elle d’une voix grave. « je n’attends que ça. »

c'est presque trop facile, ça t'amuse, étire ton sourire de diable quand l'autre blonde demande où. qu'il impose sa petite condition, celle que tu ne comptais que brouiller comme un pro. pas adepte des promesses, trop habitué de les tordes, de jouer avec les limites. un pas vers lui pour menacer davantage son corps du tien. le blond qui te tend une bouteille que tu prends avec joie, enfonçant le goulot juste un peu trop creux dans ta bouche quand tu fixes l'autre blond, que t'avales tout ce qu'il en reste. y repassant la langue avant d'en faire claquer le cul sur le comptoir. moment où ton enfer revient se lover contre ton flanc, comme le petit démon qu'elle est. ta main qui se resserre à sa taille, l'autre qui glisse contre l'épaule puis la nuque du blond, dans l'idée de l'entraîner à votre suite sans cérémonie, mais c'est sans compter sur une énième blonde qui se joint à votre cortège aryen. qui pose sa main sur l'épaule de ta blonde. parce que ce soir, c'est le rôle qu'elle voulait right ? ça ne te dérange pas, habituellement, qu'on touche à ce qui est à toi, rien qu'à voir comment ksenia est devenue une pute depuis que tu lui as arraché sa virginité. par contre là, tu montres les dents à @mariska van acker. ça pourrait être un sourire si ça ne s'effacait pas tout de suite après. ta main qui quitte la hanche d'heller pour aller chercher le menton de la nouvelle arrivée au nom inconnu qui n'a que pour crime de ne pas être arrivée au bon moment. " sorry sweetheart, we're having a threesome and you're kinda not invited. " que tu lui souffle doucereusement. tes doigts qui divaguent vers la main posée sur l'épaule de ta heller, celle que tu retires de sur elle avec arrogance comme si t'en avais le droit. la hanche d'heller que tu récupères pour l'éloigner de son amie ou peu t'importe. exercant une pression sur les deux corps desquels tu t'encadres tout en amorçant le mouvement vers la salle de bain qui vous attend pour vos conneries. un clin d'oeil à heller pour qu'elle collabore. "shall we ? " que tu demandes, une main glissée sur le cul d'heller, l'autre qui empoigne l'un des fesses de ruben. yes, yes, we shall.

@Heller Erwijnen @Ruben Derksen

la rage qui monte à l’intérieur, colère accumulée depuis des semaines qu’il ne laisse que trop peu s’exprimer, pas assez pour que ça soit sain, c’est certain. il sent bien la main de sa soeur dans la sienne, la sert à peine, de peur de lui exploser les os. « non, sans blague ? bientôt tu vas me sortir que ça ne fait que rajouter de l’huile sur le feu ? please. c’est soit ça, soit j’explose des gueules, your choice, la crevette. » il attend à peine une seconde avant d’attraper un autre verre au passage, parce que ça l’étonnerait que sa soeur lui donne le feu vert pour aller écraser son poing dans la tronche du serveur, par exemple. « c’est ridicule. niveau spectacle, on repassera. » verre déjà porté aux lèvres, pour une simple gorgée à la base, jusqu’à ce qu’une tête blonde s’approche d’eux. putain, il manquait plus qu’elle. la coupe est sifflée d’une traite, parce qu’il lui faut bien ça pour supporter l’arrivée de la janssen, qui sait choisir ses moments pour venir l’emmerder. sourire forcé envoyé dans sa direction, comme s’il avait besoin qu’elle vienne lui expliquer quoi que ce soit. « t’en as d’autres, des conseils à la con ? j’ai encore quelques neurones fonctionnels, je suis pas assez con pour rentrer dans leur jeu. qu’ils aillent se faire foutre, avec leur connerie. » il respire la bonne humeur, le van der leeuw. encore plus quand l’autre connard déblatère ses conneries. la mâchoire qui se sert, mais hors de question qu’il bouge, qu’il pète un câble devant rosa. nope. no way. il sent à peine la main de sa soeur qui sert la sienne un peu plus fort, n’a pas le temps de réagir quand elle lui échappe pour aller se planter devant grimmer. le cerveau pas tout à fait sûr de bien comprendre ce qu’il se passe, l’information qui reste bloquée en chemin quand elle l’insulte, la mâchoire qui se décroche quand la gifle part. parce qu’il l’a pas vu venir, celle-là, clairement pas. il sait que sa soeur peut s’énerver, contre lui, mais il l’avait encore jamais vu comme ça. sifflement d’admiration qui lui échappe, on devinerait presque l’ombre d’un sourire se dessiner sur les lèvres alors qu’il serait tenté de l’applaudir. sauf que les neurones se remettent en marche, et qu’il a ses doutes sur la capacité de grimmer à rester calme après s’en être prise une. pas vraiment réputée pour son sang froid, la bête. val rejoint sa soeur en quelques pas, se place légèrement devant elle en ignorant royalement coen et la blonde, sourcil arqué vers la frangine. « et c’est moi qui doit rester calme… tu disais quoi déjà, y a deux secondes ? une histoire de se donner en spectacle, quelque chose comme ça, hein ? » le bras qui vient se poser sur les épaules de la crevette, la ramène vers lui, des fois que l’autre se trouve des envies de lui rendre la monnaie de sa pièce. hors de question qu’on touche à un cheveu de sa soeur.

@rosa van der leeuw @ainley janssen @coen grimmer

à peine le temps de retrouver saskia que le regard tombe sur une silhouette qui semble familière. et quand le regard croise le sien, que le type fronce les sourcils, elle préfère se dire que non, elle fabule, ça ne peut pas être lui, pas ici, pas maintenant alors qu'elle est déjà loin d'être à l'aise à cette soirée. sauf qu'il s'avance vers elles, vient se poser à côté alors qu'elle sent déjà la panique la gagner. panique qui explose alors qu'il ouvre la bouche pour se foutre d'elles. la voix qui lui résonne encore dans les oreilles, qu'elle reconnait instantanément, et elle en sentirait presque sa main autour de sa gorge alors que les mots s'y coincent, que l'air a du mal à s'y frayer un chemin. elle reste tétanisée, le regard piégé par le sien alors que les neurones cessent de fonctionner. pour l'instinct de survie, on repassera. elle pourrait rester comme ça des heures, sans qu'aucune connexion ne se fasse à moins qu'on ne la secoue, quand thank god, une brune vient se glisser au bras du démon sans la moindre gêne, à sa grande surprise, parce qu'elle s'attendrait presque à le voir la gifler, elle aussi. mais diwa ne s'attardera pas sur la question. le cerveau semble enfin se remettre en marche, et elle en profite pour attraper le bras de son amie et la traîner loin, le plus loin possible de ce fou furieux. une fois à une distance raisonnable, elle se tourne vers saskia, non sans lâcher un soupir de soulagement pour évacuer toute la tension contenu jusqu'à présent. « désolée, je... j'ai déjà croisé ce type et, je préfère l'éviter. » elle en frissonnerait presque au simple souvenir de la dite rencontre. pas le temps d'aller plus loin qu'une scène irréelle se joue devant ses yeux, masques d'animaux et autres accusations fusant dans les airs avant que les troubles fêtes ne disparaissent aussi vite qu'il ne sont venus. regard incrédule qui se tourne vers l'amie, parce qu'elle est pas encore au fait de toutes ces histoires de princes disparus. « euh... c'était quoi ça ? »

@saskia de graeff @egon huysmans

elle lui rend son sourire, taquin mais sincère. de ces sourires qu’elle réserve pour son frère et seulement lui. « une véritable torture de m’arracher à mon lit, t’imagine même pas. le plafond de ma chambre est nettement plus intéressant que ce genre de soirée mondaine. » elle remarque à peine le départ des deux gamines qui se trouvaient devant egon. deux gosses qu’il devait probablement s’amuser à faire flipper comme il sait si bien le faire. même traitement pour les abrutis en masque d’animaux qui se targuent de vouloir apporter une quelconque forme de vérité, mais se contentent de balancer quelques noms avec des mobiles tous plus fumeux les uns que les autres. si les révélations déclenchent quelques réactions ça et là, surtout chez les accusés, elles ne lui arrachent qu’un simple roulement des billes. manque de réaction qui semble être de famille, alors qu’egon reste de marbre lui aussi, malgré les accusations visant coen. la réponse à sa question qui tombe en même temps qu’elle repère le pote de son frère un peu plus loin, apparemment déjà bien occupé avec une gamine qui doit à peine être majeure. pas le plus fin de la bande, certainement pas celui avec qui elle s’entend le mieux, mais qui dit pote d’egon dit que silke tolère. « t’aurais pas oublié la laisse, par hasard ? » tolérer ne veut pas dire se priver d’une pique ou deux. le rire qui se mêle à celui du frangin quand ce dernier se prend une gifle par une gosse haute comme trois pommes, spectacle nettement plus divertissant que le numéro qui s’est joué quelques minutes auparavant. « il a le don pour traîner sa queue où il faut pas, lui. » qu’elle balance avec flegme. le rire dans le fond de la gorge alors qu’egon dresse un portrait tout ce qu’il y a de plus flatteur de son meilleur pote au prise avec ses minettes. « ça c’est parce que tu l’as pas assez bien dressé, va falloir revoir tes méthodes. » ça l’amuse, de taquiner grimmer, qu’il soit loin ou à portée d’oreille, elle n’en a strictement rien à foutre, a toujours été du genre à assumer ses opinions et à ne pas se gêner pour les exprimer. sourcil qui s’arque à la dernière question. « admirer, ouais, c’est le mot. plutôt m’assurer que l’envie de ne leur viendra pas de vouloir un vermeer, auquel cas je me ferais un plaisir de leur arracher le foie pour les étouffer avec. » et elle rigole à peine. « et toi ? à part jouer les baby-sitters ? t’as perdu ta fiancée en cours de route ? ou tu t’en es débarrassé sans me prévenir ? » parce qu’elle aurait parié que les parents auraient insistés pour qu’ils fassent l’effort d’apparaître ensemble en public.

@egon huysmans